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Une affaire sans suite ?

ParAFP

Publié 21/07/2006 à 11:00 GMT+2

Les deux matches de suspension infligés jeudi à Marco Materazzi pour "provocation répétée" à l'encontre de Zinédine Zidane en finale du Mondial sont une première dont la Fédération internationale assure ne pas vouloir faire une jurisprudence. Pourtant...

Ce verdict "nous servira à nous tous, dans les ligues, dans les districts, à la Fédération française de football, de jurisprudence pour l'avenir". C'est en ces termes que Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF, a accueilli la décision de la FIFA. La Fédération internationale a infligé à Zinédine Zidane une suspension de trois matches, une peine toute symbolique puisqu'il a mis un terme à sa carrière. L'instance s'était pourtant voulue très claire lors de l'énoncé des sanctions relatives à l'incident ayant conduit au violent coup de tête donné par le Français à l'Italien Marco Materazzi : pas question d'ouvrir une boîte de Pandore, l'"atteinte à l'honneur" dont a été reconnu responsable le joueur de l'Inter Milan ne doit pas déboucher sur une multiplication d'affaires semblables.
"La FIFA garde son principe. Chaque cas traité par la commission de discipline reste individuel", a déclaré Andreas Herren, son porte-parole. Il n'empêche. La tentation est grande désormais pour les joueurs de s'engouffrer dans la brèche et d'entamer des procédures après avoir fait l'objet d'insultes lors d'une rencontre. "Premièrement, le provocateur est puni: deux matches de suspension ferme pour un international, deux matches officiels ferme, c'est important", a de son côté ajouté M. Escalettes. "Il y a un responsable, celui qui provoque, celui qui décide de déstabiliser un joueur par d'autres moyens que des moyens sportifs."
Un sentiment partagé par son homologue de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez. "Ce sera, je le pense, de nature à mieux combattre les comportements antisportifs que nous ne voulons plus retrouver sur les stades à l'avenir ", a indiqué l'avocat de profession dans un communiqué. La presse italienne s'est au contraire indignée d'une décision "scandaleuse", "pleine d'hypocrisie", une " prime à la violence" qui met "l'Italie en colère".
"Banalité affligeante"
La FIFA se trouve ainsi empêtrée dans un débat qu'elle a elle-même contribué à lancer puisqu'elle a ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre de Materazzi suite aux déclarations de Zidane dénonçant la "provocation" de l'Italien. "Il faut sanctionner le vrai coupable, et le vrai coupable c'est celui qui provoque", avait affirmé le Français. Le code disciplinaire de la FIFA punit d'au moins deux matches de suspension l'"atteinte à l'honneur". Mais cette notion, assez vague dans un sport où l'insulte sur les terrains est une chose fréquente, peut être sujette à diverses interprétations et n'avait jamais jusqu'ici entraîné des sanctions aussi sévères.
"Cette affaire Zidane-Materazzi, c'est d'une banalité affligeante: on en a 10000 par an, des problèmes comme ça à régler et on sanctionne toujours celui qui fait le geste, celui qui frappe ", a expliqué M. Escalettes. "La FIFA nous a donné l'exemple ", se réjouit le dirigeant français. Le retentissement planétaire du coup de tête de Zidane en finale du Mondial et l'aura dont jouit le Français ont poussé la Fédération internationale a chercher un responsable à son geste.
Sur la foi d'experts en lecture labiale, le monde s'est penché sur les mots qui ont pu faire perdre raison à Zinédine Zidane à dix minutes du terme de sa légendaire carrière, faisant de Materazzi le coupable désigné. L'affaire est désormais close mais reste à savoir si la FIFA poursuivra dans la même logique ou si elle refusera, comme elle l'a laissé entendre jeudi, de se sentir prisonnière d'une quelconque "jurisprudence Materazzi".
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