Lyon à quitte ou double

Le sprint est lancé. Lyon joue gros. Très gros. Un doublé historique Coupe-Championnat pourrait venir couronner une saison pourtant laborieuse. Pour étoffer leur palmarès, les sextuples champions de France doivent négocier deux rendez-vous cruciaux en l'espace de quatre jours. Une demi-finale de Coupe de France face à Sedan puis la 37e journée de Ligue 1 et la réception de Nancy. Quatre jours où Lyon peut asseoir sa domination sur la scène nationale, quatre jours où Lyon peut tout perdre. Pas de doute, Lyon joue sa saison. Force est de constater que la conjoncture n'invite guère à l'optimisme entre Saône et Rhône. Jamais depuis son premier sacre, Lyon n'a compté une avance aussi mince sur son dauphin.

La marge de progression se réduit considérablement, de neuf points au soir de la 30e journée à deux aujourd'hui. A titre de comparaison, à pareille époque l'an dernier, l'OL comptait 20 points d'avance sur Marseille. Pour autant, les deux points qui séparent l'OL de Bordeaux représente un matelas confortable. Un nul et une victoire lors des deux dernières journées assureraient un septième titre consécutif au club de Jean-Michel Aulas. Mais la dynamique est du côté girondin. Les Lyonnais restent sur deux nuls peu convaincants alors que les coéquipiers de Wendel ont flambé au Vélodrome (1-2). " Je persiste à dire que nous avons toujours notre destin entre nos pieds", insiste justement Jean-Alain Boumsong.

Alain Perrin va même plus loin : "Je suis même plus serein car il est plus facile de préparer un match quand il y a tant d'enjeux." L'objectif est de taille : l'OL n'a plus atteint la finale de coupe de France depuis 1976, et si le championnat reste la priorité, la tentation est grande de réaliser le premier doublé depuis celui d'Auxerre en 1996. "Pour la Coupe, c'est vrai que certains ont peut-être plus envie que d'autres de la décrocher car c'est le seul trophée qui leur manque. C'est mon cas. J'ai un peu plus envie de la soulever que d'autres", prévient Sidney Govou.

Les déclarations intempestives de Jean-Michel Aulas, sur un éventuel forfait ou la menace d'aligner la réserve face aux Sedanais, ont de nouveau occupé le terrain et fait diversion sur les difficultés actuelles de l'OL. Elles n'ont trompé personne. Lyon n'alignera pas d'équipe bis face à Sedan. Certes, le onze devrait être largement remanié mais l'enjeu est trop important pour le prendre à la légère et un camouflet face au sixième de Ligue 2 ferait tâche. "Il faut trouver un équilibre entre expérience et fraîcheur sans négliger Sedan ", préconise le coach de l'OL.

Juninho, Benzema ou encore Cris devraient être préservés dans l'optique de la rencontre face à Nancy. Ben Arfa devrait profiter de l'opportunité pour regoûter aux joies de la titularisation. "Il n'y aura pas d'équipe bis car ni le règlement, ni l'effectif ne le permettent. Nous avons de plus la volonté de nous qualifier pour la finale", confirme Alain Perrin qui va à l'encontre des propos tenus par son président. Si Lyon s'enorgueillit d'être un grand club européen, il doit faire face aux exigences que requiert ce statut. Un standing que l'OL devra chèrement défendre lors des quatre prochains jours. Samedi soir, on saura si Lyon est toujours capable de tenir son rang.