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France - A l'unisson jusqu'au dernier frisson

Martin Mosnier

Mis à jour 12/07/2018 à 16:24 GMT+2

COUPE DU MONDE – Pourtant constellée d'étoiles, cette équipe de France brille par son sens du collectif et du don de soi. La demi-finale face à la Belgique (1-0) a assez clairement affirmé son identité : celle d'une équipe soudée autour du sacrifice.

L'équipe de France après sa victoire face à la Belgique

Crédit: Getty Images

Cette équipe de France n'est pas du tout ce que je pensais qu'elle serait. Je l'imaginais déséquilibrée, elle est homogène. Je l'imaginais extravagante, elle est raisonnable. Je l'imaginais désaccordée, elle est harmonieuse. Cette équipe de France ne ressemble pas à ce qu'elle était. Olivier Giroud, son meilleur buteur, n'en a pas planté un depuis un mois. Griezmann, son sauveur de l'Euro, ne met plus les pieds dans la surface adverse. Ses postes faibles sur les ailes de sa défense sont devenues des axes forts.
Blaise Matuidi et sa technique incertaine jouent les ailiers de débordement. Elle devait pencher vers l'avant pour assurer ses arrières mais c'est sa charnière qui plante et ses attaquants qui font le sale boulot. Les points faibles sont devenus les points forts. Cette équipe de France marche sur la tête et elle n'a pourtant jamais eu autant les pieds sur terre. Elle a tout fait à l'envers pour se mettre à l'endroit. Parce qu'à force de chercher ce qu'elle est, elle a fini par tourner rond autour d'une valeur commune : le sens du collectif. Songez qu'en demi-finale de Coupe du monde, aucun des quatre joueurs offensifs, ou supposés comme tels, n'a évolué dans sa position préférentielle.

Un Ballon d'Or en puissance devenu soutier d'un soir

Kylian Mbappé rêve de l'axe ? Il a passé sa Coupe du monde a mangé de la craie et multiplier les replis. Olivier Giroud est un pur avant-centre ? Sa demi-finale fut celle d'un milieu défensif chargé de suivre comme son ombre Mousa Dembélé. Blaise Matuidi a construit toute sa riche carrière dans l'axe ? Voilà un mois qu'il joue les rustines à gauche dans un poste contre-nature. Et que dire d'Antoine Griezmann ? Meilleur buteur et jouer de l'Euro, lui, l'un des cinq meilleurs attaquants du monde, star parmi les stars, têtes de gondole des plus grandes marques, précieux objet marketing, petit fiancé de la France, s'est plié au devoir collectif.
Direction les basses besognes pour le Ballon d'Or en puissance, devenu soutier d'un soir à Saint-Pétersbourg. Il ne sprinte plus pour fêter ses buts mais pour resserrer les lignes. Imaginez un peu Lionel Messi, Neymar ou Cristiano Ronaldo se mettre à la planche dans l'ombre. Impossible ? Sans doute. Pas pour Grizou ni pour tous les autres animés par un exemplaire sens du sacrifice. Au moment d'analyser le tournoi du petit prodige de Mâcon, il faudra se souvenir que s'il n'est pas aussi flamboyant que prévu, personne ne l'imaginait aussi besogneux, capable de baisser la tête plutôt que de bomber le torse.

Le symbole Kanté

C'est le sens qu'a donné à son tournoi une équipe qui n'a jamais autant ressemblé à son sélectionneur. Constellé d'étoiles, ce collectif ne scintille qu'à l'unisson. Aucune tête ne dépasse. Enfin si, une. Celle de N'Golo Kanté, devenu chouchou malgré lui. Symbole de cette France qui ne rechigne devant rien, qui gratte tout ce qu'elle peut, qui aime la sueur, le devoir plutôt que les louanges, l'ombre plutôt que la lumière. Kanté, sorte de Deschamps des temps modernes, dans une sélection qui se cherche toujours un Zidane ou un Platini. Pour la première fois de son histoire, l'équipe de France a atteint le dernier carré d'une Coupe du monde sans une légende qui a fait chavirer son destin.
Kylian Mbappé en a l'étoffe. Mais il est encore un peu trop tôt. Aujourd'hui, les sauveurs s'appellent Umtiti, Varane et Pavard. C'est eux qui ont inscrit les trois buts les plus importants de la compétition. Quoi de plus logique ? Quand les attaquants défendent, ce sont les défenseurs qui attaquent dans un inversement des rôles qui dit tout de ces 23. Tous ont fait du don de soi la valeur cardinale de leur tournoi. C'est cette flamme qui les anime. Celle qui les guide et éclaire leur chemin jusqu'à l'étoile. A l'unisson jusqu'au dernier frisson.
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