Coupe du Roi - "Qui est préoccupé, je ne sais pas…" Pour Endrick, la patience ou rien avec le Real Madrid

Les mots étaient bien choisis, le timing aussi. Convoqué avec le Brésil pour le rassemblement de mars, Endrick en a profité pour s’exprimer, de retour au pays, au micro de la légende brésilienne Romário. Et y faire passer certains messages.

"La vérité, c’est que je serais très triste de ne pas participer à la Coupe du Monde (…) Bien sûr, c’est difficile d’être dans le plus grand club du monde et de ne pas avoir l’occasion de jouer tout le temps. Mais à chaque fois que je joue, je peux toujours prouver que j’ai le niveau pour être en équipe nationale. J’espère que l’année prochaine, je pourrai faire partie du groupe et que, si Dieu le veut, nous pourrons gagner la Coupe du Monde".

Si Endrick s’est bien gardé de se plaindre au cours de cet entretien, au contraire, il a remis au goût du jour un sujet recyclé à chaque fois qu’il marque : celui de son temps de jeu en club. Buteur dès sa première apparition en Liga, puis dès son baptême du feu en Ligue des champions, l’ancien de Palmeiras ne pouvait rêver mieux comme débuts. Il n’a pourtant pas encore cumulé 500 minutes de temps de jeu pour sa première saison au Real. 28 apparitions pour à peine 18 minutes de jeu en moyenne, voilà de quoi l’attaquant de poche (1,73m) doit se contenter.

Mais l’anomalie serait justement de s’en étonner. A 18 ans et en plein apprentissage au milieu d’un secteur offensif cinq étoiles – Vinicius, Mbappé, Rodrygo, ou encore Brahim Diaz – qui pourrait prétendre à plus ? Personne… sauf un joueur de son efficacité. Car Endrick a déjà marqué six fois. Soit une fois toutes les 83 minutes jouées. Ou comment rentabiliser son temps de jeu.

C’est précisément en Coupe du Roi que l’efficacité de l’international auriverde – 14 sélections et 3 buts déjà – a atteint son paroxysme. Il y a marqué quatre fois sur ses trois dernières apparitions et si le Real est en bonne posture avant sa demi-finale retour contre la Real Sociedad mardi, c’est parce que son supersub a marqué l’unique but du match aller.

En clair, la Coupe est son terrain d’expression. Il y a cumulé trois de ses quatre titularisations de la saison, en convaincant à chaque fois. "Je suis content de lui. Quand je lui ai donné des minutes, il en a toujours profité", a reconnu Carlo Ancelotti en conférence de presse lundi. Mais peut-il offrir plus à son attaquant ? Visiblement, non.

"Qui est préoccupé, je ne sais pas, a répondu l’Italien, après avoir été interrogé sur les récents propos de son joyau. Il ne lui manque rien. C’est un problème de concurrence, de joueurs qui sont d’une qualité extrême. Je crois que l’histoire de ce club raconte que beaucoup de titulaires se sont assis sur le banc pendant longtemps. Vinicius, Rodrygo, Valverde, Camavinga… Si tu veux être au Real Madrid, il est habituel de passer un peu par le banc".

De performer, aussi. Et à ce petit jeu-là, Endrick a marqué plus que Rodrygo (1) et autant que Vinicius (2) depuis début février. Problème, s’il a déjà été titularisé aux côtés de ses deux compatriotes, moins en forme ces dernières semaines, ce ne fut jamais le cas avec Kylian Mbappé. Preuve que c’est bien du Français dont il est la doublure, surtout maintenant que l’ancien Parisien s’est fixé dans l’axe, vraie zone d’expression d’Endrick. Le coéquipier idoine pour progresser. Un peu moins pour jouer.