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8 titres, 30 équipes, deux groupes : Le grand bazar du championnat argentin
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Mis à jour 24/11/2025 à 14:41 GMT+1
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué... Huit titres en jeu dès 2026, une première division avec 30 équipes et des formats incompréhensibles modifiés au gré des dirigeants : le championnat argentin prend le risque de se perdre et de lasser ses fans.
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Video credit: Eurosport
Déjà pas évident à comprendre pour des non-initiés, avec un championnat en deux temps, sur un semestre chacun, appelés les tournois d'ouverture et de clôture, le championnat argentin qui a nourri en talents l'Albiceleste, triple championne du monde, s'est récemment encore un peu plus épaissi.
A la surprise générale, la fédération argentine (AFA), alors que rien n'était prévu dans le règlement en début de saison, a décidé jeudi de créer un nouveau titre combinant les résultats des clubs lors des deux tournois d'ouverture et de clôture. Du coup, le club de l'ancien Parisien Angel Di Maria, le Rosario Central, a été déclaré champion d'Argentine la veille d'un 8e de finale du tournoi de clôture... qu'il a ensuite perdu.
L'AFA a récompensé les "Canailles" ("los Canallas") pour avoir été l'équipe ayant obtenu le plus de points durant les deux championnats semestriels. Quelque 30 équipes, réparties en deux groupes, participent aux tournois d'ouverture et de clôture, qui s'achèvent chacune d'entre elles par une phase à élimination directe.
Mais s'il n'y avait que ça. À ces titres, se surperposent les Coupes et Supercoupes, les clubs pouvant passer d'une semaine à l'autre sur tous ces formats. Et l'AFA a décidé de charger encore un peu plus la barque. Elle a annoncé jeudi la création la saison prochaine d'une nouvelle compétition, la Recopa des champions, auxquelles seront conviées les vainqueurs de la Copa Argentina, de la Supercopa Argentina et de la Supercopa Internacional.
Bazar
Ce qui fera donc au total huit titres à distribuer en 2026 pour le championnat argentin, l'année où l'Albiceleste de Lionel Messi défendra sa couronne mondiale en Amérique du Nord. Incompréhensible pour certains. "Personne ne le comprend, tout change tout le temps. La seule logique est la construction du pouvoir des dirigeants", a expliqué à l'AFP le journaliste Andrés Burgo, auteur de plusieurs livres sur le football en Argentine.
Un enchevêtrement de formats qui semble répondre à une logique mercantile et rend en tout cas de moins en moins lisible le football argentin, au risque de lasser ses fans.
"C'est un bazar. Avant, il y avait deux tournois (ouverture et clôture), 20 équipes (le passage de 20 à 30 équipes est survenu en 2015, ndlr), c'était clair", a déclaré à l'AFP Tomas Menconi, un supporter de River Plate de 33 ans. Maintenant "c'est impossible à suivre. Les titres locaux comptent de moins en moins", regrette-t-il.
Football "solidaire"
En plus de l'absence d'un unique champion argentin annuel, des critiques fréquentes pointent le niveau en baisse du football dans un pays, dont les clubs n'ont plus remporté la Copa Libertadores depuis 2018, laissant la place libre à leurs rivaux brésiliens, qui trustent le palmarès depuis.
Le président de Rosario Central, Gonzalo Belloso, après le sacre de son club, a estimé que la multiplication des tournois répond à l'existence d'un football "très solidaire", offrant des opportunités aux grandes et petites équipes. "Notre championnat n'est pas une ligue pour quelques-uns : il est populaire, compétitif et formateur", s'est aussi défendu Claudio 'Chiqui' Tapia, le président de la fédération argentine depuis 2017, la semaine dernière sur X.
Le dirigeant a toutefois reconnu en avril d'éventuelles lacunes en communication pour expliquer la raison de cette inflation de matches et surabondance de compétitions, une tendance déjà vue avec la création du Mondial des clubs, l'augmentation du nombre d'équipes à la Coupe du monde et la formule augmentée de la Ligue des champions en Europe.
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