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Bundesliga : Salomom Kalou ou les nouvelles ambitions du Hertha Berlin

Polo Breitner

Publié 19/09/2014 à 09:37 GMT+2

Très actif durant le marché estival, le Hertha Berlin souhaite continuer à progresser et confirmer sa saison passée. Emmenés par le coach néerlandais Jos Luhukay, les Herthaner s’en sont donnés les moyens même si le début d’exercice est plus qu’hésitant.

Kalou ou les nouvelles ambitions du Hertha Berlin - Polo

Crédit: Eurosport

Onzième de la dernière Bundesliga, le Hertha Berlin a conservé un gout amer de sa fin de saison alors que son niveau de jeu pouvait lui laisser espérer bien plus. Les dirigeants ont dressé le bilan. Des investissements humains ont eu lieu et la structure du bilan a aussi changé. Etat des lieux.

Club capitale cherche une stabilisation capitale

J’ai toujours en tête cette anecdote relatant les premiers mots de Leonardo lors de sa prise de fonction au PSG en juillet 2011 : "toutes les capitales ont un grand club de football". Force est de constater que le Brésilien ne connait pas forcément bien toute la géographie footballistique européenne compte tenu d’un "verein" allemand dont la dernière participation à la Ligue des champions date de 1999-2000 où ce ne fut d’ailleurs pas fameux. Quant à l’armoire aux trophées, il faut remonter concernant le championnat national à 1930 et 1931, une époque où la Bundesliga était loin d’être créée. A moins que la déclaration de Leonardo ne soit un clin d’œil taquin pour mon petit Union Berlin mais là, je ne sais pourquoi, j’en doute fortement.
"Die Alte Dame" - la Vieille Dame - se porte bien. Merci pour elle. Ou tout du moins beaucoup mieux. Il faut dire que les dernières années ont été difficiles à digérer : entre une saison 2008-2009, sous les ordres de Lucien Favre, qui permit au club de lutter pour le Meisterschale jusqu’à la fin avant, finalement, de se qualifier pour la Ligue Europa, puis deux relégations en trois ans, l’année suivante et en 2012, l’histoire récente des pensionnaires de l’Olympiastadion ressemble fortement au parcours des montagnes russes.
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Jos Luhukay, entraineur du Hertha BSC Berlin

Crédit: Panoramic

L’arrivée de Jos Luhukay, un entraîneur réputé pour sa discipline de fer, a changé la donne et apporté un peu de constance. Au moins sur le banc. En effet, depuis le limogeage du Suisse précédemment cité, ce ne sont pas moins de huit coaches qui se sont succédés à ce poste entre 2009 et 2012. Le Néerlandais, spécialiste des accessions en Bundesliga (en 2008 avec le Borussia Mönchengladbach, en 2011 avec le FC Augsburg et donc en 2013 avec le Hertha Berlin), a façonné un groupe à son image, recrutant notamment des joueurs qu’il a connus lors de ses pérégrinations afin d’avoir des relais sur le terrain.
L’Europe serait certainement arrivée trop tôt
L’échec relatif de l’exercice passé a été analysé par la direction du club. Mais peut-on parler de déception pour un "verein" qui vient d’être promu ? Oui, car le 21 décembre 2013, l’équipe l’emportait dans l’antre du Borussia Dortmund et clôturait ainsi les matches-aller par une belle sixième place synonyme, alors, d’une qualification pour la Ligue Europa.
Malheureusement, les fêtes de fin d’année furent bien indigestes et comme c’est souvent le cas en Allemagne, la coupure de plus d’un mois fit une nouvelle victime lors de la reprise. Elle fut rédhibitoire pour les professionnels. Une série de neuf rencontres sans connaitre la victoire (quatre petits points pris, entre fin février et la mi-avril 2014) plomba même définitivement le Rückrunde et anéantit tous les efforts du Hinrunde. Le dernier match de Bundesliga, une rencontre traditionnellement de gala afin de fêter ses héros, fut un calvaire et vit les hommes de Jürgen Klopp prendre une cinglante revanche, 0-4, devant les 76000 spectateurs présents. L’Olympiastadion ne méritait pas cela.
"Nous avons beaucoup appris de la déception du Rückrunde" affirma à l’intersaison le coach stigmatisant ainsi un principe clair : le Hertha ne doit pas se prendre pour ce qu’il n’est pas. Ou pas encore. Des propos relayés par le responsable du sportif, l’ancien international allemand Michael Preetz : "lors des matches-aller, nous étions à la limite de nos possibilités. Cet hiver, nous avons bien vu que nous manquions de qualité afin d’être concurrentiels la seconde année".
D’autant plus que cet été le meilleur marqueur du club, Adrian Ramos, 16 buts, s’envolait contre près de 10 millions d’euros vers l’Iduna Park Stadion et le Borussia Dortmund. Un autre départ fit sensation, celui de Pierre-Michel Lasogga (8,5 millions d’euros), définitivement transféré à Hambourg après son prêt dans la ville hanséatique. Les relations entre l’espoir allemand en attaque et Jos Luhukay n’étaient pas au beau fixe. Les Berliner avaient donc perdu leur buteur colombien et son remplaçant naturel, lequel refusait de prolonger un contrat courant jusqu’en 2015. En contrepartie, les liquidités issues des droits de mutation avaient rempli les caisses.

