Equipe de France - Les Bleus peuvent dormir tranquille : la relève est prête

L'histoire ne retient que les gagnants, entend-on régulièrement. C'est d'une absurdité sans nom. Parce que beaucoup de grands noms de l'histoire auraient terminé au rebut avec une telle grille de lecture et de telles œillères. Personne n'oubliera ce qu'il a vu dimanche soir. Personne n'oubliera ces Bleus, menés par le talent d'exception de Kylian Mbappé et qui se sont retrouvés à deux doigts de l'exploit du siècle après avoir passé près de soixante-dix minutes à cirer les bottes des futurs champions du monde.

Un quasi-exploit d'autant plus remarquable que cette équipe de France était déjà privée d'une partie de sa colonne vertébrale quand le tocsin a sonné. Olivier Giroud était sorti depuis belle lurette, Antoine Griezmann aussi, même si depuis un peu moins longtemps. Et l'on peut même ajouter Ousmane Dembelé, l'autre champion du monde 2018 à avoir regagné le banc extrêmement tôt.

Si bien que la révolte fut celle des jeunes. Parce que Kylian Mbappé, aussi inclassable soit-il, reste dans cette catégorie-là. Après tout, il fêtera son 24e anniversaire mardi. Parce que Randal Kolo Muani et Marcus Thuram n'avaient pas des kilos de grands matches dans les pattes avant d'en découdre sur la plus belle des scènes imaginables. "Des jeunes ont prouvé qu'ils pouvaient être au niveau. D'autres ne sont pas là et pourront y être dans les prochaines échéances. Il y a toujours besoin de cadres pour encadrer les plus jeunes, mais le vivier, sur la qualité, est très important", s'est consolé Didier Deschamps après la rencontre.

"Je ne suis pas inquiet par rapport à l'avenir, je n'étais pas inquiet avant. Les joueurs de 30 ans ont plus d'années derrière que devant. Mais il y a un âge de maturité, ce qui n'empêche pas d'avoir des jeunes qui peuvent hisser leur niveau, comme c'était le cas il y a quatre ans, et comme c'est le cas aussi sur cette Coupe du monde", a-t-il conclu.

Si la compétition a prouvé par séquences majeures que l'on n'avançait pas sans cadre, le sélectionneur national peut se réjouir, s'il décide de rester aux commandes, de posséder un réservoir plutôt conséquent. On s'en doutait, mais les forfaits des uns ou des autres ont mis en lumière des joueurs qu'on n'imaginait pas tellement jouer de tels rôles au Qatar.

Hugo Lloris leur a rendu un hommage appuyé après la finale. Il a même parlé de "passage de témoin entre une génération qui arrive dans la dernière phase de sa carrière et une nouvelle génération avec Kylian Mbappé en tête". Le recordman des sélections en équipe de France n'a pas dévoilé la suite. Mais il sait que, s'il vise une 146e cape en mars, il se retrouvera dans un groupe possiblement rajeuni ou, à défaut, dont le centre de gravité va se décaler un peu plus vers la génération Mbappé.

On y retrouve Ibrahima Konaté (23 ans) et Dayot Upemacano (24), tous deux au-delà de l'irréprochable lors du Qatar. Marcus Thuram (25) et Randal Kolo Muani (24) aussi, évidemment. Rattrapés par la manche avant le départ pour la Coupe du monde, ils ont prouvé qu'ils méritaient leur billet. Tout comme Christopher Nkunku (25) qui a eu le malheur d'être absent, mais finira par être bien présent. Cette liste non-exhaustive pourrait être complétée par William Saliba, Aurélien Tchouaméni, Eduardo Camavinga, des joueurs à 22 ans maximum. Impossible de prédire qu'ils seront là dans quatre ans. Mais s'ils venaient à manquer à l'appel, ça n'aurait pas grand chose à voir avec une éventuelle limite d'âge.