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Klopp ne quittera pas le navire mais il n'est peut-être plus le capitaine qu'il faut à Dortmund

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 05/12/2014 à 12:40 GMT+1

Jürgen Klopp, entraîneur d'un Borussia Dortmund à la dérive en Bundesliga, est peut-être en train de faire l'année de trop. Polo Breitner s'est penché sur son cas.

Jurgen Klopp dépité

Crédit: Eurosport

Bon dernier de la Bundesliga malgré un effectif de qualité, le Borussia Dortmund ne sait plus à quel saint se vouer. Les symptômes de la maladie sont difficilement palpables. Si le coach emblématique n’est pas en danger, les petites phrases lâchées par les uns et par les autres vont bon train démontrant tout de même une situation de crise.
Le moral de l’équipe est touché, c’est un fait. La huitième défaite de la saison en Bundesliga contre l’Eintracht Francfort (0-2), l’incompréhension sur le second but entre Matthias Ginter et son portier Roman Weidenfeller, deux champions du monde au Brésil, sont de trop. Tant d’efforts pour ne pas marquer devient un mal récurrent, et la fébrilité défensive se fait de plus en plus criante à chaque nouvelle journée.
Je peux comprendre les sifflets
Pour la première fois depuis des années, les supporters du BVB se font fait entendre et ont jeté leur frustration aux visages des professionnels. C’était ce week-end dans une Commerzbank Arena qui affichait complet, y compris dans la tribune réservée aux visiteurs, comme de coutume. L’humeur changeante des fans n’est pas nouvelle, elle est même constitutive de la galaxie du ballon rond et de son histoire. Il n’empêche, l’attitude d’après-rencontre dénonce un point de non-retour. Les joueurs présents sur le terrain sont pris en grippe. Les résultats sont dramatiques et les excuses, comme les blessés ou les coups du sort, ne passent plus. Après avoir pris conscience de l’ampleur de la situation, Jürgen Klopp est monté au créneau : "Pour celui qui ne recherche que le succès, il n’y a qu’une chose à faire. Devenir un fan du Bayern. Là, il sera heureux !".
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Jurgen Klopp (Dortmund) console Erik Durm après la défaite à Francfort

Crédit: Panoramic

Par le biais de cette sortie assassine, le coach règle aussi ses comptes avec ceux - médias compris - qui créent année après année la concurrence exacerbée avec l’ogre munichois. Toujours mettre la charrue avant les bœufs en oubliant d’où revient le club. En effaçant d’un trait les deux Meisterschale de 2011 et 2012, la Coupe d’Allemagne, la finale de Ligue des champions 2013 plus quelques dégelées infligées au FC Bayern. Il faut pour Dortmund inventer sa version 2.0 devant les attentes. Qui se souvient, aujourd’hui, du jeu proposé par les "Bubis" leur permettant d’accéder à la troisième place symbolique des plus belles équipes de l’histoire du championnat allemand derrière le club de Munich et le Borussia Mönchengladbach des seventies ? Peu de monde à coup sûr. Klopp et son "Gegenpressing" (contre-pressing à la perte du ballon) à outrance ont dépoussiéré le football germanique, digne successeur d’un Ralf Rangnick à Hoffenheim. Autant le rappeler maintenant.
La tentation de Venise ?
La question du maintien de l’entraineur est-elle sur le tapis ? Officiellement, non. Les responsables sont les joueurs et le directeur sportif, Michael Zorc, en profite pour asséner une vérité : "Les contrats sont aussi valables pour la seconde division". Histoire de mettre tout le monde sous pression et face à ses responsabilités avant d’ajouter : "Nous sommes persuadés que nous allons nous en sortir avec Jürgen".
Ce dernier, lui-même, rejette tout départ et, encore une fois, fait comprendre que coexistent des univers différents, des vérités multiples : "Je comprends que certains journalistes se posent ce genre de questions. Mais tant que personne au club ne vient me voir pour me dire qu’ils ont quelqu’un et qu’il va faire mieux que moi, je ne partirai pas". Le retrait, comme Armin Veh vient de le faire au VfB Stuttgart, n’est donc pas de mise.
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Jürgen Klopp (Borussia Dortmund)

Crédit: AFP

Mais la situation ne sera toutefois pas tenable si une embellie d’ici la fin du Hinrunde ne se fait  sentir. Le Président Watzke a déjà prévenu qu’une non-qualification pour la prochaine lucrative Ligue des champions ne serait pas catastrophique, d’un point de vue financier. Mais on imagine, difficilement, un Marco Reus ou un Mats Hummels rester fin juin dans la Ruhr sans Coupe aux grandes oreilles. Pire encore, les plus avertis des suiveurs de la Bundesliga se rappellent que lors de la saison 2006-2007, Jürgen Klopp n’avait pas réussi à échapper à la descente en seconde division avec "son Mayence". Le CV de l’omniprésent entraîneur dans les supports publicitaires a, il est vrai, connu quelques ratés…

Les successeurs sont déjà tout trouvés 

Derrière les discours de façade, un coach, quel que soit son talent, est toujours le premier fusible. Bien entendu, son départ ferait figure de tremblement de terre mais à y regarder de plus près les successeurs sont déjà tout trouvés : le favori "domestique" serait bien entendu Thomas Tuchel, figure emblématique de l’actuel Mainz 05, digne héritier de "Kloppo", qui ronge son frein dans l’antichambre. L’outsider est aussi connu ; Markus Weinzierl fait des miracles au FC Augsburg, club actuellement quatrième du championnat. Deux profils qui plairaient au Borussia Dortmund et, surtout, rentreraient parfaitement dans le positionnement sportif du BVB : pas de stars, ici on forme les stars !
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Jürgen Klopp, le coach de Dortmund, attend davantage de ses joueurs

Crédit: AFP

D’autant plus que les sirènes de l’étranger continuent à claironner de plus belle. Elles ne sont d’ailleurs plus espagnoles, Ancelotti et Luis Enrique sont bien en place, mais plutôt de l’autre côté de la Manche. Le coach n’y est d’ailleurs pas insensible et le terreau est actuellement fertile : témoin, ses bonnes relations avec José Mourinho et des clubs anglais qui se posent des questions quant à leur avenir, Arsenal ou Liverpool en première ligne. Sans oublier qu’un Jürgen Klopp pourrait arriver avec quelques joueurs dans sa valise. Lorsque l’on connait la concurrence actuelle sur la "Rolls Reus" par exemple…
La mauvaise passe actuelle est difficile à expliquer. Evidemment, les baisses de forme chronique, Henrikh Mkhitaryan en est le meilleur exemple, sont un pis-aller et ne sont pas un argument au regard de la qualité de l’effectif et de la situation au classement. Il ressort surtout que Jürgen Klopp entame sa septième saison au Borussia Dortmund, là où beaucoup de coaches sont remerciés au bout de quelques mois. Derrière les certitudes et la communication actuelle se cachent, peut-être, quelque chose de plus simple comme une fin de cycle. C’est tout l’enjeu des prochaines semaines : faire le bon diagnostic pour en tirer les conclusions qui s’imposent. Un départ du charismatique entraîneur pourrait, paradoxalement, avoir des vertus régénératrices insoupçonnées pour l’homme mais aussi pour le club.
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