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Temps de jeu, exposition, intégration : Jean-Kevin Augustin a touché le gros lot à Leipzig

David Lortholary

Mis à jour 07/09/2017 à 14:08 GMT+2

BUNDESLIGA - Exclu cette semaine de la sélection Espoirs pour mauvais comportement, l’ancien attaquant du Paris Saint-Germain a, au contraire, réussi jusqu’ici une intégration convaincante au RB Leipzig, pour sa première expérience de club à l’étranger.

Jean-Kévin Augustin sous le maillot de Leipzig

Crédit: Getty Images

C’était il y a un peu plus de deux ans. Jean-Kevin Augustin, 18 ans, terminait la préparation estivale du Paris Saint-Germain, en Autriche et aux Etats-Unis, meilleur buteur du club. Efficace, spontané, enthousiaste, sans complexe. Cinq buts en trois matches, à l’époque. Passeur décisif pour Zlatan Ibrahimovic, aussi, la saison précédente, à l’occasion de quelques minutes de temps de jeu en demi-finale de Coupe de France contre Saint-Etienne. Précoce, comme son premier contrat pro au Paris Saint-Germain signé avant même d’atteindre la majorité. "C’est un joueur très jeune, puissant et rapide, qui travaille beaucoup pour s’améliorer", assurait à son propos Gregory van der Wiel à l’été 2015.
Le jeune homme de Boulogne-Billancourt a, depuis, conservé la recette et récidive cette saison alors qu’il vient d’être enrôlé par le RB Leipzig, épatant deuxième du dernier exercice de la Bundesliga. Quasi instantanément, Augustin a séduit dans l’Est de l’Allemagne… et dans tout le pays. Et contrairement à ses saisons passées au PSG, la question de temps de jeu ne se pose guère : pas de Cavani ou autre Ibra, à Leipzig, pour lui barrer la route des matches.

Capacité de travail et progression régulière

Plutôt un groupe à son image – jeune, dynamique et doué – dans lequel il ne dépareille en rien. Et au sein duquel l’entraîneur lui accordera d’autant plus de confiance qu’il aura cette saison, et c’est inédit pour le club, besoin de toutes ses forces humaines pour bien figurer dans trois compétitions de front : championnat, coupe d’Allemagne et Ligue des champions. Augustin n’en fait d'ailleurs pas mystère : "Je suis venu à Leipzig pour gagner du temps de jeu".
Champion d’Europe des moins de 19 ans en Allemagne l’été dernier, avec un titre de meilleur buteur de la compétition à la clé (six buts en cinq matches), Augustin n’a dès lors plus laissé insensible, ni dans l’Hexagone, ni au-delà. Cet hiver, le PSG, conscient de sa valeur, voulait le prolonger. L’Angleterre, notamment Tottenham, et l’Allemagne, notamment Dortmund, le suivaient de près. Logique, eu égard à ses performances avec les Bleuets. Triplé contre les Pays-Bas, notamment. En toute modestie.
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Jean-Kevin Augustin (Bleus) face aux Pays-Bas lors de l'Euro U19, le 18 juillet 2016

Crédit: Panoramic

Plutôt discret, voire introverti, mais attentif et positif, Jean-Kevin Augustin est le benjamin d’une famille de quatre enfants. C’est le club de Plaisir, dans les Yvelines, puis surtout l’AC Boulogne-Billancourt, où il a évolué entre ses neuf et douze ans, qui lui ont permis de décoller. A l’ACBB, il évoluait en attaque en compagnie d’Allan Saint-Maximin. Champion de France avec les moins de 17 ans puis les moins de 19 ans du club de la capitale, Augustin a progressé régulièrement, grâce aussi à sa capacité de travail.

Centre d'entraînement "meilleur" qu'à Paris

Capable d’évoluer en pointe, sur un côté, ou en soutien de l’avant-centre, le jeune attaquant colle là aussi idéalement aux canons du RB. A Leipzig, l’entraîneur Ralph Hasenhüttl et la direction sportive incarnée par Ralf Rangnick prônent une flexibilité et une liberté d’action qui doivent lui convenir. Il évoluait dans cette philosophie avec Kylian M’Bappé en équipe de France de jeunes ; il bénéficie des mêmes talents autour de lui en Saxe, notamment Timo Werner, le prodige en train d’exploser avec l’équipe nationale allemande.
Et Augustin n’a pas l’air d’avoir peiné à s’intégrer dans ce nouvel environnement. "Au PSG, il y a quantité de stars et le niveau est vraiment élevé", estimait-il début août. « Nous, nous sommes une équipe jeune et nous voulons montrer ce dont nous sommes capables. Il y a une chose que j’ai remarquée, c’est à quel point les supporters sont chaleureux. Ils sont tous très agréables et le centre d’entraînement, ici, est meilleur qu’à Paris."

Pressing extrême et ambiance intense

S’il parle anglais avec la plupart de ses coéquipiers, le Français peut quand même vous sortir un "Guten Tag" (bonjour) ou le "Zurück" (en arrière) bien utile quand il faut se replacer sur le terrain. L’intégration sur la pelouse, justement, se passe bien. "Le système dans lequel nous évoluons ici est différent, mais il me convient. J’ai déjà acquis les qualités les plus importantes pour jouer dans ma position. Ici, le jeu de pressing que nous développons est beaucoup plus extrême qu’à Paris. Moi, j’ai encore à m’améliorer en m’entraînant bien et en regardant des séquences vidéo", explique Augustin.
Le jeune homme ne cache pas que l’avis d’Ousmane Dembélé – parti depuis dans un autre championnat sous une pluie de désapprobation en Allemagne – a pesé dans son choix de transfert : "Oui, je lui ai parlé et il m’a dit du bien de la Bundesliga. Les supporters, dans les stades, chantent de la première à la dernière minute et créent une belle atmosphère. Ce facteur-là était important. J’ai aussi parlé de cela avec Dan-Axel Zagadou et Mamadou Doucouré [deux ex-Parisiens qui se sont respectivement engagés à Dortmund cet et Mönchengladbach l'année dernière, NDLR]." La Bundesliga, elle aussi, parle de lui. Et ça ne fait peut-être que commencer.
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