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Quevilly, comme des pros

ParAFP

Mis à jour 28/04/2012 à 16:21 GMT+2

Si le club de Quevilly a un statut amateur, l'exigence qui entoure les joueurs les rapproche du monde professionnel.

FOOTBALL 2012 Quevilly - Hervouat

Crédit: AFP

Les joueurs et le staff de Quevilly ont basculé depuis quelques semaines dans un monde de sollicitations médiatiques, de séances de dédicaces aux supporters et de points presse minutieusement organisés, auxquels ils se plient de bonne grâce, à l'inverse de certains de leurs collègues de l'élite. Ce monde professionnel et les obligations inhérentes, plus de la moitié des titulaires en demi-finale contre Rennes l'a tutoyé en passant par la réserve d'un club pro: Vardin, Jouan et Valéro à Caen, Vanoukia à Rennes, Laup au Havre et Diarra, petit frère d'Alou le Marseillais, au PSG, comme Ayina, double buteur contre l'OM au tour précédent. De plus, sur les 26 joueurs de l'effectif, 17 vivent du football et ne peuvent donc pas être considérés réellement comme des amateurs, mais davantage comme des "semi-professionnels", selon l'entraîneur Régis Brouard.
L'un des gardiens, El Kharroubi, est prêté par Guingamp (L2) et possède un contrat professionnel, le capitaine Beaugrard et le défenseur Giboyau sont payés en tant qu'éducateurs par le club, et 14 joueurs ont un contrat fédéral, dont l'ensemble des titulaires contre Rennes, sauf le gardien Coulibaly. Le contrat fédéral, c'est un contrat pro réservé aux clubs amateurs, dont bénéficient 269 footballeurs de National, soit environ 50% des joueurs du championnat, qui compte également 67 professionnels, selon les chiffres de l'UNFP. Les Quevillais s'entraînent également à la même fréquence que les pros: Brouard, joueur de L1 et L2 pendant treize saisons, a instauré un entraînement quotidien à son arrivée en 2008, et impose certains jours une double ration au groupe.
2.500 euros par mois maximum
Avec ces cinq entraînements minimum par semaine, leur hygiène de vie se rapproche de celle prêtée aux professionnels. "On doit faire attention à notre alimentation, notre temps de sommeil... C'est normal, on te paie pour être performant, ce qui ne peut pas être le cas si tu manges pizza et kebab, ou fait la fête tous les soirs", explique l'attaquant Joris Colinet, sous contrat fédéral. "Au niveau de la quantité de travail, on est comme un club pro. On bosse, quoi!, explique Brouard. Mais on n'a pas le budget ni les infrastructures d'un club pro, on s'inquiète tous les jours." Le budget de Quevilly s'élève à 1,9 million d'euros, contre 130 millions pour Lyon.
Si l'US Quevilly, montée en 2011 en National, et qui s'enorgueillit de ne jamais avoir eu le statut professionnel, s'est dotée d'un responsable de la formation et attend deux terrains synthétiques d'ici à l'été, les séances d'entraînement s'effectuent pour le moment sur les stades des communes alentour. De même, les voyages précédant les matches se font souvent en bus, et les joueurs paient eux-mêmes leurs séances de kiné, l'encadrement comptant seulement un entraîneur adjoint qui fait également office de préparateur physique. Et si l'essentiel des joueurs vit du football, le mieux payé d'entre eux gagne environ 3.200 euros bruts par mois, bien loin des... 450.000 euros bruts mensuels de Yoann Gourcuff, qu'ils pourraient croiser samedi au Stade de France.
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