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Champion du monde et Ballon d'or, un couple qui marche ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 03/12/2018 à 11:09 GMT+1

BALLON D'OR - Ce soir, un peu après 22h, on découvrira l'identité du 63e Ballon d'or de l'histoire. Qui sera-t-il ? Quelques candidats se détachent, dont trois Français qui ont la particularité d'être également champions du monde. Est-ce un avantage décisif dans la course au Ballon d'or ? Cela n'a rien d'automatique. Mais ça aide, grandement.

Zinedine Zidane et son Ballon d'Or en 1998

Crédit: AFP

Antoine Griezmann, Raphaël Varane et Kylian Mbappé : Ils sont trois champions du monde à en rêver sérieusement et légitimement. Si le Père Noël est déjà passé le 15 juillet dernier, les Français reprendraient bien une petite dose de bonheur, lundi. Après tout, avoir remporté le titre le plus convoité de l'année et en avoir été l'un des acteurs principaux devrait bien vous arroger un petit avantage sur la concurrence qui n'a pas atteint le nirvana. Ce serait logique. Mais est-ce le cas ? Un champion du monde fait-il toujours un Ballon d'or ? La réponse est non. Même si briller au Mondial a longtemps été une condition sine qua non pour pouvoir y prétendre.
Le Ballon d'or existe depuis 1956 alors que la première édition de la Coupe du monde a été disputée en 1930. Les cinq premiers Mondiaux échappent donc à cette analyse.
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Le trophée du Ballon d'Or

Crédit: Getty Images

Il est juste de diviser l'ère du Ballon d'or en 4 grandes périodes.
  • La première, de 1956 à 1994 : le Ballon d'or est une récompense à 100% européenne. Aucun joueur venu d'un autre continent ne peut le remporter.
  • La deuxième, de 1995 à 2009 : le Ballon d'or devient un trophée mondial. Tous les joueurs peuvent y prétendre.
  • La troisième, de 2010 à 2015 : le Ballon d'or est une récompense remise par son fondateur France Football, ainsi que la FIFA. Le vote n'est plus effectué par les simples journalistes mais par les capitaines et sélectionneurs des nations mondiales.
  • La quatrième, de 2016 à… : le Ballon d'or a retrouvé son visage "classique". Les journalistes, seuls, votent de nouveau pour le meilleur joueur de l'année. Comme entre 1995 et 2009.
Lors de la première période (1956 - 1994), le Brésil s'est arrogé 4 Coupes du monde et l'Argentine, 2. Ses joueurs ne sont pas concernés par l'élection. Mais le Ballon d'Or, ces années-là, a récompensé un joueur brillant au Mondial. Raymond Kopa en 1958, Josef Masopust en 1962, Gerd Muller en 1970, Igor Belanov en 1986 et Hristo Stoichkov en 1994. Seule l'année 1978 fait exception : Kevin Keegan et l'Angleterre ne sont pas au Mondial.
Quid des années où un pays européen a remporté le Mondial ?
1966 : l'Angleterre au sommet. Bobby Charlton Ballon d'or.
1974 : la RFA est sacrée. Ballon d'Or : Johan Cruyff, finaliste avec les Pays-Bas. Le premier Allemand est Franz Beckenbauer, 2e.
1982 : l'Italie couronnée. Paolo Rossi, meilleur buteur du Mondial est Ballon d'or.
1990 : la RFA l'emporte. Lothar Matthaus, capitaine de la Nationalmannschaft est Ballon d'or.
Pour faire simple, un sacre mondial ne fait pas toujours le bonheur des prétendants au Ballon d'or mais il y contribue fortement.
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Lothar Matthäus, vainqueur de la Coupe du monde 1990 avec l'Allemagne

Crédit: Eurosport

Durant la période 1995 – 2009, les choses sont limpides. Le champion du monde porte aussi un Ballon d'or en son sein.
1998 : Zinédine Zidane, deux buts en finale du Mondial et Ballon d'or.
2002 : Ronaldo, huit buts durant la compétition et sacré champion du monde = Ballon d'or.
2006 : Fabio Cannavaro, immense pendant un mois et champion du monde, il est aussi Ballon d'or.
Les choses ont commencé à se dérégler quand France Football et la FIFA ont changé le mode de scrutin. C'est la troisième période du Ballon d'or (2010-2015). Les joueurs et les sélectionneurs des nations ont parfois et même souvent confondu meilleur joueur du monde et footballeur de l'année. 2010 en est la meilleure preuve : alors que les journalistes avaient voté en masse pour Wesley Sneijder, notamment finaliste du Mondial, capitaines et sélectionneurs se sont tournés en priorité vers Lionel Messi (ndlr : l'Argentin était 4e parmi les journalistes).
Pour la première fois de l'histoire, c'est donc un joueur qui a raté sa Coupe du monde qui décroche la récompense suprême. Le poids de ses exploits avec le FC Barcelone, le déplacement du curseur médiatique vers le football de clubs ainsi que le caractère collectif de l'Espagne, championne du monde cette année-là, lui ont permis d'être couronné.
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Lionel Messi

Crédit: AFP

En 2014, même constat : Cristiano Ronaldo traverse la Coupe du monde comme un fantôme. Il est élu Ballon d'or devant Lionel Messi, finaliste du Mondial. Manuel Neuer, champion du monde, est 3e.
Et en 2018 ? Si le format a changé et est redevenu celui qui prévalait avant 2010, avec les journalistes comme seuls décideurs, le football a changé entre-temps et le football de clubs est plus que jamais prépondérant dans le paysage. En gros, les exploits réalisés lors de la Coupe du monde pèsent moins lourd médiatiquement parlant alors que la Ligue des champions, désormais, écrase tout. De mauvais augure pour les Bleus ? Réponse à 20 heures et des poussières.
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