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Coupe du monde - Baroud d'honneur ou double peine : la petite finale ne fait pas l'unanimité

Jean Canesse

Mis à jour 14/07/2018 à 14:27 GMT+2

COUPE DU MONDE - A la veille de la finale prévue entre la France et la Croatie, la Belgique et l'Angleterre s'affrontent ce samedi à 16 heures lors du traditionnel match pour la troisième place. Une petite finale qui ne fait pas que des heureux.

Eric Dier et Moussa Dembélé après le match Angleterre - Belgique en phase de poules du Mondial (0-1).

Crédit: Getty Images

"Ce n'est pas un match que toutes les équipes veulent jouer." Gareth Southgate a (re)lancé le débat cette semaine, quelques instants après l'élimination de l'Angleterre en demi-finale de la Coupe du monde. Eliminée, attention paradoxe, la formation anglaise est pourtant toujours en lice pour disputer un dernier match samedi, tout comme la Belgique, en vue de la troisième place du Mondial.
"Ça va être difficile pour que tout le monde se remobilise mentalement", a également souligné le sélectionneur des Three Lions. C'est peu de dire qu'Alan Shearer, illustre attaquant anglais, a pris moins de pincettes pour partager sa vision du match à venir. "Le match pour la troisième place est d'une stupidité finie, a-t-il écrit sur Twitter. C'est la dernière chose que souhaite un footballeur."

Entre "podium artificiel" et "double défaite"

"Je ne vois pas l’intérêt de faire une petite finale. Pour moi, 3e ou 4e c’est kif kif, affirmait Thierry Luthers, célèbre journaliste belge, au micro de la RTBF. C’est un podium totalement artificiel et virtuel. Il n’y a pas de médaille. Et la FIFA continue parce qu'il y a encore un peu de business pour les fédérations. Je ne pense pas que les joueurs aient très envie de la jouer."
Préférer rentrer chez soi plutôt après une aventure longue de plus d'un mois plutôt que de disputer un ultime match à (très) faible enjeu, voilà la théorie avancée par Luthers, Shearer and co. Autre critique émise aux organisateurs : cette petite finale vient ternir doublement le parcours d'une nation, l'exploit qui fut le sien d'atteindre le dernier carré de la compétition. "Si nous rentrons dimanche à Bruxelles en étant quatrièmes, nous fêterons en quelque sorte une double défaite", a concédé Thomas Meunier en conférence de presse jeudi.
Si le défenseur du PSG a rappelé la forme de cruauté qui entoure ce match pour la troisième place, il ne fait toutefois pas partie de ses premiers détracteurs. "Nous voulons cette troisième place, c'est une question de respect pour nos familles, pour tous ceux qui nous suivent et nous soutiennent, a affirmé le latéral droit des Diables Rouges. Et nous sommes plus forts que l'Angleterre." Même son de cloche du côté de Youri Tielemans. "On veut partir la tête haute, affirme le milieu relayeur. Ça reste une troisième place et on la veut, pour l'honneur, pour la Belgique, pour terminer ce parcours sur une belle note".
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Thomas Meunier lors de Brésil - Belgique en quarts de finale de la Coupe du monde.

Crédit: Getty Images

Des changements et des buts

Que ce discours, un peu à contre-courant des précédents, soit porté par Meunier et Tielemans n'a rien de bien surprenant. Suspendu contre la France, le Parisien n'a pas vécu de la même manière que Thibaut Courtois, Eden Hazard et consorts l'échec de la défaite. Il n'a pas vécu, non plus, de conclusion à "son" Mondial. Dans une logique similaire, le Monégasque a très peu joué en Russie et possède un recul et une fraîcheur très difficile à trouver pour les cadres de l'équipe. "Ceux qui vont jouer (la petite finale, NDLR), et à mon avis ce sera une équipe hybride avec sans doute quelques cadres et quelques garçons qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu, bien sûr qu’ils auront envie", reconnaît d'ailleurs Luthers.
Historiquement, il est assez fréquent que ce match à la veille de la finale propose des compositions inédites avec de nombreux changements. A titre d'exemple, l'Allemagne de Joachim Löw avait opéré cinq changements de la demi-finale à la petite finale en 2006 (victoire 3-1 contre le Portugal) et autant en 2010 (victoire 3-2 contre l'Uruguay). En 2014, le Brésil de Luiz Felipe Scolari avait lui modifié plus de la moitié de son onze (six changements) pour oublier le traumatisant 7-1 contre la Mannschaft, ce qui ne l'avait pas empêché de subir ce fameux "double échec" après un nouveau revers face aux Pays-Bas (0-3).
Qu'on se le dise, renouveler son onze de départ pour cette ultime rencontre n'est pas forcément un gage de résultats. Mais les remplaçants d'un mois devenus titulaires d'un soir font généralement montre d'une réelle envie sur le terrain, qui explique peut-être cette moyenne de 3,8 buts par petite finale depuis la première répertoriée en 1934. Difficile d'abandonner un tel match eu égard à ce constat.
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Van Persie vient serrer la main de Maxwell à la fin de Brésil - Pays-Bas, petite finale du Mondial 2014.

Crédit: Panoramic

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