Brillant avec Mayence, Ludovic Ajorque se confie : "Je ne m’imaginais pas affronter le Bayern quand j'étais petit"

C'est l’une des tubes français du printemps de l'autre côté du Rhin. Héros de Mayence lors du succès contre le Bayern Munich il y a une semaine (3-1), Ludovic Ajorque commence à se faire un sacré nom en Allemagne. Buteur à 6 reprises sur ses 8 derniers matches de Bundesliga, le Réunionnais, transfuge du Racing Club de Strasbourg, rayonne dans un collectif séduisant et culotté. Entretien.

Le Bayern, l'hypothèse d'une saison blanche : "Dortmund a un calendrier plus facile"

Video credit: Eurosport

Ludovic Ajorque, est-ce que vous êtes redescendu de votre nuage après ce match de folie contre le Bayern ?
L.A. : Gagner contre le Bayern, c’est un truc de fou, mais dès que c’est fini on se projette sur le prochain match. Il n'en reste pas beaucoup jusqu’à la fin. On est bien classé, on va donner le maximum et on verra bien où on sera. On en a profité avec la famille, mais on s’est remis dedans dès le lendemain.
Marquer contre le grand Bayern Munich, dans un match aussi capital, c'est un rêve de gosse non ?
L.A. : Je ne m’imaginais pas jouer ce genre de match quand j’étais petit. C'est dur de sortir de La Réunion et d’être footballeur professionnel. J’avais réussi à marquer contre le PSG, la plus grosse équipe en France, aujourd’hui je marque contre le Bayern, la plus forte en Allemagne. Je suis content d’avoir marqué ce genre de buts. Ce n’est pas une fin en soi.
Comment vous vous sentez après ces premiers mois en Allemagne ?
L.A. : Ça s’est très bien passé. Ils m’ont très bien accueilli. Au début, on a enchaîné beaucoup de matches. Il fallait que j’apprenne à connaître mes coéquipiers, le jeu de l’équipe. On n’avait pas beaucoup d’entraînements. Dès qu’on a pu prendre le rythme avec un match par semaine, c’était mieux, ça m’a permis de mieux connaître la philosophie du coach. Ça m'a pris un peu de temps, mais je me sens très bien aujourd’hui. Je suis très content dans ma vie privée et professionnelle. Je suis comblé.
Vous avez retrouvé Anthony Caci que vous avez connu au Racing, ça aide aussi…
L.A. : J’ai fait quatre ans avec lui à Strasbourg. Avant de venir, j’avais forcément parlé avec lui pour avoir des détails sur le club. Nej’ (ndlr, Nejmeddin Daghfous, ancien joueur du club aujourd'hui dans le staff) est là aussi pour nous faciliter les choses pendant les vidéos, les causeries, mais aussi en dehors du football. Il y a pas mal de joueurs qui parlent français donc ça aide.
Votre nom circulait en Allemagne depuis plusieurs saisons. Qu'est-ce qui vous a convaincu de franchir le pas ?
L.A. : Je me sentais en fin de cycle à Strasbourg. Je pensais vraiment partir l’été dernier. C’était la bonne décision pour le club et pour moi de changer. Je me sentais très bien à Strasbourg, attention. Malheureusement, il faut savoir changer par moment, prendre des risques car j’étais dans un confort là-bas. Je voulais montrer que je pouvais m’adapter dans un autre championnat. Je suis content d’avoir fait ce choix là.
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Ludovic Ajorque buteur face au Werder Brême en avril 2023

Crédit: Getty Images

Qu’est-ce qui vous a plu à Mayence ?
L.A. : Ça ressemble un peu à Strasbourg. Je suis quelqu’un de "très famille". Je voulais aller dans un club qui représentait ça. À Mayence, tout le monde est ensemble, on va dans la même direction.
Bo Svensson est un entraîneur qui se fait une réputation en Allemagne. Pouvez-vous nous parler de la relation que vous avez avec lui et de son style de jeu ?
L.A. : C’est un coach qui est proche des joueurs. Il est très exigeant. Il veut qu’on se donne les moyens de réussir le maximum de choses. Il est tout le temps derrière nous. Il veut qu’on défende bien, qu’on presse bien haut et aller vite dans la surface quand on récupère le ballon. Ce sont les caractéristiques du championnat allemand finalement.
Votre profil vous permet de briller en Bundesliga. Est-ce c'est plus simple de s'exprimer en Allemagne qu'en Ligue 1 ?
L.A. : Ce n’est pas plus simple, c’est un autre football. En Allemagne, beaucoup d’équipes ont des grands devant. C’est un profil que toutes les équipes ont. Il y a plus d’espace, parce que tout le monde attaque, tout le monde presse. C’est plus physique, plus agressif, il y a plus de duels. On a su en profiter en deuxième mi-temps contre le Bayern (rires).
A l'heure où beaucoup de Français débarquent jeunes en Bundesliga, vous avez fait "l'inverse" en arrivant à 29 ans. Ça vous a donné de l'inspiration pour franchir le pas ?
L.A. : Quand je regardais les attaquants français qui partaient à l’étranger et qui s’adaptaient bien, je me disais 'pourquoi pas moi'. C’est un championnat pour les attaquants, il y a tellement de buts. C’est vrai que ça a été un élément déterminant.
Certains attaquants ont cartonné "sur le tard" en Allemagne comme Eric-Maxim Choupo-Moting. Il y a l'ambition d'aller chercher encore plus haut ?
L.A. : Je joue pour essayer d’aller le plus haut possible. Je sais qu’il faut être réaliste, il faut travailler. J’ai toujours dit que je donnerais mon maximum pour le club dans lequel je suis. Je veux progresser, le club aussi. Je ne me fixe pas de limite.
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Openda doit-il être nommé parmi les meilleurs joueurs de la saison ?

Video credit: Eurosport

Quels sont les joueurs qui vous ont le plus marqué depuis votre arrivée en Allemagne ?
L.A. : Il y a forcément des joueurs du Bayern et de Dortmund. J’ai joué le Borussia le lendemain de ma signature. Schlotterbeck-Süle, c’était pas mal déjà, c’était une bonne mise dans le bain (rires). J’ai joué le Bayern quelques jours plus tard en Coupe et ce n’était vraiment pas facile…
Si on revient sur le Racing, que vous inspire la situation actuelle ?
L.A. : C’était compliqué pour moi de partir cet hiver, car ils étaient dans une situation difficile. On était arrivé au bout, il fallait un renouvellement. On voit que Diallo marque but sur but. Ça se passe mieux depuis quelque temps avec le nouveau coach. En tout cas, je suis tous les matchs. Je parle souvent avec les joueurs, avec le staff. Je ne peux pas oublier Strasbourg, ils m’ont donné la chance de jouer au plus haut niveau français.
Beaucoup de joueurs de Mon Petit Gazon ont pleuré à votre départ du Racing et de la Ligue 1. Est-ce que vous avez un petit message à leur faire passer ?
L.A. : (rires) J’étais content de pouvoir les aider chaque week-end. Je crois qu’il y a l’équivalent en Allemagne, il va falloir s’inscrire sur le site allemand.
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