"Surmonter l'émotion"

J.S. : A mon image, ils sont encore très touchés par rapport à la triste nouvelle que l'on a appris avant la demi-finale. On ne peut que renouveler nos amitiés et nos sentiments à l'épouse, aux trois enfants et à la famille de Marco. J'ai remercié les joueurs, surtout ceux qui avaient débuté, pour avoir pris sur eux et les ai félicités pour le comportement humain qu'ils ont eu à partir de l'annonce et tout ce qu'on a vécu après dans les vestiaires ou sur le terrain d'entraînement. A l'image du geste qu'a eu Marcel (Desailly) pour Greg (Coupet), les mots ne suffisent pas. Les petits gestes comme ceux-là suffisent à montrer l'émotion mais aussi la vie du groupe actuellement à travers cette triste nouvelle.

J.S. : A ce jour, on va déjà voir comment on va évacuer, comment les Camerounais vont évacuer. Les joueurs et moi-même sommes encore un peu loin de cette finale même si on s'en approche tranquillement. Ceux qui doivent vivre avec cette douloureuse épreuve pensent encore fortement à Marco... et surtout à son sourire.

J.S. : Justement, c'est son sourire. Au-delà de ce qu'il représentait dans sa stature ou dans son jeu tout en puissance et en abnégation, c'était un des premiers à nous mettre de l'ambiance dans les vestiaires comme il avait été un des premiers avec Patrick Müller à monter sur le bus qui nous a amené de Gerland à l'hôtel de ville pour fêter le premier titre de l'Olympique Lyonnais il y a un an. Ou la joie dans ce Stade de France lorsque l'on avait gagné la Coupe de la Ligue. La vie entre un staff et un joueur, ce sont de bons moments et aussi des moments plus difficiles mais il faut simplement retenir sa simplicité et sa douceur. Quand il souriait, il illuminait le vestiaire et j'espère que ceux qui le suivront à l'OL ne l'oublieront pas.

J.S. : Deux ou trois joueurs se sont déjà exprimés là-dessus en disant qu'ils n'auraient pas joué si ça avait été un de nos joueurs qui avait été touché. Il va falloir discuter avec eux. On va essayer de surmonter cette émotion et cette épreuve tous ensemble. Mais on sait que, autant ça a pu être surmonté sur le coup en quelques minutes, ça sera sans doute différent mais surtout plus difficile avec plusieurs heures de plus dans les têtes.

J.S. : Alors que tout ceux qui n'avaient affronté Marco que comme adversaire ont été touchés, Les Lyonnais l'ont été peut-être davantage. Surtout Steve et son épouse, qui était dans le stade, car ils étaient encore plus intimes avec lui. Ils avaient beaucoup de rapports, notamment depuis qu'ils s'étaient retrouvés en Angleterre. On a autorisé Steve à rester sur Lyon avec son épouse et sa famille. Hélas, on aurait aimé que cela soit dans d'autres circonstances comme on l'avait fait pour Fabien (Barthez) pour la naissance de son enfant. C'est une sensibilité plus personnelle dans ce genre d'épreuve qui va déterminer notre fonctionnement jusqu'à cette finale.

France : Barthez - Sagnol, Mexès, Desailly (cap.), Lizarazu - Wiltord, Dacourt, Pedretti, Pires - Govou, Henry

Cameroun : Kameni - Njanka, Song, Mettomo (cap.), Atouba - Geremi, Djemba-Djemba, Mbami, Mezague, Idrissou - N'Diefi