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France-Uruguay, le piège de l'entre-deux

Martin Mosnier

Mis à jour 06/07/2018 à 12:14 GMT+2

COUPE DU MONDE – Moins d'une semaine après la fièvre argentine, la France affronte l'Uruguay en quart de finale pour atteindre son objectif : le dernier carré mondial. Une rencontre qui place les Bleus dans un entre-deux inconfortable.

Paul Pogba face à l'Argentine

Crédit: Getty Images

Un quart de finale de Coupe du monde doit se suffire à lui-même. Il est parfois le rendez-vous d'une vie. Et parce qu'il ne passe qu'une fois tous les quatre ans, si tout se passe bien, il est rare, donc précieux. Un quart de finale de Coupe du monde, ce n'est pas une finale de Coupe nationale ou même de Ligue des champions. C'est au-dessus de tout cela. Pourtant ce France-Uruguay est le match de l'après. Un peu moins d'une semaine s'est écoulée et le déjà légendaire 8e de finale face à l'Argentine est à peine digéré. Dans quatre jours, la possibilité de retrouver le Brésil convoque déjà des souvenirs en pagaille. Ce quart ne doit pas être écrasé par l'avant ni par l'après.
L'Argentine promettait l'enfer ou le paradis à Didier Deschamps et ses hommes dans une forme de quitte ou double irrespirable. Au fond, indépendamment du scénario du match qui donnera forcément une couleur à cette Coupe du monde, on ne saura pas vraiment comment juger ce Mondial des Bleus en cas de défaite. Réussi ? Certainement pas si l'objectif des demi-finales n'a pas été atteint. Raté ? Le jugement est sévère : la victoire face à l'Argentine a réveillé des émotions si vives et les Bleus ne nous avaient plus autant fait vibrer depuis 2006 en Coupe du monde.

Pas l'éclat de ce qui précède ni de ce qui va suivre

Difficile de cerner les enjeux précis de ce quart de finale. Ce n'est plus vraiment la fièvre argentine, ce n'est pas encore la promesse du Brésil. Suarez et Cavani, ce ne sont ni Messi ni Neymar. L'identité de l'adversaire n'aide pas. L'Uruguay, c'est l'Amérique du Sud sans la dose de panache. C'est un double champion du monde qui n'a plus atteint le sommet depuis 1950, les étoiles sans l'étincelant. Les rencontres face au Brésil et l'Argentine convoquent l'histoire, des souvenirs flamboyants, des moments qui ont construit notre amour si brûlant pour cette compétition. L'Uruguay évoque l'ennui de rendez-vous dont on aimerait ne plus se rappeler qu'ils ont existé.
Quatre plus tôt, les choses étaient beaucoup plus claires. En 2014, le quart était une destination. C'est ici que les Bleus voulaient être. Le rendez-vous face à l'Allemagne était programmé dès le tirage au sort. Le France-Allemagne de 2014 à Rio est le France-Brésil de 2018 à Saint-Pétersbourg. L'objectif minimum en même temps que l'affiche rêvée et le quart ne devient plus qu'un moyen d'y arriver. Le problème : pour voir Saint-Pétersbourg, il faudra forcément survivre à Nijni Novgorod.

Piège immense

Ce France-Uruguay est un piège immense. Parce qu'il n'est pas un aboutissement ni même un rendez-vous anticipé. Parce qu'il n'a pas l'éclat de ce qui précède et de ce qui devrait suivre. Parce qu'au fond, il est un entre-deux et, par définition, il est bien difficile de le situer. Anticiper le Brésil, c'est insulter l'avenir et manquer de respect à la Coupe du monde. Les Bleus devront simplement se rappeler qu'un quart de finale se suffit à lui-même, qu'il est parfois le rendez-vous d'une vie.
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