Déhu et des larmes

Ses coéquipiers Fabrice Fiorèse et Jérôme Alonzo revinrent le chercher pour figurer sur la photo officielle avec le trophée. Mais le mal était fait. "C'est une honte, lançait son ami Fiorèse, dégoûté. On pensait avoir notre public derrière nous. La fête est gâchée." L'annonce du départ de Déhu n'aurait pas chambouler les supporteurs parisiens s'il n'avait pas choisi l'OM, l'ennemi juré, comme future destination. La trahison a été trop grande pour une frange de "supporteurs" du PSG, qui ont constamment sifflé et hué le joueur.

Au coup de sifflet final, d'ailleurs, Déhu partageait sa joie avec ses coéquipiers mais, à l'inverse des autres joueurs, ne venait pas saluer le Kop parisien. "Ma situation personnelle, je la mets de côté", disait-il avant la finale. A l'évidence, il n'a pas supporté le traitement qui lui a été réservé. Après deux défaites en finale (1998 avec Lens et 2003 avec le PSG), le capitaine de Paris devait pourtant célébrer comme il se doit un succès en Coupe de France, qui vient compléter son palmarès personnel déjà garni d'un titre de champion de France (1998) et d'une Coupe de la Ligue (1999) glanés avec Lens. Mais les fans du PSG en ont décidé autrement.

Dès la présentation des équipes, le nom de Déhu était accueilli par une belle bronca. Et pour son premier ballon, un dégagement à la 1re minute, une bordée de sifflets venant du virage parisien s'abattait sur lui. Sur le deuxième ballon aussi. Et le troisième... Déhu se sentait visiblement déstabilisé, manquant plusieurs tacles et perdant certains un contre un en première période. Et ce n'est pas son placement inhabituel (moins libero que d'habitude et plus 2e stoppeur au marquage) qui semblait être en cause.

Un malaise s'instaurait vraiment quand les sifflets redoublèrent sur une bonne tête, non cadrée, de l'ancien lensois (36e) après un corner parisien. Les supporteurs parisiens ne lui laissaient rien passer et Déhu y eut droit de nouveau sur une malheureuse perte de balle en position défensive. La pilule était trop amère pour qu'il puisse l'avaler et les joueurs parisiens finirent bien par comprendre que les sifflets ne venaient pas de la tribune castelroussine.