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Mondial - France - Maroc : Comment "Freed from Desire" est devenu l'hymne à la joie des Bleus

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 13/12/2022 à 14:55 GMT+1

COUPE DU MONDE - C'est un refrain que la bande de Didier Deschamps espère chanter encore au moins deux fois. Après chaque victoire durant ce Mondial au Qatar, les Bleus ont pris l'habitude d'entonner le fameux "Freed from desire" de la chanteuse Gala dans le vestiaire. Cette dernière s'est même dit prête à venir l'interpréter si l'équipe de France devenait championne du monde dimanche prochain.

"Sous Deschamps, il n'y avait jamais eu un tel miracle en tournoi"

Ne parlez surtout plus de "Freed from desire" à Bob Sinclar. Le célèbre DJ français en serait presque traumatisé. Durant ses quelques dates en Italie l'été dernier, celui qui est également compositeur et producteur a tenté de remettre ce tube de 1996 au goût du jour. Mais ce qu'il ignorait, c'est que les tifosi de l'AC Milan, eux, ne cessaient de l'entonner un peu partout dans le pays après la victoire du 19e Scudetto. Le "Freed From Desire" est en effet devenu "Pioli's on fire", en hommage à l'entraîneur milanais, au point qu'il est désormais diffusé avant chaque match à San Siro. Alors, un soir, le DJ a été surpris de voir fuser les "Pioli's on fire" hurlés par une partie de son public. La vidéo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, ce dernier ne semblant pas vraiment comprendre les paroles revues à la sauce milanaise.
En 2016, lors de l'Euro en France, les supporters nord-irlandais avaient également repris ce tube à l'effigie de leur buteur Will Grigg. Mais il a aussi servi, par exemple, de bande son au boxeur anglais Tyson Fury. Des exemples parmi tant d'autres. Le dernier en date ? L'équipe de France, évidemment. Depuis le début du Mondial au Qatar, les Bleus de Didier Deschamps fêtent chaque victoire dans le vestiaire autour de "Freed from desire". Le tout dans une ambiance déchaînée. De bon présage quand on repense à 1998 et le "I will survive" de Gloria Gaynor, ou plus récemment Vegedream avec "Ramenez la coupe à la maison" en 2018.

"Un morceau qui parle d'énergie et de résilience"

Flattée de voir son tube planétaire repris par les champions du monde en titre, Gala a raconté son attachement à la France à l'AFP. "Je suis heureuse que les joueurs français la chantent, car la France m'a toujours bien reçue, j'ai été disque de diamant ici et j'y suis en ce moment, mais cette chanson a connu bien d'autres vies, a uni tellement de personnes différentes, c'est ça qui me réjouit", a-t-elle assuré. Avant de revenir sur l'origine du titre et des paroles. Tout comme "I will survive" ("Je survivrai"), histoire d'une femme qui se libère d'une relation toxique, "Freed from desire" ("Libérée du désir") se lit comme un hymne féministe.
"Tout le monde dit ça, mais au départ ce n'est pas féministe", précise à l'AFP Gala. En fait, tout se passe au moment de ses 13 ans, lorsqu'un médecin italien lui diagnostique un problème au dos et lui assure qu'elle ne pourra jamais être danseuse, le rêve de sa vie. Mais aux Etats-Unis, plus tard, alors qu'elle étudie la photo, un autre médecin lui dit que rien ne peut l'empêcher de danser. "Deux choses se sont mêlées, j'étais amoureuse d'un artiste sénégalais qui vivait depuis peu aux USA et j'avais cette énergie revenue, poursuit-elle. 'Freed from desire', c'est un morceau qui parle d'énergie et de résilience, je comprends qu'on l'associe à la volonté de marquer un but." Et à une victoire aussi ?
"Ce n'est pas que la chanson des vainqueurs, c'est celle des outsiders aussi, prévient l'artiste. Je l'ai même vue reprise par des supporteurs de Paquito Navarro, qui venait de perdre au padel. Et chantée en même temps par des supporters de deux équipes de rugby australiennes censées se détester." Elle rappelle également que le texte, hymne à la libération, a été porté par "les féministes, la communauté LGBTQIA+ ou encore les défenseurs de l'environnement car la course à la consommation mène la planète à sa perte".
Mais tu étais où pendant toutes ces années
Ramenée sur le devant de la scène par les multiples reprises de son tube, Gala a pourtant disparu des radars depuis plusieurs décennies. La faute, selon elle, à un contrat rompu à la fin des années 1990 quand elle s'aperçoit que les conditions ne sont pas "des plus favorables, pour être politiquement correct".
"Les gens me disent : 'Mais tu étais où pendant toutes ces années, sur une île paradisiaque à boire du Martini ?', mais il faut savoir qu'on m'a fermé les portes en me disant quand j'avais 30 ans que j'étais finie, que j'étais le passé. Je n'ai pas cessé de faire de la musique, mais mon label, c'était juste moi et une adresse mail, j'ai été indépendante avant l'heure, alors que c'est la règle aujourd'hui", révèle la chanteuse née en Italie, qui a vécu aux Etats-Unis et passe maintenant du temps à Paris. Aujourd'hui, elle a plusieurs "projets en cours". Dont celui de venir chanter son "Freed from desire" avec les Bleus ?
"Oui, je réponds toujours à ceux qui m'aiment et si les Français sont champions du monde et m'invitent, je veux bien chanter pour eux pour fêter ça", affirme la chanteuse. Cela passera par une victoire face au Maroc, mercredi, puis une éventuelle finale contre le vainqueur de la confrontation entre la Croatie et l'Argentine. 180 minutes (ou plus) pour libérer le désir d'une troisième étoile.
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