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Barrage Euro, Après Suède-France (4-1): La place de Varane et Pogba était en A, pas avec les Espoirs

Glenn Ceillier

Mis à jour 15/10/2014 à 12:51 GMT+2

Au lieu de jouer deux matches amicaux avec les A, Raphaël Varane et Paul Pogba auraient pu aider les Bleuets à éviter un fiasco face à la Suède en barrages. Avoir ce débat revient cependant à se cacher les yeux devant un problème plus profond de ces Espoirs tricolores, coutumiers de ces échecs marqués par un excès de confiance.

France Georgia 2013 Varane Pogba

Crédit: Panoramic

Avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille. Et ce mercredi matin, envoyer la sélection Espoirs française à l'Euro 2015. Ah, si Pierre Mankowski avait pu compter sur Raphaël Varane et Paul Pogba pour défier la Suède en barrages de l'Euro Espoirs, l'histoire aurait peut-être été toute autre. C'est la thèse développée par beaucoup quelques heures après la claque reçue par les Bleuets, encore une fois incapables de finir le travail et éliminés en barrages (4-1) en dépit de leur succès à l'aller (2-0). La question peut se poser. Mais le problème est beaucoup plus profond.
Certes, Paul Pogba et Raphaël Varane auraient pu être laissés à la disposition de Pierre Mankowski. L'équipe de Didier Deschamps n'avait que deux matches sans enjeux à disputer, dont un loin d'être séduisant ce mardi face à la modeste formation d'Arménie (0-3). Deux rencontres où Varane mais également Pogba ont démontré leur potentiel énorme mais qui ne changeront pas la face du destin du football français. A l'inverse, on peut légitimement penser que l'expérience et le talent du défenseur du Real Madrid et du milieu de la Juve auraient été des atouts indéniables pour les Bleuets. Quand on voit ce qu'ils apportent aux Bleus, on imagine les différences qu'ils auraient pu créer face aux Suédois de leur âge. Mais Didier Deschamps en a décidé autrement. Et ce n'est pas… illogique.
Paul Pogba et Raphaël Varane font partie de l'aventure des A depuis bien longtemps maintenant. Leur terrain de jeu, ce n'est plus les Espoirs avec qui Pogba n'a d'ailleurs jamais évolué. Même si l'équipe de France de Deschamps a deux longues années de matches amicaux devant elle, les Tricolores doivent continuer de grandir ensemble, collectivement et humainement. Or, les deux sont déjà devenus des piliers de ce groupe malgré leur jeune âge. A 21 ans, Varane a d'ailleurs porté le brassard de capitaine en seconde période mardi. "C'est logique qu'il reste avec les A", a résumé ce mercredi Noël Le Graët, le président de la FFF dans L'Equipe.
Il ne faut pas non plus oublier que faire redescendre des jeunes A pour aider les Espoirs n'a pas toujours été une réussite, loin de là. Les souvenirs de Thierry Henry en 1999, Djibril Cissé en 2003, Hugo Lloris en 2008 ou plus récemment de Yann M'Vila en 2012 sont là pour le rappeler. Tous étaient "redescendus" pour donner un coup de main aux membres de leur génération. Tous ont connu un échec plus ou moins retentissant. Certains s'en sont même mordus les doigts, à l'instar de Djibril Cissé absent de l'Euro 2004 suite à son expulsion avec les Espoirs ou dans un autre registre Yann M'Vila, dont la sortie nocturne entre les deux matches de barrages a provoqué un tournant inattendu dans sa carrière. 
Surtout, les Bleuets n'avaient pas besoin d'eux. Enfin, normalement. Paul Pogba et Raphaël Varane n'ont pas participé à la campagne de qualification des Espoirs, marquée par sept succès et un nul en phase de poule. De sa défense avec Kurzawa, Laporte, Zouma et autre Umtiti, à son attaque riche des Thauvin, Martial et autre N'Tep en passant par le milieu fort des Imbula, Kondogbia, Pierre Mankowski possédait un groupe talentueux avec de nombreux éléments aguerris aux joutes du plus haut niveau.
A l'aller, les coéquipiers de Kurzawa avaient d'ailleurs démontré qu'ils avaient plus d'arguments que la Suède. Mais encore une fois, les Espoirs ont péché par excès de confiance. Le mal français est bien là. Après 2007, 2009 et 2013 en barrages et 2001 en poule, les Bleuets confirment qu'ils sont des spécialistes de l'échec. Ce n'est pas une question de talent ou d'absence mais d'état d'esprit. C'est bien ce mal qui prive une génération de grands rendez-vous comme l'Euro 2015 ou encore des Jeux Olympiques 2016.
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