Hoarau délivre le PSG

Le Paris Saint-Germain a l'habitude de gérer, parfois sur le fil du rasoir mais est souvent passé malgré les tempêtes qu'il a subies tout au long de la saison, malgré un style de jeu réputé défensif ou parfois trop attentiste. Attentistes, Mamadou Sakho et ses partenaires ont été, opportuniste fût Guillaume Hoarau en endossant le costume d'homme providentiel de la maison parisienne. L'attaquant réunionnais est allé chercher la qualification après seulement quatre minutes de présence sur le terrain du Sporting Braga (0-1). Le but décisif, lui, a sonné comme une délivrance au cours d'une rencontre où le PSG a souffert et où le Sporting Braga a nourri abondamment de regrets en raison de son incapacité à se montrer efficace dans les vingt-cinq derniers mètres.

Contrairement au discours ambigu d'Alain Perrin, l'entraîneur des Verts avait déclaré que l'UEFA était un danger pour son équipe dans l'optique du maintien avant que la direction du club ne corrige le tour, Paris a probablement passé l'écueil grâce au discours positif prôné par Paul Le Guen, lui qui a su lancer les bons joueurs au bon moment. Pour commencer, Stéphane Sessègnon, très brouillon mais en phase de montée en puissance après une semaine sans compétition, Mateja Kezman, en quête de confiance à défaut de reconnaissance, et les membres de l'arrière-garde Sammy Traoré et Mamadou Sakho, diminué par une blessure contre Marseille. Pour finir, ce même Sakho remplacé par un Cearà, parfois bien précieux au plus fort de la domination du Sporting, et Hoarau, oiseau de mauvais augure pour Eduardo, le gardien de Braga.

Pourtant, les hommes de Jesus Jorge, qui constituent la meilleure défense du championnat portugais, n'ont pas ménagé leur peine pour tenter de remuer, de fissurer, de désorganiser l'habituel "bloc-équipe" concocté par le PSG. Les offensives à contrecarrer furent nombreuses mais au final la variété des attaques lusitaniennes n'a jamais été au rendez-vous pour mettre à mal le collectif particulièrement solidaire des Franciliens. Fidèles à eux-mêmes, ces derniers ont été en plus bien aidés par les nombreuses erreurs techniques de leurs adversaires dans la zone de vérité, voire légèrement en amont. Le style trop brouillon des coéquipiers de l'ancien Strasbourgeois Wason Renteria a ensuite offert quelques solutions aux Parisiens.

Ainsi Hoarau, dans son style si caractéristique, n'a fait finalement que concrétiser ce que jusqu'ici Peguy Luyindula et Mateja Kezman n'avaient pu réussir. De ce genre de rencontre peu spectaculaire où la technique est aux abonnés absents, le salut est ainsi venu par un coup de pied arrêté, en l'occurrence celui de Clément Chantôme. C'est finalement dans l'attente, la souffrance que Paris puise sa force: laisser passer l'orage pour mieux frapper. La puissance, le talent et le réalisme ont donc encore une fois parlé pour Paris, qui va jouer son premier quart de finale européen depuis sa finale de Coupe des Coupes perdue contre le Barça en 1997.