Les 10 fins de match les plus dingues de l'histoire des playoffs NFL : du 10e au 6e

Il y a deux semaines, les Seattle Seahawks ont signé une extraordinaire fin de match pour s'imposer à domicile face aux Green Bay Packers et retourner au Super Bowl. Après un dénouement aussi invraisemblable, nous vous proposons de revivre les fins de matches les plus extraordinaires de l'histoire des Playoffs NFL. Vous ne trouverez ici ni des rencontres de saisons régulière, ni des moments issus du Super Bowl. Mais uniquement des matches de playoffs précédant le Super Bowl, comme celui entre Seattle et Green Bay.

Match : Philadelphie – Green Bay
Tour : Divisional round (2e tour)
Date : 11 janvier 2004
Lieu : Lincoln Financial Field (Indianapolis)
Score : 20-17 pour Philadelphie (après prolongation)

En NFL, il y a situation désespérée et situation désespérée. Quand vous êtes menés 17-14 à 1'12" de la fin du match, sans temps mort, avec une 4e (et dernière, donc) tentative et 26 yards à couvrir dans votre propre camp, on peut considérer que l'heure est grave. C'est ce qui arrive aux Eagles de Philadelphie face aux Packers de Brett Favre ce 11 janvier 2004. Après une pénalité, un sack et une passe non complétée, Donovan McNabb, le quarterback de Philly, se voit donc confronté à ce 4th and 26. 26 yards. Juste pour se maintenir en vie. Les Eagles sont sur leurs 24 yards et ils doivent atteindre le milieu du terrain pour prolonger ce drive et l'espoir. McNabb, bien protégé, recule et trouve dans l'axe son receveur Fred Mitchell pour un gain de… 28 yards. Un peu plus tard, David Akers égalisera d'un field goal à 7 secondes de la fin avant d'en inscrire un autre en prolongation pour qualifier les Eagles. Mais ce match reste évidemment celui du 4th and 26. Donovan McNabb a connu beaucoup de moments frustrants dans sa carrière. Celui-ci reste, en revanche, le plus savoureux.

Match : New England - Oakland
Tour : Divisional round (2e tour)
Date : 19 janvier 2002
Lieu : Foxboro Stadium (Foxborough)
Score : 16-13 pour New England

La première page de la légende de Tom Brady. La première controverse, aussi. Face à Oakland, sous une tempête de neige, New England est mené 13-10 à moins de deux minutes de la fin. Brady, sacké par Charles Woodson, commet un fumble. Le match est plié. Sauf que les arbitres revoient l'action et décident finalement que Brady avait amorcé un mouvement vers l'avant. C'est la "Tuck rule", établie en 1999. Du coup, ils donnent passe incomplète et les Patriots conservent la balle. New England avancera suffisamment pour inscrire un field goal et arracher la prolongation, où les Patriots vont s'imposer. A Oakland, personne n'a jamais digéré la Tuck rule.

Match : Indianapolis - Pittsburgh
Tour : Divisional round (2e tour)
Date : 15 janvier 2006
Lieu : RCA Dome (Indianapolis)
Score : 21-18 pour Pittsburgh

Pourtant grands favoris dans la Conférence américaine en ces playoffs 2006, les Colts de Peyton Manning sont menés 21-3 à domicile par Pittsburgh dans le dernier quart-temps. Deux touchdowns ramènent les Colts à 21-18. Mais les Steelers réussissent à sacker Manning à deux yards de sa ligne sur une quatrième tentative à moins de deux minutes de la fin. Le match est plié, les Steelers commencent déjà à célébrer. Puis l'impensable se produit : Jerome Bettis commet un fumble devant la ligne des Colts. La défense d'Indianapolis récupère le ballon et Nick Harper semble parti pour remonter tout le terrain et marquer un improbable touchdown.

