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Après Sampaoli, Simeone, Pochettino, quel sera le prochain Argentin à conquérir l'Europe ?

Thomas Goubin

Mis à jour 16/05/2017 à 15:55 GMT+2

Un peu comme le Portugais avant lui, l'entraîneur argentin est devenu à la mode. Cette saison, c'est Jorge Sampaoli qui a créé la sensation, à la tête du FC Séville. Avant lui, il y avait eu Marcelo Bielsa, Diego Simeone, Mauricio Pochettino, ou Eduardo Berizzo. Qui sera le prochain ? L'ex-Monégasque, Marcelo Gallardo, part en pole.

Marcelo Gallardo et ses joueurs sur la pelouse du Nagai Stadium d'Osaka

Crédit: AFP

Marcelo Gallardo

On le surnomme désormais "Napoléon". Pour sa petite taille et pour ses multiples conquêtes. A la tête de River Plate depuis l'été 2014, Marcelo Gallardo a déjà remporté la Copa Libertadores (2015), une Copa Sudamericana (2014) et deux Recopa Sudamericana (2015 et 2016). En langue UEFA, il s'agit de l'équivalent d'une Ligue des champions, de deux Europa League, et de deux Supercoupes. Pas mal pour un entraîneur de 41 ans, qui a débuté sa carrière, en 2011, en prenant en main le Nacional Montevideo.
En Uruguay, l'ex-numéro 10 venait de raccrocher les crampons et a remporté un titre de champion dès sa première saison passée de l'autre côté de la ligne de touche. Mais au-delà des trophées obtenus à la pelle, ce qui a fait monter si rapidement la cote de Gallardo est sa capacité à avoir redonné une identité à River Plate. Idole du club millonario, avec qui il avait remporté la Copa Libertadores, en 1996, El Muñeco (la poupée) a su générer un sentiment d'appartenance chez ses ouailles, malgré un effectif souvent chamboulé par les départs à l'étranger de ses meilleurs éléments (Gabriel Mercado, Ramiro Funes Mori, Matías Kranevitter, Teófilo Gutierrez, Carlos Sanchez ...).
Tactiquement, Gallardo pourrait être situé dans un courant guardiolo-bielsiste, d'un football résolument porté vers l'offensive. Au mois d'avril, après avoir concédé le nul dans les dix dernières minutes, face au modeste Sarmiento (1-1) il avait déclaré ceci : "Que veut dire fermer la boutique ? Mettre le bus derrière ? Pour moi, c'est plutôt essayer de mettre le deuxième (but)."
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Marcelo Gallardo (Monaco), le 15 avril 2000.

Crédit: AFP

Promoteur du beau jeu, Gallardo n'est toutefois pas un dogmatique. En finale de la Libertadores 2015, face aux Tigres d'André-Pierre Gignac, l'ex de l'ASM et du PSG avait ainsi laissé le ballon à une équipe qui affectionne la possession pour mieux la contrer (0-0, 3-0). Gallardo s'adapte à ses adversaires, comme à son effectif. Une conquête fait toutefois toujours défaut au Napoléon argentin : le titre de champion d'Argentine. Cela pourrait toutefois être pour cette saison, car en dominant le leader, Boca Juniors, dimanche, à la Bombonera (1-3), River s'est rapproché à quatre longueurs, avec un match de plus à jouer.
Le contrat de Marcelo Gallardo se termine à la fin de l'année, et l'Argentin a assuré qu'il irait au bout, en espérant sans doute conclure en beauté avec une nouvelle finale de Copa Libertadores (fin novembre). Le champion de France 1999-2000 serait alors un homme particulièrement demandé au mercato d'hiver. Ces dernières années, El Muñeco a déjà été pressenti en Europe : à l'OM, suite aux départs de Marcelo Bielsa, puis de Michel, mais aussi à l'OL. “Plusieurs clubs français ont contacté mon agent” a d'ailleurs reconnu Gallardo, dans les colonnes de l'Equipe, à l'été 2016. Il y aurait, en tout cas, une certaine forme de logique à voir Napoléon débuter sa conquête du Vieux Continent sur notre territoire.

Matías Almeyda : entraîneur échevelé

Comme Marcelo Gallardo, Matías Almeyda est issu de River Plate. Comme l'ex-ASM, il était de l'équipe lauréate de la Copa Libertadores, en 1996. Et comme El Muñeco, l'ex-idole de la Lazio Rome a repris en main un poids lourd en crise pour lui redonner du style et de l'ambition. Arrivé à la tête des Chivas Guadalajara, l'un des deux grands du football mexicain, à l'automne 2015, Matías Almeyda a transfiguré une équipe qui était alors menacée de descente pour en faire un candidat au titre. Fortement influencé par le discours de Marcelo Bielsa, qui en avait fait un incontournable de l'Albiceleste (1998-2002), "El Pelado" (le chauve) n'a jamais dévié de son credo.
C'est ainsi dans un 4-4-2, qui prenait souvent l'allure d'un 4-2-4, que l'entraîneur de 43 ans a sauvé Chivas -club qui a pour particularité de n'aligner que des Mexicains- de la première descente de son histoire. Avec Almeyda sur le banc, assister à un match du club Guadalajara est devenu un spectacle. "Si on joue frileusement, je fais perdre cinq à six ans de carrière aux jeunes de Chivas", avait-il déclaré à So Foot, en 2016.
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Matías Almeyda