Kalou, Heitinga et Stocker en tête de gondole

Symbole des ambitions retrouvées, la concurrence risque de faire beaucoup de malheureux en 2014-2015, et on attendra avec impatience les choix définitifs du système mis en place par l’entraîneur et son animation. Va-t-on assister à l’immuable 4-1-4-1 très en vogue en Bundesliga, ce qui, par exemple, forcera Luhukay à choisir entre un Julian Schieber en grande forme et un Salomon Kalou transfuge du LOSC ?  Ou bien un 4-4-2 associant les deux hommes ? Contre le Bayer Leverkusen, lors de la seconde journée, Luhukay tenta même une défense à trois sans succès (2-4).
Le recrutement a de l’allure et si les montants dépensés sont peu ou prou de 15 millions d’euros, une somme importante pour le Hertha Berlin, il est surtout très intelligent : la filière néerlandaise a fonctionné avec un gros coup, l’arrivée libre de l’international Heitinga, lequel consentait à une baisse de salaire. Mais aussi l’ailier Beerens en provenance de l’AZ Alkmaar.
Au milieu de terrain, après deux prêts à succès la saison passée, le club finalisait les transactions de l’espoir turc Cigerci et de l’international norvégien Skjelbred, pas vraiment deux recrues donc mais la densité augmente si l’on ajoute Hegeler, remplaçant de luxe au Bayer Leverkusen. Au poste d’arrière gauche, l’U21 allemand Plattenhardt débarque, pour trois fois rien, d’un Nuremberg relégable, tandis que sur les ailes, les responsables réussissent une nouvelle belle affaire avec l’international suisse Stocker, sans oublier le "Samourai blue", Haraguchi lequel rejoint son compatriote Hosogai. On comprend dans ces conditions le désir d’Allagui, pourtant auteur de 9 réalisations en 2013-2014, d’aller voir ailleurs (prêt à Mayence).
Mais le grand chantier était en attaque et l’on n’est pas déçu avec le duo Schieber-Kalou à la parade. Le premier doit se relancer après son expérience plus qu’en demi-teinte au Borussia Dortmund et le second a gagné la Ligue des champions avec Chelsea en 2012. Tous les postes sont doublés pour ne pas écrire triplés. Rien qu’en défense centrale, Luhukay devra choisir entre Heitinga, Brooks, Lustenberger et Langkamp. Dans l’entrejeu, ils sont huit pour trois places ! Les blessés ne manqueront pas ! La concurrence va être terrible. Et même si le début de saison est loin d’être une réussite, sur le papier, l’équipe a le potentiel pour décrocher une place en Ligue Europa.
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Salomon Kalou, Hertha Berlin - 2014

Crédit: Panoramic

C’est le plus beau jour depuis que je suis au Hertha
Ces propos sont issus de la bouche du directeur financier, Ingo Schiller. On le comprend. Mais l’affaire a fait grand bruit en Allemagne et la polémique était aussi présente. Fin décembre 2013, le fonds d’investissement américain KKR annonçait l’investissement sur une durée de huit ans de plus de 60 millions d’euros dans le club de la capitale en contrepartie d’une prise de participation minoritaire à hauteur de 9,7%.
Cette manne financière va permettre au Hertha Berlin d’éponger ses dettes de 36 millions d’euros, d’avoir une plus grande liberté de manœuvre et surtout d’utiliser le savoir-faire des nouveaux arrivants pour une meilleure professionnalisation du club. Si KKR a investi, c’est qu’il a perçu les gains de productivité, le potentiel de développement et que la "Alte Dame" est surtout une belle endormie. Son image de marque est bien loin de celle du Borussia Dortmund et du Bayern Munich par exemple. Tout comme son chiffre d’affaires qui tourne régulièrement entre 70 et 80 millions d’euros en Bundesliga. Avec une moyenne de supporters de "seulement" 52000 personnes à l’Olympiastadion, la marge de progression est grande. KKR l’a bien compris. Reste à réussir le mix-produit et là ce n’est pas gagné. Le président, Werner Gegenbauer, apaisant les sceptiques par un "le Hertha restera le club d’aujourd’hui". Il faut dire que le fonds d’investissement KKR n’a pas la réputation d’être très philanthropique.
Salomon Kalou pourrait fêter sa première titularisation ce soir à Fribourg. L’occasion de s’intégrer plus rapidement dans sa nouvelle équipe et de faire taire les quelques reproches sur son professionnalisme qui sont déjà apparus outre-Rhin. On comprendra surtout, à l’aune de ce billet, que l’arrivée de l’Ivoirien est le prélude à un projet plus vaste du club berlinois. Que l’on a hâte de découvrir.
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