Il faut une "cuillère" de Ben Roethlisberger pour le stopper juste avant la ligne médiane. Sans ce geste ahurissant de lucidité de la part du jeune QB des Steelers, Indianapolis aurait gagné ce match. Ce qui fait dire, du côté de Pittsburgh, que le plus grand plaquage de l'histoire d'une franchise dont la légende s'est pourtant bâtie sur son rideau de fer défensif, a été réalisé par un quarterback... Indianapolis se retrouve néanmoins en position idéale pour, au pire, arracher la prolongation. Manning est même à deux doigts de trouver Reggie Wayne dans l'en-but pour le touchdown victorieux.  Finalement, Mike Vanderjagt, le kicker, tape un field goal pour égaliser à 21-21. Il est un des botteurs les plus fiables de la NFL mais... il va totalement dévisser son coup de pied. Au terme de deux minutes à vous donner des crises cardiaques, Pittsburgh crée la sensation à Indianapolis et remportera peu après son 5e Super Bowl.

Match : Indianapolis – New England
Tour : Finale de conférence
Date : 21 janvier 2007
Lieu : RCA Dome (Indianapolis)
Score : 38-34 pour Indianapolis

Peut-être le plus grand match de la rivalité entre Peyton Manning et Tom Brady. Souvent stoppés à deux pas du Super Bowl, Manning et ses Colts se hissent en finale de conférence en 2007. Face à eux, Tom Brady et les Patriots, vainqueurs de trois des cinq derniers Super Bowls. Indianapolis joue à domicile mais à la mi-temps, le match tourne encore au cauchemar: 21-3 pour New England. Dans le dernier quart-temps, les Colts ont recollé : 28-28 à 8 minutes de la fin. La suite ? Un final époustouflant. Un field goal des Pats, un autre des Colts et à nouveau trois points pour New England, qui mènent 34-31 à 3'53" de la fin du match. Deux punts plus tard, il reste à Peyton Manning à peine de plus de deux minutes et 80 yards à couvrir. Il ne faudra que 60 secondes aux Colts pour inscrire le touchdown de la victoire, par l'intermédiaire du running back Joseph Addai. Dans un dernier drive désespéré, Brady mène son attaque dans le camp adverse avant d'être intercepté à 17 secondes du terme par Marlin Jackson.

Match : Baltimore – Oakland
Tour : Divisional round (1er tour)
Date : 24 décembre 1977
Lieu : Memorial Stadium (Baltimore)
Score : 37-31 pour Oakland

Le tout dernier match de playoffs des Baltimore Colts avant le déménagement de la franchise à Indianapolis reste aussi un des plus fameux. Les Colts s'inclinent à domicile contre Oakland 37-31 après deux prolongations, victimes essentiellement du tight end Dave Casper, alias "The ghost", en référence au personnage Casper le fantôme. Lors d'un quatrième quart-temps époustouflant, Baltimore croit pourtant avoir fait le plus dur en reprenant l'avantage (31-28) à deux minutes de la fin. C'est l'hystérie dans le stade. Ken Stabler, le quarterback d'Oakland sourit. "Les gens en ont pour leur argent aujourd'hui", lance-t-il calmement. Et encore, il n'a rien vu.

Sur le drive suivant, celui de la dernière chance pour les Raiders, Tom Flores, le coordinateur offensif d'Oakland, dit à Stabler : "check the wide receivers but take a peek at the Ghost to the post". En gros, "surveille si tes receveurs sont ouverts mais garde un œil sur Casper pour une passe longue". Dans la dernière minute, sur une troisième tentative sur ses propres 40 yards, Stabler s'exécute. Il cherche la passe longue pour Casper et trouve son tight end. Dans la foulée, les Raiders inscrivent le field goal qui envoie les deux équipes en prolongation. Il faudra deux périodes de celle-ci pour que le match, un des plus longs de l'histoire, ne se décide enfin. Devinez comment. Oui, sur une passe de touchdown de Stabler pour Casper... John Madden, alors coach des Raiders, qui a tout vu et tout connu dans sa carrière, a toujours dit que le "ghost to the post" restait "le plus grand moment de sa vie d'entraineur".