Benzema, Griezmann, Sterling... do Brasil

Maladroit devant le but, Benzema a pourtant largement participé à la victoire du Real face à Almeria (4-0). Avec deux passes décisives pour Gareth Bale et Isco, le Français a été déterminant. Mais son plus beau geste de la soirée n’a pas été décisif. Aux abords de la surface adverse, l’international tricolore a réalisé un enchaînement somptueux : double contact et talonnade pour servir idéalement Gareth Bale. La Gallois en pleine course a alors effacé le dernier défenseur adverse mais est tombé sur Esteban, auteur de la parade de la soirée. Une inspiration technique qui aurait mérité mieux.

Avec  deux passes décisives, Karim Benzema a dignement fêté sa 228e apparition sous le maillot madrilène. Il a maintenant joué plus de matches avec le Real qu’un certain Zinedine Zidane. Un chiffre qui illustre la dimension qu’il a prise dans le club dirigé par Carlo Ancelotti. Et en plus, l’attaquant est décisif. Cette année, il a marqué 17 buts en Liga et 4 en Ligue des champions. Et s’il échoue devant le but, le Français se rattrape en passes décisives, 8 cette année en championnat. Après une saison 2012/2013 compliquée, il est revenu à son meilleur niveau, voire plus.

Une évidence pour lui qui ne vise qu’une place de titulaire. Avec un Giroud qui s’essouffle à Arsenal, il mènera l’attaque des Bleus de Deschamps au Brésil. Le plus dur sera d’y être décisif, lui qui n’a jamais marqué lors d’une compétition internationale. Presque une hérésie. Mais à l’Euro 2008 comme à l’Euro 2012, le Français était rentré bredouille. En 2010, il avait vu l’avion s’envoler sans lui pour l’Afrique du Sud. En pleine maturité à 26 ans, l’ancien Lyonnais a toutes les raisons de penser que le Mondial 2014 pourrait être, enfin, l’un des grands moments de sa carrière.

Disparu des radars depuis le 22 février, date de son dernier but en Liga, Antoine Griezmann signe un retour en force. Profitant de la déviation de la tête d’Imanol Agirretxe, le virevoltant ailier français de la Real Sociedad laisse passer le ballon dans son dos pour éliminer son défenseur avant de déclencher une reprise de volée du pied droit. Aussi soudaine que puissante, sa frappe vient se loger sous la barre transversale du gardien du Celta Vigo. Cela a eu le mérite de redonner l’avantage à son équipe, mais pas la victoire, Vigo arrachant le nul dans les derniers instants du match (2-2).

Incontestablement auteur de sa saison la plus pleine, Griezmann rayonne en Espagne. A 23 ans, le Français a des statistiques qui plaident en sa faveur : 16 buts en 31 matches de Liga. Titulaire indiscutable, il est un élément essentiel dans le système de jeu prôné par son entraîneur. En train de prendre une nouvelle dimension, il a découvert le très haut niveau européen en prenant part à la Ligue des champions et en inscrivant un but.

C’est l’une des questions qui doit perturber le sommeil  du sélectionneur Didier Deschamps. Appelé en équipe de France le 5 mars contre les Pays-Bas en match amical, le natif de Mâcon n’a pas brillé mais a proposé une alternative crédible. Muet devant le but depuis cette première cape, Griezmann a-t-il digéré l’évènement ? En rééditant ce type de prestation, Griezmann met toutes les chances de con côté pour que Deschamps l’amène dans ses valises au mois de juin.

A peine cinq minutes. Voilà le temps qu’il a fallu au plus jeune des 22 acteurs du choc de la 34e journée de Premier League entre Liverpool et Manchester City  pour s’illustrer. A la réception d'un long dégagement, Suarez joue de son physique pour conserver le ballon aux quarante mètres et transmet à Sterling en profondeur. L’ailier, dans la surface, patiente face à Kompany et Hart, se place sur son pied gauche, puis réalise un crochet superbe pour marquer du droit ! L’arrière garde mancunienne est mystifiée. Sterling vient de mettre Liverpool sur les rails d’un succès qui pourrait faire date (3-2).

Autour du duo infernal Suarez-Sturridge, ce jeune de 19 ans commence à prendre du galon. Brendan Rodgers en a fait le complément idéal de sa paire gagnante. Avec 7 buts en 29 matches, l’ailier liverpuldien a surtout étoffé son jeu. D’avantage présent en phase défensive, il accepte de faire des efforts pour le collectif et a gagné en altruisme. Doté d’une technique léchée et d’un formidable coup de rein, c’est une très belle promesse d’avenir.

Appelé pour la première fois en novembre 2012 sous la tunique des Three Lions, Sterling, en plus de son talent pur, bénéficie de la blessure du titulaire en place Theo Walcott. Ce dernier, blessé et forfait pour le Mondial brésilien, a fait part de sa préférence pour le petit ailier des Reds.  "Raheem fait une grande saison et a été régulier. Il a une grande chance de participer au Mondial". Bien qu’il ne soit pas le seul à prétendre à un billet pour le Brésil (Lallana, Townsend, Oxlade-Chamberlain ou encore Barkley), il pourrait tirer profit de la saison pleine de Liverpool. Surtout si les Reds sont champions...