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Les Bleus ont le vent dans le dos : que peut-il leur arriver ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 11/12/2022 à 21:30 GMT+1

COUPE DU MONDE – Victorieuse de l'Angleterre (2-1) et qualifiée pour les demi-finales, l'équipe de France est animée d'une force qui la pousse à se surpasser à chaque fois qu'elle se retrouve le dos au mur. On a douté d'eux de longs mois, entre résultats en berne et pépins XXL, et puis… la magie a opéré. Et pourtant ça n'a rien de miraculeux.

Kylian Mbappé et les Bleus foncent vers les demies

Crédit: Getty Images

On a rarement vu un remplaçant aussi heureux de ne pas entrer en jeu et rester sur le banc jusqu'au coup de sifflet final. Marcus Thuram avait pourtant fait tomber la chasuble. D'un coup, l'attaquant a brusquement secoué Didier Deschamps et son costume lorsqu'il a vu celui qu'il devait suppléer, Olivier Giroud, inscrire d'une tête rageuse le but de la gagne.
On disputait alors la 78e minute de jeu et, quarante secondes plus tôt, le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France avait trouvé Jordan Pickford sur sa route. C'en était fini, il sortirait au prochain arrêt de jeu, après le corner qui s'ensuivrait. Et puis… Le ballon, repoussé par la défense anglaise, a parcouru la trajectoire suivante : Jules Koundé, Théo Hernandez, Antoine Griezmann. La suite a déjà pris place dans les livres d'histoire. Et Marcus Thuram a renfilé sa chasuble. Avec le sourire.
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"En Angleterre, on compare ces Bleus au Real Madrid de Benzema"

Depuis la 9e minute du premier match du Mondial, moment de la terrible blessure de Lucas Hernandez et de l'ouverture du score de l'Australie, on a globalement le sentiment que cette équipe est portée par un destin. Parce que, depuis cette fameuse 9e minute, tout roule comme sur des roulettes, finalement. La défaite face à la Tunisie fut une péripétie, les Bleus n'ont plus encaissé le moindre but dans le jeu, les cartons jaunes accumulés jusqu'à samedi soir n'ont jamais porté préjudice aux Tricolores, sinon que l'un d'entre eux (Tchouaméni face à la Pologne) a forcé Didier Deschamps à ajuster ses plans en cours de match. Et tout le monde a tenu le choc, physiquement parlant, mentalement aussi.
Je suis là pour ça
Les ennuis, ceux qui volaient en escadrille à l'Euro 2021, et même durant de longues semaines pré-Mondial, les forfaits des uns (Kanté, Maignan), les soucis des autres (Pogba), les pépins des derniers, de Clairefontaine à Doha (Kimpembe, Nkunku, Benzema), laissaient imaginer une compétition plus compliquée, possiblement plus courte. Et puis, une nouvelle fois, les Bleus l'ont fait. DD l'a fait. "Je suis là pour ça", a répondu le sélectionneur dimanche matin dans Téléfoot, large sourire en bandoulière, quand il lui a été demandé si avoir réussi un tel tour de force était une fierté.
Des galères au bonheur, il n'y a qu'un pas. Mais l'enjambée est de taille. Certains n'oublieront pas de rappeler que les Bleus, sous Deschamps, leur ont souvent paru vernis, on n'oubliera pas de signaler que le sélectionneur de l'équipe de France n'a cessé de maximiser l'exceptionnel potentiel qu'il a entre les mains, qu'il a toujours parfaitement choisi ses groupes, sur des critères sportifs et humains. Si bien qu'au Qatar, comme toujours, il a bénéficié d'environnements sains et propices au surpassement de fonctions.
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Les Bleus sont-ils désormais les grands favoris? "La France est au-dessus des autres"

La victoire face à l'Angleterre est l'une de celles qui symbolisent cet état de fait. Si le match fut loin d'être maîtrisé et, n'en déplaise à Olivier Giroud, ne portait pas en son sein la qualité défensive de la Belgique 2018 - vrai chef d'œuvre bleu dans ce secteur du jeu -, l'Angleterre 2022 aura symbolisé la force collective d'un groupe qui surfe sur les problèmes et, quand il se met des bâtons dans les roues, comme ce fut aussi le cas contre Harry Kane et ses potes, donne le coup de pédale suffisant pour briser les branches et rouler sur le monde. "On sent que même en difficulté, rien ne peut nous arriver", assurait Adrien Rabiot, samedi soir.

Belgique 2018 ? Plutôt Raul 2000

La répétition de l'inversion des événements contraires est un autre élément à mettre au crédit des Bleus. Le deuxième penalty d'Harry Kane, samedi, a un petit arrière-goût de Raul 2000, quand les Bleus, pourtant sur un nuage, ne gagnaient leurs matches de l'Euro sur la route du doublé qu'avec des scores étriqués et des scénarios trop gros pour être adaptés au cinéma. La roue, toujours, tournait de leur côté. Et, à un moment, ce n'est plus du hasard. Encore moins de la chance. Au mieux, de la réussite, celle qu'on provoque avec les crocs.
A deux matches de la fin de la Coupe du monde, on pourrait se demander ce qu'il peut leur arriver ? La réponse : le Maroc, déjà. Et puis, si jamais ça se passe une nouvelle fois pour le mieux, l'Argentine. Ou la Croatie, une nouvelle fois. Bref, la route est droite mais elle ne ressemble pas à un boulevard. A ces hauteurs, l'impasse n'est jamais bien loin des grands axes. Et ne comptez pas sur eux pour s'imaginer soulever la Coupe du monde une nouvelle fois le 18 décembre prochain.
"On est en demie, on ne va pas se voir au bout, a tempéré le sélectionneur national, samedi. On s'en rapproche, mais la prochaine étape, très importante pour nous permettre d'y croire, passe par mercredi. On va se satisfaire de ce qu'on a fait, mais pas s'en contenter." S'en satisfaire, sans s'en contenter, ça ressemble à un credo qui leur colle bien à la peau.
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