Ils ont retourné la CAN   

Il y a deux semaines, la Zambie entamait la CAN par la face nord. Un match contre le Sénégal. On sait ce qu’il en est advenu. Les Chipolopolos ont gagné (2-1). Et lancé leur CAN 2012 du mieux possible. Les Lions de la Terenga sont, eux, rentrés à la maison. Deux fois finaliste de la compétition à vingt ans d'intervalle (1974 et 1994), la Zambie peut "écrire un nouveau chapitre de l'histoire du football zambien", estime Chris Katongo. "Cela fait longtemps qu'on n'est pas allé en demi-finale d'une CAN, depuis 1996."

Quart de finaliste de la dernière édition, la Zambie part favorite face au Soudan. Hervé Renard a insufflé un football léché à son équipe et, le Français ne s'en cache pas, rater la marche samedi serait un échec pour les Chipolopolos. "Nous sommes venus en Guinée équatoriale pour faire mieux qu'en 2010, soutient le sélectionneur zambien. Ce n'était pas facile de dire qu'on avait l'objectif d'atteindre les demi-finales. Maintenant, on est au pied du mur".

Parmi les huit qualifiés en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des Nations, le Soudan est sans doute le plus surprenant du plateau. Les Soudanais sont sortis deuxièmes du groupe B, loin derrière la Côte d'Ivoire et juste devant l'Angola. "Depuis le début du tournoi et même durant les qualifications, on a vu de grosses équipes se faire éliminer, a lancé le sélectionneur Mohamed Abdullah Mazda. C'est l'Afrique, il faut s'attendre à tout".

S'attendre à tout, comme imaginer les Crocodiles du Nil aller jusqu'au bout, comme en 1970 ? Difficile à imaginer, même si la performance des Soudanais est déjà historique, alors qu'ils n'avaient plus passé le premier tour depuis leur triomphe de 70. Comme les Zambiens, qu'il affronte samedi, le Soudan a une équipe très technique, disciplinée, au jeu collectif très au point. Du moins sur le terrain car en dehors, Haitham Mosteffa Krar et Balla Gabir Kortokaila Adam ont prouvé le contraire en se battant et provoquant ainsi une bagarre au sein du groupe.

Co-organisatrice de la compétition, la Guinée Equatoriale a d'ores et déjà réussi sa Coupe d'Afrique des Nations. Quoi qu'il advienne face à la Côte d'Ivoire en quart de finale, les Equato-Guinéens auront réussi leur pari. Sorti deuxièmes du groupe A, le Nzalang Nacional doit sa réussite à un petit "miracle". José Bokung et Felipe Ovono sont les deux seuls joueurs nés sur le territoire national. Le reste de l'équipe vient d'Espagne, du Brésil, de Colombie, du Cameroun, du Liberia, de Côte d'Ivoire et du Nigeria.

Le petit pays de 700 000 âmes n'avait jamais été à pareille fête que depuis le début de la présente édition. Néanmoins, le succès de la Guinée Equatoriale fait jaser. Pas de quoi perturber Mamadou Ben Esono Konate, l'un des naturalisés de la sélection. "L'équipe nationale est l'addition de plusieurs nationalités. C'est important pour la diversité africaine. Nous sommes tous africains. Ils ont fait ça pour qu'on puisse apporter notre savoir au football équato-guinéen."

Seize ans après le seul quart de finale de son histoire, le Gabon est de retour aux affaires. Dimanche, les Gabonais, co-organisateurs de cette Coupe d'Afrique, tenteront de faire tomber le Mali et d'enivrer un pays qui n'attend que ça. Les hommes de Gernot Rohr ont gagné leurs trois matches au premier tour et avancent en confiance à l'image de  Pierre-Emerick Aubameyang, déjà auteur de trois réalisations depuis le début du tournoi.

Savant dosage de jeunes et de vieux, de locaux et d'"Européens", tels Ecuele Manga (Lorient), Brou Apanga (Brest) ou Mouloungui (Nice), les Panthères du Gabon profitent également de l'expérience de Gernot Rohr, qui a bonifié le travail de son prédécesseur (et rival samedi) Alain Giresse. Les joueurs l'adorent. A l'image d'Edmond Mouele. "Le coach nous a fait confiance alors que nous évoluons dans les clubs au pays. Il faut reconnaître que nos débuts ont été difficiles. Au fil des matches nous avons rectifié le tir. Nous nous sommes imposés malgré ce qui se disait dans la presse. Nous avons mouillé le maillot à notre niveau (...) pour faire honneur à celui qui nous a sélectionnés."