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Et si 2018 sonnait le glas du duopole Ronaldo - Messi ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 08/12/2017 à 10:59 GMT+1

BALLON D’OR - En remportant son cinquième Ballon d’Or, devant Lionel Messi, Cristiano Ronaldo est revenu à hauteur de son meilleur ennemi, avec qui il se partage les honneurs depuis 2008. Et ce n’est peut-être pas fini. A moins que 2018 ne marque un coup d’arrêt dans cette ère exceptionnelle. C’est loin d’être impossible. Voilà pourquoi.

Ronaldo et Messi lors des trophées The Best

Crédit: Getty Images

Les bonnes, comme les mauvaises choses, ont une fin. C'est ainsi. Et la mainmise Ronaldo - Messi / Messi - Ronaldo est plus proche de son terme que de ses premiers balbutiements. C'est une évidence : on ne peut pas lutter contre le temps et les règles élémentaires de la physiologie. Au doigt mouillé, on vous dirait bien que le duo sera définitivement essoufflé au tournant des années 2020. A moins que l'année prochaine ne donne déjà un premier coup de canif dans l’harmonie du couple argentino-portugais. C'est loin d'être impossible.
Après avoir posé leurs pieds sur le Ballon d'Or depuis 2008 et complètement chamboulé le visage de la récompense en dix ans, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo vivront en 2018 l’année la plus périlleuse depuis leur prise de pouvoir, Coupe du monde oblige.
Vous me direz que les deux hommes ont déjà remporté un Ballon d'Or une année de Coupe du monde. Vrai. Lionel Messi a triomphé en 2010, devant les étoiles espagnoles et Wesley Sneijder (on y reviendra). Cristiano Ronaldo, lui, a eu le dernier mot en 2014. Grâce au Real Madrid, bien plus qu'au Portugal, éliminé au premier tour du Mondial.

Le Ballon d'Or a changé

Pourquoi 2018 serait différente si d’aventure les deux hommes marchent une fois encore sur la Liga et empilent les buts en Ligue des champions ? La raison est limpide comme de l'eau de roche : le Ballon d'Or a changé. Il est redevenu ce qu'il était avant 2010 et l'alliance France Football - FIFA. A savoir : les journalistes sont de nouveau les seuls décideurs. Exit les sélectionneurs et les capitaines de équipes nationales.
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Cristiano Ronaldo, Lionel Messi

Crédit: Eurosport

Si ce retour à l'ancienne méthode élective n'a pas changé grand-chose ces deux dernières années, laissant l'infernal duo au sommet de la hiérarchie individuelle planétaire, ce qui était difficilement discutable, il est possible que la donne soit quelque peu différente dans douze mois. Historiquement, le Ballon d'Or a toujours fait la part belle aux joueurs ayant brillé au Mondial. Les journalistes votants ont constamment été sensibles à ce juge de paix qu'est la Coupe du monde.
Sans remonter aux calendes grecques, on vous rappellera que…
  • En 1990, Lothar Matthaus a remporté le Ballon d’Or en étant champion du monde et brillant durant le Mondial.
  • En 1994, Hristo Stoichkov a notamment réussi une grande Coupe du monde. Son dauphin Roberto Baggio, auteur d'un Mondial de folie, n'aurait pas démérité au palmarès également.
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Hristo Stoichkov

Crédit: Imago

  • En 1998, deux coups de tête victorieux en finale n'ont pas désavantagé Zinédine Zidane.
  • En 2002, Ronaldo est revenu quasiment pour le Mondial. Ses 8 buts lui ont offert son second Ballon d'Or.
  • En 2006, Fabio Cannavaro, immense pendant un mois, est allé chercher la récompense au nez et à la barbe de Gigi Buffon et de Thierry Henry.
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Zinedine Zidane, lauréat du Ballon d'Or 1998.

Crédit: Panoramic

Un mois pour tout changer

Puis vint l'alliance France Football - FIFA et un changement de nature du Ballon d'Or, devenu un concours de popularité jusqu’à l’absurde. En 2010, Lionel Messi, inexistant durant le Mondial, avait gagné. Devant Iniesta, Xavi et Sneijder. Le néo-Niçois pourra toujours regretter l'évolution du mode de scrutin puisque si le collège électoral était resté ce qu'il était un an auparavant, le Néerlandais aurait remporté la récompense suprême. Et pour cause, les journalistes avaient majoritairement voté pour lui. Devant Andres Iniesta, Xavi et… Lionel Messi, 4e.
Quatre ans plus tard, Cristiano Ronaldo et son année au Real avaient pesé là aussi bien plus lourd que le médiocre parcours du Portugal au Mondial. Bien plus lourd également que la finale de Messi (2e du Ballon d’Or) ou la victoire de l'Allemagne, symbolisée par Neuer (3e).
Quid de 2018 ? Nous n'avons pas de boule de cristal et nous ne vous prédirons pas les parcours futurs de l'Argentine et du Portugal lors de la XXIe Coupe du monde de l’histoire. Néanmoins, on peut d'ores et déjà imaginer que Ronaldo et Messi auront intérêt à ne pas rater la marche du côté de la Russie. Sauf si le football a définitivement changé, que l’écrasante prédominance de la Ligue des champions et la médiatisation de la Liga via le prisme de ses géants madrilène et barcelonais ont tout remis en question, il est fort possible que le Ballon d'Or se joue en grande partie sur un mois, pas loin de l'Oural.
Lionel Messi et Cristiano Ronaldo sont prévenus. Cela ne rendra pas la Coupe du monde 2018 moins excitante. Bien au contraire. Antoine Griezmann, Neymar, Eden Hazard et les autres, dans l’ombre des deux monstres du jeu, savent, eux, qu'ils ont une occasion unique à saisir.
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