Crédit: Getty Images

Avant de prendre en main le deuxième club le plus titré du Mexique, Matías Almeyda avait débuté sa carrière de coach en Argentine, à la tête de son cher River Plate. Concerné, sur le terrain, par la descente traumatique des Millonarios, Almeyda était de suite passé de l'autre côté de la ligne de touche pour mener avec succès l'opération remontée (2011-2012). L'ex-Lazio fera également passer à l'étage supérieur, Banfield, l'ex-club de James Rodriguez, avant de s'exiler au Mexique. Grand meneur d'hommes, Almeyda a su transmettre son caractère de combattant -quand il bataillait cheveux au vent en Serie A, les tifosi de la Lazio voulaient "onze Almeyda"- à des joueurs mexicains dont le mental n'a jamais été la première vertu.
Lauréat de deux Coupes du Mexique (2015 et 2017), "El Pelado" ambitionne de donner son premier titre de champion depuis 2006 au club 100% mexicain : son équipe est qualifiée pour les demi-finales du championnat mexicain, et pourrait retrouver les Tigres de Gignac, en finale. Almeyda a reconnu, ces dernières semaines, avoir été contacté par Alavés, pour prendre la suite de son compatriote, Mauricio Pellegrino, qui serait sur le départ, mais a décliné l'offre. Qu'en sera t-il an cas d'approches de prétendants plus huppés ?

Pablo Guede : Bielsiste de l'extrême

Comme Jorge Sampaoli, c'est au Chili que cet entraîneur argentin s'est fait un nom. Entraîneur de Palestino, modeste club de Santiago, Pablo Guede avait obtenu une qualification historique pour la Copa Libertadores, en 2015. Sur les terrains d'Amérique du sud, le porte-drapeau de la communauté palestinienne du Chili s'était distingué en proposant un football audacieux, pour ne pas dire kamikaze. Guede revendiquait ainsi jouer à sept attaquants. Admirateur de Marcelo Bielsa, l'ex-attaquant de Malaga est un jusqu'au-boutiste. Ce qui ne l'empêche pas d'obtenir des résultats.
Arrivé d'Andalousie, où il avait terminé sa modeste carrière de joueur et commencé celle d'entraîneur, en 4e division, il a ainsi été sacré champion de 2e division argentine, en 2014, avec Nuevo Chicago. Appelé par San Lorenzo, l'un des grands du foot argentin, après son passage remarqué à la tête de Palestino, le natif de Buenos Aires avait atteint la finale du championnat, toutefois perdue face à Lanus. Guede est désormais de retour au Chili, où il a longtemps pointé en tête du championnat, avec Colo-Colo, avant de céder son trône le week-end dernier, lors de l'avant-dernière journée. Dans le pays d'Alexis Sanchez, comme dans celui de Lionel Messi, Guede fait débat, parfois jugé trop aventureux. Quoiqu'il en soit, son passé espagnol pourrait l'aider à s'ouvrir les portes de la Liga…
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Pablo Guede

Crédit: Getty Images

Ariel Holan : du hockey sur gazon au rectangle vert

Voilà un homme qui ne rentre dans aucune case. Ariel Holan a 56 ans et entraîne en 1re division depuis moins de deux ans. Une vocation tardive ? En réalité, cela fait un bail qu'Holan excelle sur le banc, depuis 1982, plus exactement, mais il a longtemps officié à la tête d'équipes de … hockey sur gazon, sport relativement populaire en Argentine, notamment grâce aux titres mondiaux de sa sélection féminine. Après avoir entraîné l'équipe féminine d'Uruguay, ce pédagogue va connaître sa première expérience dans le football, en 2003, comme analyste vidéo de Jorge Burruchaga, à Arsenal Sarandi, avant de devenir son adjoint.
L'ex-entraîneur de hockey va aussi accompagner Matías Almeyda (River Plate et Banfield), avant de prendre en main le modeste Defensa y Justicia, en 2015. Ambitieux, Holan fera interpréter un football offensif à sa jeune équipe, ce qui lui vaudra même les éloges de Javier Mascherano. "Defensa y Justicia apporte une lumière qui nous permet de croire à nouveau au football argentin", dira le blaugrana. Le goût pour la technologie d'Holan, notamment ses entraînements filmés par des drones, a également contribué à installer rapidement ce personnage dans le paysage du football local. Il est désormais un entraîneur particulièrement médiatisé depuis qu'il se trouve à la tête d'Independiente, l'un des grands d'Argentine, où il a pris, en janvier, la succession de Gabriel Milito.
Socio du club, Holan vit un rêve éveillé. Mais loin de se contenter de son sort, ce grand consommateur de vidéos et de données GPS a fait d'entrée des choix forts, en misant sur les jeunes du centre de formation et en écartant quelques indéboulonnables. Après dix matches, l'entraîneur de 56 ans n'a toujours pas connu la défaite : cinq victoires et cinq nuls. L’ascension tardive mais expresse d'Ariel Holan pourrait-elle se poursuivre en Europe ?
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