Mondial 2026 - Un tirage au sort et des retrouvailles pour Gianni Infantino et Donald Trump

Ce vendredi a lieu à Washington le tirage au sort de la Coupe du monde 2026, qui se déroulera en Amérique. Un événement qui réunira le président américain Donald Trump et son homologue de la Fifa Gianni Infantino. Les deux hommes, qui se complimentent régulièrement, vont avoir un rôle crucial dans l'organisation de la compétition. Trump pourrait lui recevoir un nouveau prix "Fifa de la paix".

Trump et Infantino en octobre dernier.

Crédit: Getty Images

Donald Trump et Gianni Infantino, personnages centraux du tirage au sort du Mondial 2026, tiennent vendredi à Washington une nouvelle occasion de mettre en scène leur complicité, au nom d'intérêts stratégiques mutuels. Grands sourires, compliments, visites répétées : le président américain et celui de la Fédération internationale de football (Fifa) semblent entretenir une "bromance" (contraction aux Etats-Unis de romance et de "frères" au sens "amis") depuis 2018.
Deux mois après l'attribution du Mondial 2026, le premier à 48 équipes- aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, Trump avait cette année-là accueilli pour la première fois à la Maison Blanche Infantino. L'Italo-Suisse lui avait offert un carton rouge, en lui suggérant dans une démarche humoristique de s'en servir "chaque fois qu'(il veut) expulser quelqu'un". Le dirigeant républicain l'avait aussitôt brandi tout sourire aux médias présents, dans un geste illustrant ses rapports parfois conflictuels avec la presse.
Depuis, les deux hommes de pouvoir n'ont cessé de mettre en avant leur proximité, Infantino vantant à Davos en 2020 les mérites de Trump, "un vrai homme de sport", qui serait "fait du même bois" que les champions du ballon rond. Le patron du foot mondial, qui s'est invité à de multiples reprises dans le bureau ovale cette année, notamment pour présenter le trophée du Mondial des clubs disputé cet été, était aussi présent à l'investiture de Donald Trump en janvier dernier.

"J'appellerai Gianni"

"Gianni a manifestement une relation très étroite avec Trump, et en profite parce que les deux parties ont un intérêt mutuel à ce que le Mondial-2026 fonctionne", estime auprès de l'AFP John Zerafa, spécialiste de communication sportive au Royaume-Uni. Cette alliance stratégique doit permettre le bon déroulé d'une compétition aux défis logistiques inédits, dans un pays où doivent se disputer 82 des 104 matches au programme, Trump ayant menacé, pour ne rien arranger, de priver de rencontres certaines villes démocrates (comme Los Angeles, Seattle ou Boston).
"Si je pense qu'il y a un problème de sécurité, j'appellerai Gianni, qui est formidable, et je dirai, déplaçons (le match, NDLR) vers un autre endroit. Et il le ferait", déclarait Trump en octobre. L'alliance entre les deux hommes s'est aussi déplacée sur le terrain géopolitique, Infantino suivant Trump lors de visites au Qatar, en Arabie saoudite ou encore plus récemment en Egypte lors d'un sommet sur Gaza, voué à consolider le cessez-le-feu.
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US-Präsident Donald Trump und FIFA-Chef Gianni Infantino

Crédit: SID

"Sans Trump, il n'y aurait pas de paix", avait alors déclaré le président de la Fifa, s'attirant des critiques. Nick McGeehan, fondateur de l'association de défense des droits humains FairSquare, avait qualifié la présence d'Infantino en Egypte de "profondément troublante". "Infantino a abandonné toute prétention de neutralité politique, que la Fifa prône et s'engage à respecter en vertu de ses statuts", estimait-il, plaçant le patron du foot mondial "absolument dans le camp" de Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon lui.

Prix Fifa de la paix

Infantino avait subi de nouvelles critiques après ses commentaires favorables à la politique intérieure du Républicain lors du "America Business Forum" début novembre à Miami. Donald "Trump met simplement en oeuvre ses promesses (...). Je pense que l'on devrait tous soutenir son action, parce que je pense qu'il s'en sort très bien", avait-il dit.
Pour Miguel Poiares Maduro, ex-président du comité de gouvernance de la Fifa interrogé par The Athletic, les remarques d'Infantino constituent une violation des statuts de l'instance. "Un président de la Fifa peut demander à ce que les résultats d'une élection soient respectés, mais Infantino va bien au-delà (...), il prend position au coeur d'un débat politique interne aux Etats-Unis", dénonce-t-il.
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Video credit: Eurosport

A Miami, Infantino en avait profité pour annoncer la création d'un prix annuel de la paix, qui sera attribué pour sa première édition lors du tirage au sort vendredi. "Le football oeuvre pour la paix et, au nom de la grande communauté du football, le Prix de la Paix de la Fifa reconnaîtra les énormes efforts d'individus qui unissent les gens et apportent l'espoir aux générations futures", avait-il déclaré.
Si la Fifa, dont les bureaux new-yorkais sont situés dans la Trump Tower, n'a pas dévoilé le lauréat, le journal britannique The Times avance, en citant plusieurs sources anonymes, que Trump en sera le premier récipiendaire. De quoi peut-être consoler Trump, qui, depuis le début de son deuxième mandat, clame qu'il mérite le Nobel de la Paix, attribué cette année à la leader de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado.
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