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Bleus : Le mercato, ce danger qui menace l'équipe de France

Martin Mosnier

Mis à jour 21/05/2014 à 19:11 GMT+2

Multiplication des coups de téléphone, propositions de contrat, négociations serrées : les joueurs de l'équipe de France ne seront pas épargnés par les tractations du mercato au Brésil. Deschamps souhaite que chacun ait réglé sa situation avant de partir. Ce ne sera pas le cas. Dommage car le mercato peut fragiliser le collectif. Explications.

Convoité par le Real ou City, Paul Pogba sera au centre de tous les intérêts cet été

Crédit: AFP

C'est une obsession de sélectionneur. Régler les cas individuels tant qu’il en est encore temps. Ils en sont tous passés par là : de Roger Lemerre à Laurent Blanc. Avant de partir au Brésil, Didier Deschamps aimerait, dans un monde idéal, que chacun de ses joueurs soit fixé sur son futur : "L'idéal serait que tout le monde soit tranquille sur son avenir", prévenait-il lors de l'annonce de la liste. Deschamps sait que cette question n'est pas forcément secondaire puisque l'avenir de plus de la moitié des sélectionnés est, aujourd'hui, incertain. Le mercato peut-il déstabiliser un joueur dragué par plusieurs clubs en juin ? Paul Pogba sera dans ce cas : "Mais je le connais suffisamment pour savoir que quand il est sur le terrain il ne pense qu’à jouer et gagner", se rassure Deschamps.
S'il reste muet sur son avenir, Lloris ne compte pas faire de vieux os à Tottenham mais lui-aussi assure que son cas personnel ne polluera pas l'objectif collectif : "Il faut faire abstraction de tout ça, assure un Lloris consensuel. On est là pour vivre une aventure humaine. On aura le temps de penser à nos situations individuelles après. Aujourd’hui, le plus important, c’est l’équipe de France et défendre nos couleurs du mieux possible." Bien sûr, devant les journalistes, Lloris, Sagna, Valbuena ou Griezmann ne diront pas autre chose.

"Très compliqué de faire affaire avant le Mondial"

Mais il est bien difficile de croire que la quinzaine de joueurs dont l'avenir se jouera cet été auront réglé son cas avant juin. "C'est impossible", tranche Frédéric Guerra, agent de Grenier, Gonalons et Sissoko. "D'abordparce qu'il y a une valse des entraineurs qui ralentit les transactions. Et puis parce que les grosses équipes jouent la montre pour voir si elles ne peuvent pas acheter un Colombien ou un Ghanéen, qui aura brillé durant le Mondial et qui coûte moins cher. C'est très compliqué de faire affaire avant le début de la Coupe du monde.
Le désir de Deschamps se heurte aussi à celui des clubs vendeurs. Rien de tel qu'une Coupe du monde pour faire gonfler les prix. Pour un Sissoko, un Grenier, un Mangala ou un Valbuena, l'exposition unique au Brésil pourra faire les affaires de l'OL, Newcastle, Porto ou l'OM.
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Valbuena face aux Pays-Bas

Crédit: AFP

"Pendant le Mondial, les téléphones n'arrêtent pas de sonner"

Le Mondial ne peut pas être une parenthèse dans le tourbillon du mercato. L'intérêt national, la sérénité d'une sélection ? "Les clubs n'en ont rien à faire", prévient Comolli, ancien recruteur à Arsenal et ancien directeur sportif de Tottenham ou Liverpool. "Même pendant le Mondial, les téléphones n'arrêtent pas de sonner. Je l'ai vécu avec Michael Carrick en 2006 qui est parti de Tottenham à Manchester United durant la Coupe du monde. Je l'avais très souvent au téléphone pour lui demander de rester et il devait certainement discuter avec MU qui lui mettait la pression. Aujourd'hui, c'est encore pire avec les smartphones : les agents envoient des contrats par mail quand ils ne vont pas directement dans les hôtels."
Le risque est donc réel, Deschamps a raison de s'en méfier comme de la peste. "Evidemment que les questions autour des transferts peuvent impacter sur les performances d'un joueur. Dans cette période, deux clubs peuvent mettre la pression à un joueur qui joue son avenir et peut perdre de sa sérénité", continue Comolli. "Je me fixais une limite : je n'appelais jamais un joueur lors le jour ou la veille d'un match mais tout le monde ne s'en prive pas."

Griezmann, Grenier, Sissoko, Valbuena, Ruffier, Pogba et Debuchy : les plus exposés ?

Courtisé notamment par Manchester City, Lloris aura-t-il tout son esprit tourné vers le Mondial comme il l'a prétendu lundi à Clairefontaine ? "Oui", tranche Comolli. "Je connais bien Hugo. Lui a la personnalité et l'intelligence pour faire la part des choses et se mettre dans sa bulle durant un mois." La conclusion ne plaira pas à Didier Deschamps : "Mais Hugo est un cas marginal."
Tous les joueurs ne réagiront pas de la même manière. "Dans le onze type de Deschamps, je ne vois pas de joueurs capables d'être déstabilisés par des contacts", juge Laurent Schmitt, agent de joueurs. "Benzema ? Il connait son statut et ne partira que dans un club de très haut standing. Seuls ceux qui sont à l'aube d'un transfert qui changera leur carrière peuvent cogiter." Grenier, Sissoko, Griezmann, Ruffier sont dans ce cas mais aussi Valbuena, Debuchy ou Pogba. Des joueurs incontournables de l'équipe type de Deschamps…
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Griezmann lors de sa première sélection face aux Pays-Bas

Crédit: AFP

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