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La championne iranienne Elnaz Rekabi a-t-elle disparu après avoir osé grimper sans voile ?

Martin Mosnier

Publié 18/10/2022 à 13:08 GMT+2

L'athlète Elnaz Rekabi est la première femme iranienne depuis 40 ans à avoir participé à une compétition sportive non voilée. Après avoir terminé quatrième des championnats d'Asie à Séoul dimanche dernier, la grimpeuse a disparu. Son téléphone et son passeport lui auraient été confisqués. Son sort inquiète malgré les messages rassurants des autorités de son pays.

Le sort d'Elnaz Rekabi suscite l'inquiètude en Iran.

Crédit: Getty Images

C'est un geste historique à l'immense portée symbolique. Pour la première fois depuis 40 ans, une athlète de la République islamique d'Iran a concouru non voilée dans une compétition sportive de premier plan. Dimanche, la grimpeuse Elnaz Rekabi a retiré son voile pour la dernière épreuve des championnats d'Asie dont elle a pris la quatrième place. Un geste courageux dans le contexte actuel de répression des manifestants, luttant pour le droit des femmes depuis la mort de Mahsa Amini. Beaucoup y ont vu un soutien à la révolte sociale qui secoue actuellement son pays. Mais depuis dimanche, l'inquiétude grandit autour du sort de la grimpeuse.
La BBC perse annonce que ses amis sont sans nouvelle d'elle depuis dimanche et que, "selon des sources bien informées", son passeport et son téléphone lui ont été confisqués avant de prendre son vol retour pour Téhéran ce mardi. "Une inquiétude existe quant à sa sécurité", a tweeté la présentatrice du BBC World Service, Rana Rahimpour. Pour le média iranien IranWire, Rekabi a été directement transférée à la prison d’Evine depuis son arrivée à l’aéroport Imam Khomeini de Téhéran.

L'ambassade d'Iran à Séoul dément

Dans un tweet mardi, l'ambassade d'Iran à Séoul a déclaré qu'elle "démentait fermement toutes les fausses nouvelles et la désinformation" sur Rekabi. Avant de poursuivre : "Elnaz Rekabi, qui a participé à la finale des compétitions asiatiques d’escalade à Séoul, est partie de Séoul pour l’Iran au petit matin du 18 octobre 2022, avec les autres membres de l’équipe."
L'athlète, elle, n'a pas communiqué. Ce mardi matin, un compte à son nom, non certifié et suivi par 200 000 abonnés, a posté un message en story : "Je m'excuse d'abord pour toutes les inquiétudes que j'ai causées (…). Je retourne en Iran en accord avec ce qui était prévu en termes de calendrier." Cette déclaration dont la source reste tout de même à identifier clairement précise un "problème de timing" au cours de la compétition qui aurait empêché l'athlète de porter son voile. Un message qui ne calme pas l'inquiétude grandissante autour de la championne iranienne.
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