Green Bay, 13 ans après

Green Bay a réussi son parcours du combattant. Qualifié pour les playoffs lors de l'ultime journée de la saison régulière, le pack avait dû se contenter du 6e et dernier strapontin dans la NFC. Contraints de jouer tous leurs matches à l'extérieur, les coéquipiers d'Aaron Rodgers sont venus gagner à Chicago comme ils l'avaient emporté à Philadelphie et Atlanta lors des deux tours précédents. Du coup, voilà la franchise du Wisconsin de retour au Super Bowl, pour la 5e fois de son histoire (Green Bay avait remporté les deux premiers Super Bowls, en 1967 et 1968) mais la première depuis 13 ans. La page Brett Favre est définitivement tournée.

Malgré l'avantage du terrain, les Bears ne partaient pas favoris devant leur public de Soldier Field. On a rapidement compris pourquoi. Green Bay a trouvé l'ouverture dès le premier drive de la partie, conclu par une course d'Aaron Rodgers. Incapables de produire quoi que ce soit en attaque, à l'image d'un Jay Cutler anémique qui n'avait que le seul Matt Forte comme solution crédible, les joueurs de Chicago sont apparus impuissants. Leur défense a tenu tant qu'elle a pu, mais quand le running back rookie James Starks a inscrit le deuxième touchdown du match (le premier de sa carrière en NFL) en début de seconde période, les rêves de finale se sont considérablement éloignés pour les Bears.

Menés 14-0 au repos, ils ont ensuite perdu Jay Cutler, blessé à la jambe gauche. Son suppléant, Todd Collins, ne parvenant pas à produire quoi que ce soit, Lovie Smith a tenté un improbable pari en lançant dans l'arène son troisième quarterback, Caleb Hanie. Perdu pour perdu… Paradoxalement, c'est avec cet illustre inconnu à sa tête que Chicago a repris vie en attaque. D'abord en marquant enfin ses premiers points à l'entame du quatrième quart-temps, sur un touchdown à la course de Chester Taylor (7-14). A 6 minutes du terme, Hanie était intercepté par BJ Raji, lequel bonifiait cette action en touchdown (7-21). Mais Hanie se connectait peu après avec Earl Bennett pour ramener les Bears à nouveau à 7 longueurs (14-21).

Après avoir forcé les Packers à punter, Chicago a ensuite récupéré la possession avec 3 minutes à jouer et une véritable balle de prolongation. Caleb Hanie a réussi à remonter jusque sur les 29 yards de Green Bay mais une ultime interception (la deuxième du match pour le cornerback rookie Sam Shields) scellait définitivement le sort de cette finale de conférence. Même si Rodgers s'est montré nettement moins brillant que ces dernières semaines (2 interceptions), il a bel et bien été l'élément clé de ces playoffs. Lui qui a attendu de longues années dans le sillage de l'imposant Brett Favre peut enfin savourer. Green Bay est son équipe aujourd'hui et il n'est plus qu'à une victoire du titre. "Je n'ai pas de mots, c'est une sensation incroyable, a-t-il reconnu. C'est vrai, je n'ai pas réussi mon meilleur match, mais la défense a été fantastique."

Chicago Bears
301 yards
17 first downs
2 pertes de balle
1 sack

J.Cutler: 80 yards (6 sur 14), 0 TD, 1 interception, 31.8 de rating
M.Forte: 70 yards en 17 courses
M.Forte: 90 yards en 10 réceptions

Green Bay Packers356 yards
23 first downs
2 pertes de balle
2 sacks

A.Rodgers: 244 yards (17 sur 30), 0 TD, 2 interceptions, 55.4 de rating
J.Starks: 74 yards en 22 courses
G.Jennings: 130 yards en 8 réceptions