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Comment Hervé Renard (équipe de France féminines) réussit à galvaniser ses équipes avec ses causeries

ParAFP

Mis à jour 31/07/2023 à 11:28 GMT+2

Comme lors du match du Mondial 2022, Arabie Saoudite-Argentine (2-1), Hervé Renard a réussi à transcender les joueuses de l'équipe de France, face au Brésil (2-1) samedi dernier, grâce à sa causerie. "Je pense qu'on a toutes des frissons, moi la première", soulignait notamment Selma Bacha, début juillet, à propos des discours du nouveau sélectionneur français.

Hervé Renard lors du match France-Brésil.

Crédit: Getty Images

"Galvanisant" dans ses discours, le sélectionneur des Bleues Hervé Renard est devenu maître dans l'art de trouver les bons mots : ses paroles fortes avant le match contre le Brésil au Mondial féminin (2-1) ont fait mouche, comme sa causerie légendaire à la mi-temps d'Argentine-Arabie saoudite en novembre. La vidéo a fait le tour du monde. Chemise blanche entrouverte dans le vestiaire du Lusail Stadium de Doha, Hervé Renard écarte les bras, outré, avant de s'en prendre aux joueurs saoudiens qu'il dirige au Qatar.
"Prenez votre téléphone, vous pouvez prendre une photo avec Messi si vous voulez, tonne le technicien en anglais. Vous ne sentez pas que nous avons la possibilité de revenir ? Allez les gars, c'est la Coupe du monde, donnez tout". Quarante-cinq minutes plus tard, l'Arabie saoudite, pourtant menée, réalisera l'un des plus grands exploits de l'histoire de la Coupe du monde, face au futur champion.
Depuis sa nomination en avril à la tête des Bleues, sa première équipe féminine, les observateurs se demandaient s'il oserait reproduire ce genre de discours musclé à son nouveau poste. La soirée de France-Brésil, samedi à Brisbane, a donné certains éléments de réponse, avec quelques envolées lyriques ou sonores, destinées à remonter les Tricolores comme des pendules.
Libérez-vous !
"Libérez-vous ! Osez ! Faites-le", a-t-il lancé, dans un discours publié par la Fédération française sur ses réseaux sociaux, en insistant sur la fibre émotionnelle que peut représenter une telle affiche, devant un public hostile. "J'espère que ça vous fourmille un peu dans le corps. Moi, même si ce sont des Brésiliens et que le stade est tout jaune, moi ça me stimule !", a-t-il encore harangué.
Les décibels n'avaient pas été aussi élevés depuis son arrivée, mais cela a fonctionné : les Tricolores ont entamé le match tambour battant, totalement décomplexées. "Il y a deux entraîneurs dans ma vie qui m'ont donné l'envie de me lever de la chaise, de mettre mon maillot et d'entrer sur le terrain quand ils parlent, c'est Patrice Lair (ex-coach de Lyon) et Hervé Renard", confirmait auprès de l'AFP la milieu Amel Majri durant la préparation.
La joueuse a notamment été marquée par le premier discours du technicien, avant France-Colombie (5-2) en avril. "Je suis sortie j'étais à deux doigts de pleurer, et ce n'est pas les hormones, plaisantait la joueuse. Cela m'a vraiment pris. Je me suis dit 'comment il va faire pour le deuxième match ?' Mais c'était autant galvanisant. C'est ça d'être naturel, de parler avec ses tripes. Avec ce qu'il transmet, tu as envie de te lever et de tout casser".
Les tripes, le naturel, les mots choisis... Hervé Renard, amoureux des grandes compétitions en sélection - il a gagné deux Coupes d'Afrique des nations -, sait que cela peut amener un déclic. "Quand on obtient des grands succès, c'est parce qu'il y a toujours un moment clé où il y a un déclic qui se passe parce que vous avez trouvé la bonne formule au bon moment et que la réaction a été parfaite", soulignait le Savoyard dans un entretien à l'AFP avant le Mondial.
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Coup de com' ou coup de maître : Renard, l'homme qu'il fallait aux Bleues ?

Tu as envie de tuer pour ce coach
Et cela pourrait encore mieux marcher pour ce premier poste aux commandes d'une sélection française. "Il n'y a pas la barrière de la langue au moins, c'est important. On peut utiliser un peu l'humour", remarque son adjoint Laurent Bonadei. En Arabie saoudite, Renard s'exprimait en anglais et un membre du staff effectuait en direct la traduction en arabe.
Avec les Bleues, le message est passé, en tout cas. "Il nous a dit en début de préparation qu'on allait avoir des moments compliqués, que ça allait être difficile, qu'il y aurait des jours avec et des jours sans, mais que c'est dans ces moments-là qu'il faut montrer du caractère. Il avait raison", résumait dimanche la milieu Kenza Dali.
Egalement convaincue, la défenseure Selma Bacha va plus loin. "Je pense qu'on a toutes des frissons, moi la première, disait-elle début juillet à l'AFP. Ce qu'il dit, ça va être vrai. Et quand tu sais que devant toi tu as une personne sincère qui parle avec son coeur, tu as envie de tuer pour ce coach et ce staff".
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