Coupe d'Afrique des nations | Victor Osimhen et la CAN : une histoire contrariée, un seul but inscrit... et alors ?

Victor Osimhen est l'une des stars les plus attendues de cette Coupe d'Afrique des Nations 2025. Parce qu'il est un des buteurs les plus en vue de la saison. Parce qu'il joue pour le Nigeria, finaliste de la dernière édition. Et parce qu'il n'a qu'un seul but à son actif dans la compétition continentale, en huit rencontres disputées.

À vrai dire, il n'a disputé qu'une seule CAN dans sa carrière, celle de 2023. En 2019, il était encore trop jeune pour être dans les plans de Gernot Rohr, le sélectionneur de l'époque. Trois ans plus tard, en 2022, il a été privé de ce rendez-vous majeur par un test positif au Covid-19.

Le bilan de Victor Osimhen en sélection n'a pourtant rien d'infâmant avec 31 réalisations en 46 sélections. Mais son histoire avec la CAN n'a pas encore véritablement commencé, sur le plan comptable du moins. Lors de l'aventure ivoirienne il y a deux ans, le buteur qui évoluait à Naples avait délivré trois passes décisives. Une autre manière de se rendre utile, comme le Nigerian de 26 ans le détaillait en conférence de presse à son arrivée au Maroc.

"La dernière CAN, je n'ai marqué qu'un seul but et les gens n'ont vu que ça. Mais je pense que je suis l'un des joueurs qui travaille le plus dans l'équipe, sans manquer de respect à mes partenaires", a-t-il lancé. D'autant plus que son discours peut s'entendre dans la mesure où son équipe a atteint la finale, perdue face à la Côte d'Ivoire. Il a disputé pratiquement toutes les minutes possibles et a même offert le but de l'égalisation lors de leur premier match face à l'étonnante Guinée Équatoriale (1-1).

Bref, Victor Osimhen est ce qu'on pourrait qualifier d'un attaquant altruiste. Prêt à sacrifier sa fiche de stats pour faire gagner son équipe. Mais on a envie de dire qu'un joueur de sa trempe doit sortir de sa boîte, porter sa sélection sur ses épaules. À 26 ans, il est temps pour lui. Être l'un des meilleurs buteurs en Ligue des champions (6 buts) et ne pas réussir à le reproduire avec sa sélection ressemblerait à une petite anomalie. Tant d'attaquants avant lui ont marqué leur carrière de performances marquantes sur la scène africaine, et il est temps pour lui.

D'autant plus que les Nigérians doivent se faire pardonner. Les Super Eagles ont échoué dans leur tâche de se qualifier au Mondial, éliminés aux tirs au but en barrages face à la République démocratique du Congo. "On a l'opportunité de regagner le coeur de nos supporters, espérait l'attaquant de Galatasaray. Cette CAN est la chance de réparer nos erreurs et nous sommes prêts à tout donner." Il n'en faudra pas moins, alors que sa sélection a été placée dans le groupe C, que l'on pourrait qualifier de piège, avec la Tanzanie, la Tunisie et l'Ouganda.

Vainqueurs en 2013 pour la dernière fois, les Nigérians sont attendus au tournant, et ils le savent. Victor Osimhen en tête, qui place l'intérêt de la sélection au-dessus de toute considération chiffrée. "Ce n'est pas grave si je ne marque aucun but à la CAN, le succès de l'équipe est primordial. Si on gagne et qu'on soulève le trophée, je serai aussi impliqué." Contre la Tanzanie, pour leur entrée en lice ce mardi, les Super Eagles ne comptent pas prendre la rencontre à la légère. "On va à la guerre, et mardi c'est la première. On va tout donner et on ne sous-estime personne", a prévenu le buteur. Nul doute que la Tanzanie craint déjà la puissance offensive des hommes d'Éric Chelle.