Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Barça-Real : Cette finale de Coupe du Roi pourrait épuiser le crédit de Martino

François David

Mis à jour 16/04/2014 à 12:07 GMT+2

Face au Real Madrid, Tata Martino joue son avenir sur le banc du Barça, estime François David. Car le coach argentin divise aujourd'hui le vestiaire blaugrana.

Tata Martino, l'entraîneur du Barça, donne ses consignes à Lionel Messi, Liga 2013-2014

Crédit: AFP

Nous y sommes, dans la dernière ligne droite. Celle qui dira si le FC Barcelone a raté ou non sa saison. La Liga et la Ligue des champions étaient tellement relevées cette année que les promesses, les grandes victoires (Real Madrid, Manchester City) peuvent être balayés en une soirée. Ainsi va le football et le football espagnol en particulier. Cette année, la Liga était le meilleur championnat du monde. 
Le Barça, donc. Le Barça qui a déjà perdu la Ligue des champions. Qui est repassé à la troisième place en championnat à six journées de la fin. Qui n'a pas fait un mauvais match à Grenade (1-0), mais qui aurait dû gagner sans cette fébrilité et ce manque de foi qui l'a caractérisé. Et qui aujourd'hui, s'interroge sur la marche à suivre. 
Il est évident que les problèmes de la direction y sont pour beaucoup. Les esprits sont fatigués par tant d'histoires. Neymar a bien réagi quant aux soucis liés à son transfert (et à son père), montrant une force de caractère assez remarquable. Face à l'Atlético Madrid - sur les deux matches - puis face à Grenade, il a été le meilleur. Messi a montré plus de choses ce week-end, mais pour la première fois, on l'a vu "ailleurs", sans son regard assassin habituel .

Trop de leaders absents

Ces deux dernières rencontres ont aussi renvoyé à tous les problèmes que nous connaissions déjà : 
  • L'absence d'une défense centrale de secours. A Grenade, ce sont Busquets et Mascherano, deux milieux de terrain de formation, qui ont occupé l'axe. Si l'on peut considérer désormais le petit argentin (mais très large, je l'ai eu plusieurs fois à côté de moi) comme un central de garantie, il est bien meilleur avec Piqué et Puyol qu'avec Busquets. Rappelons qu'au Vicente-Calderon, Mascherano a fait équipe avec Bartra, 24 matches seulement en Liga. 
  • L'absence de trois leaders en dehors des terrains, Piqué, Puyol et Valdès, et d'un quatrième, qui n'était pas sur la pelouse de Grenade, Xavi Hernandez. Xavi est le type de joueur qui sait rameuter, qui pousse l'équipe vers l'avant par une bonne passe ou un mot glissé dans l'oreille. Cela nous fait donc quatre joueurs clés et j'inclus sciemment Puyol dedans. 
  • Se passer de Busquets au milieu est impossible. Alexandre Song, son remplaçant, a mis une heure à se débloquer. Les autres joueurs préfèrent jouer avec Busquets au milieu. 
  • L'absence d'un joueur offensif pour débloquer une situation verrouillé. Un vieux débat, que je relance. Un attaquant expérimenté, connaissant sa mission, avec un CV, qui fait peur à l'adversaire et capable de marquer de près. Le type de 9 que n'a pas le Barça et qu'ont toutes les équipes. A ce niveau, tous les détails comptent. 

Messi n'a rien contre lui, Iniesta plus réservé

Le Barça s'est donc précipité à Grenade par anxiété. Et je pense que la figure de Tata Martino n'en est pas sorti indemne. La presse annonce déjà qu'il n'honorera pas la fin de son contrat et que Jürgen Klopp pourrait lui succéder. De fait, le vestiaire n'est pas unanime sur Martino. Certains, comme Valdès, Puyol et même Messi, n'ont aucun problème avec Martino. Messi est plus en froid avec la présidence concernant sa prolongation de contrat, qui s'éternise et qui ne renvoie pas une bonne image. 
Mais d'autres, comme Pedro ou Iniesta, n'ont pas le même feeling. L'explosif ailier comme l'artiste blaugrana. Pedro est le troisième choix pour Martino et ne le vit pas bien. Quant à Iniesta, on sait que son changement contre l'Atlético et le fait d'être trimballé un peu partout l'a fait douter sur son entraîneur.

Succéder à Guardiola, une mission impossible

Sans compter que l'on m'a rapporté que les adjoints de Martino ne tiraient pas tous non plus dans le même sens. Des petites phrases lancées à la volée ou dans le creux de l'oreille, mais qui font leur effet... Quant à la direction, elle ne se prononce pas concrètement sur Martino. Pas encore. Seul Andoni Zubizaretta est intervenu à la télé pour le défendre, assez mollement d'ailleurs. 
Je pense que si Gerardo Martino remporte la Coupe du Roi ce soir, il gagne du crédit, de la reconnaissance publique et peut être même sa continuité. Les Culés (divisés, aussi) verront qu'avec les problèmes accumulés et les graves blessures de joueurs majeurs, la saison a été sauvée. Que la victoire empêche aussi le rival madrilène d'avoir une chance de faire le "triplete". Il perd et c'est pratiquement fini. Mais quoiqu'il se passe ce soir, on se rend compte que succéder au mythe Guardiola, avec cette équipe, sa manière de jouer particulière et les attentes qu'elle a suscité, était une mission impossible. 
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité