Coupe du monde 2022 | Finale France - Argentine (3-3, 4 tab à 2) | Le coaching était presque parfait

Une finale. Deux histoires. L'une, durant la première période, paraît tellement loin... Pendant celle-ci, l'Argentine a fait la pluie et le beau temps, avec une équipe de France complètement larguée et inexistante. Et puis, instant d'éternité, Kylian Mbappé a renversé la table. Un peu plus de deux minutes pour le doublé le plus rapide de l'histoire des finales de la Coupe du monde et le paysage avait complètement changé. Du néant au firmament, il n'y avait qu'un pas et les Bleus étaient en train de le franchir.

Mais le passage d'une rive à l'autre ne s'est pas réalisé en claquant des doigts. Bien au contraire. Avant même de s'esquinter un pouce et de "secouer le cocotier" dans le vestiaire, Didier Deschamps a dû trancher dans le vif plus rapidement qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Ousmane Dembelé prenait l'eau à droite et avait déjà provoqué un penalty. Olivier Giroud, lui, ne pesait pas. "Je voulais que cela soit différent. On manquait de fraîcheur, a confié le sélectionneur après la rencontre. Il ne faut pas culpabiliser sur Olivier et Ousmane qui ont fait beaucoup pour qu'on en arrive là. Mais aujourd'hui je les voyais moins bien. Je n'ai même pas attendu la mi-temps, car on n'allait pas y arriver."

Alors, DD a décidé de tout changer. On jouait la 41e minute de jeu. Marcus Thuram et Randal Kolo Muani entraient en scène. Ironie de l'histoire : les deux hommes n'étaient pas de la première liste du sélectionneur. Thuram avait été ajouté à la fin du dernier week-end de championnat et Kolo Muani convoqué après le forfait de Christopher Nkunku.

Le déclic s'est fait attendre mais Randal Kolo Muani a provoqué le penalty du 2-1 (80e) quand Marcus Thuram a offert l'égalisation à Kylian Mbappé une grosse poignée de secondes plus tard (81e). Rien que pour ça, les deux méritaient d'être là. En plus du penalty, Kolo Muani s'est également illustré à la toute fin de la partie, avec la balle de match qu'il a manquée à la dernière minute de la prolongation. Le joueur de Francfort aura réussi une sacrée finale en apportant sa justesse, son envie et en remportant 13 duels, selon Opta. Plus que quiconque depuis Gennaro Gattuso lors de la finale de Berlin en 2006 face… aux Bleus.

"Avec l'entrée de jeunes joueurs qui ont moins d'expérience mais beaucoup de fraîcheur, on a fait ce qu'il fallait pour se donner le droit de rêver", a ajouté le sélectionneur de l'équipe de France, qui, après Giroud et Dembelé, a sorti Antoine Griezmann, transparent, et Théo Hernandez, inquiétant. C'est alors Kingsley Coman et Eduardo Camavinga qui sont entrés et que les Bleus sont passés d'un 4-3-3 amorphe à une attaque à deux plus énérgisante.

Le Munichois et le Madrilène n'étaient "que" les 3e et 4e des sept remplaçants français amenés fouler la pelouse de Lusail. Pourquoi sept ? Parce que les Bleus ont "profité" du règlement permettant de procéder à un sixième remplacement en prolongation et d'un… septième car Adrien Rabiot était lui sorti en raison d'une "commotion".

Si bien qu'au coup de sifflet final, le onze qui s'est avancé vers la séance des tirs au but était inimaginable deux heures plutôt : Lloris - Disasi, Konaté, Upamecano, Camavinga - Fofana, Tchouaméni, Coman - Kolo Muani, Mbappé, Thuram. Seul regret, la sortie tardive de Raphaël Varane. Le Mancunien avait avalé la trompette, comme on a pu s'en rendre compte sur la troisième réalisation argentine. Didier Deschamps aurait gagné à le remplacer par Ibrahima Konaté, avant la 113e minute de jeu. Le coaching aurait peut-être été parfait.