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Au tour de Rudi Garcia : entraîner Cristiano Ronaldo, ça donne quoi ?

Glenn Ceillier

Mis à jour 05/01/2023 à 12:45 GMT+1

TRANSFERTS - Il pourra dire : "J'ai entraîné Cristiano Ronaldo". A Al-Nassr, Rudi Garcia se retrouve avec l'opportunité unique de coacher le quintuple Ballon d'or, qui vient de s'engager avec le club saoudien. Une expérience forcément unique, qui a laissé quelques souvenirs plus ou moins agréables aux anciens coachs du Portugais.

Ronaldo présenté en rock star à Riyadh

Il a déjà entraîné quelques jolis noms. De Lille à Lyon en passant par Marseille et la Roma, Rudi Garcia s'est construit un beau "tableau de chasse". Entre Mohamed Salah, Dimitri Payet ou encore Eden Hazard, Memphis Depay, Miralem Pjanić et surtout Francesco Totti, le technicien français de 58 ans a déjà pu manager quelques joueurs de renom. Mais cette fois-ci, son séjour sur le banc d'Al-Nassr lui offre un cadeau un peu inattendu : entraîner Cristiano Ronaldo. Et c'est une expérience forcément à part. "Entraîner Ronaldo était le highlight de ma carrière", disait même José Mourinho dès 2013.
On parle ici d'un quintuple Ballon d'or et d'un quintuple lauréat de la Ligue des champions aussi. D'un joueur hors norme considéré à 37 ans comme l'un des plus grands footballeurs de tous les temps. L'avoir sous ses ordres est forcément à part. C'est une chance. Une histoire inédite. Mais alors, comment ça se passe d'être entraîneur de CR7 ? Ceux qui l'ont eu sous leur coupe en gardent un souvenir impérissable. Pour diverses raisons.
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Cristiano Ronaldo lors de sa présentation à Al-Nassr, le 3 janvier 2023

Crédit: Getty Images

Un véritable exemple de ce que doit être un professionnel
La première chose qui ressort quand on se penche sur les déclarations des anciens coaches du Portugais, c'est sa gestion est son professionnalisme, forcément. Bourreau de travail, le serial-buteur de Funchal impressionne par son sens du détail et son amour des efforts. "Je l'ai entraîné pendant deux ans et il n'y a jamais eu de problèmes. En fait, il les a résolus pour moi. Cristiano s'entraîne bien, il fait attention au moindre détail, tout était facile à gérer pour moi. C'est un joueur exceptionnel", saluait dans le Corriere dello Sport en décembre dernier Carlo Ancelotti, qui l'a coaché de 2013 à 2015 au Real Madrid.
Même son de cloche chez Ole Gunnar Solskjaer, qui l'a entraîné à Manchester United. "Je ne serais pas surpris s'il jouait encore à 40 ans, pas du tout, en raison de la façon dont il prend soin de lui. Il a mis chaque once d'énergie et d'effort pour devenir le joueur qu'il est et qu'il a été, donc il mérite chaque petit compliment qu'il reçoit pour son état physique", appréciait l'ancien Super Sub en 2021. "J’ai entraîné Cristiano au Real Madrid, il faisait partie des meilleurs professionnels. C’est un véritable exemple de ce que doit être un professionnel", complétait aussi en 2021 Rafael Benitez, qui n'a pourtant pas toujours entretenu des relations idylliques avec CR7.
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Cristiano Ronaldo was unveiled to the media after joining Al Nassr.

Crédit: Getty Images

Avec Cristiano, il fallait être clair et précis
Si les années ont passé et qu'il n'est plus le même joueur qu'il y a quelques saisons, Rudi Garcia devrait retrouver un Ronaldo avec le même état d'esprit à Al-Nassr. On ne change pas une telle mentalité, même si la retraite approche. Mais si son professionnalisme est loué depuis des années et explique aussi sa formidable longévité au plus haut niveau, avoir le Portugais sous ses ordres n'est pas non plus de tout repos. Il faut notamment prendre le temps de tout lui expliquer. "Avec Cristiano, il fallait être clair et précis. Il voulait savoir pour quelles raisons il faisait un exercice spécifiquement, avait expliqué sur RMC David Bettoni, le fidèle adjoint de Zinedine Zidane. J’ai une anecdote. Quand on jouait contre le Bayern, je lui ai dit de ne pas se concentrer uniquement sur Neuer mais des zones stratégiques dans le but. Il me demandait pourquoi je lui disais ça".
Mais s'il va devoir faire preuve de pédagogie avec son nouveau protégé, Rudi Garcia va surtout devoir gérer le caractère de sa superstar. Ce n'est pas un scoop : CR7 n'est évidemment pas un joueur comme les autres. Il faut le prendre en compte dans sa globalité. "Entraîner Cristiano Ronaldo n'est pas simple, à tous points de vue. C'est une entreprise multinationale, il a des intérêts personnels qui doivent coïncider avec le football. Ses intérêts vont au-delà de la normalité, au-delà de l'équipe ou du club. Je suis un entraîneur, pas un manager", avait expliqué à SportItalia Maurizio Sarri qui l'a eu à la Juventus. Sans surprise, le Portugais demande donc une attention particulière. Et n'apprécie pas quand ce n'est pas le cas.
Plusieurs fois tout au long de sa longue carrière, Cristiano Ronaldo a ainsi connu des moments de tensions avec ses coaches. Ça a commencé en 2008 à Manchester United. Et depuis, il a connu plusieurs épisodes plus ou moins difficiles avec ses entraîneurs lors de ses années au Real Madrid (avec par exemple Mourinho ou Benitez), et plus récemment à Manchester United et lors du dernier Mondial avec le Portugal. Car il n'aime pas être remis en question. Ou critiqué. "Je n’avais qu’un seul problème avec lui, très simple, très basique. Quand un entraîneur critique un joueur d’un point de vue tactique, il essaie d’améliorer ce qui, à mon avis, aurait pu l’être. Et à ce moment-là, il ne l’a pas très bien pris parce qu’il pense peut-être qu’il sait tout et que l’entraîneur ne peut plus l’aider à se développer", a expliqué en 2013 José Mourinho au Daily Telegraph.

Ménager sa susceptibilité

Le moindre remplacement peut alors poser un problème. Et cela s'est évidemment accentué avec son déclin. Les quelques mois qu'il a passés sous les ordres d'Erik ten Hag chez les Red Devils ont ainsi résumé ce difficile passage d'incontournable à joueur vieillissant. "Quand il est en bonne forme, c'est un bon joueur et il peut nous aider à revenir et à atteindre les objectifs que nous avons - c'est tout à fait clair. Mais il ne l'était pas. J'aime travailler avec des joueurs de classe mondiale. Je sais qu'ils peuvent faire la différence et vous aider à atteindre vos objectifs. C'est pourquoi vous voulez avoir de tels joueurs dans votre vestiaire mais je dois faire des choix autour des joueurs qui ne sont pas performants et sélectionner la meilleure équipe", avait lancé le coach néerlandais au Times en décembre.
En Arabie saoudite, Rudi Garcia ne devrait cependant pas avoir ce genre de souci. Le recordman du nombre de buts marqués en sélection comme en Ligue des champions, sera la star de l'effectif. Et le déclin entrevu à Manchester ou en sélection, où les collectifs pouvaient mieux tourner sans lui, devrait moins poser de soucis à l'heure de choisir les onze de départ d'Al-Nassr.
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