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Des championnats sans champion ? Non, il faut sacrer les vainqueurs et sauver les vaincus

Martin Mosnier

Mis à jour 20/03/2020 à 09:30 GMT+1

Alors que différentes voix du football français et européens ne semblent pas convaincues par un gel des classements actuels en cas d’annulation de la saison, il apparaît nécessaire pour notre journaliste Martin Mosnier de récompenser ceux qui le méritent. Tout en s’adaptant à la crise que traverse le football européen. Explications…

Jürgen Klopp (Liverpool)

Crédit: Getty Images

Ce calendrier-là, personne ne le maîtrise. C’est pourtant lui qui va dicter la fin de saison dans l’ensemble des championnats européens. Ce calendrier, c’est celui de la pandémie de coronavirus qui a mis à l’arrêt tout le Vieux Continent, ou presque. L’UEFA souhaite que toutes les compétitions nationales s’achèvent avant le 30 juin mais personne ne sait si elles pourront aller à leur terme. L’Angleterre vient déjà d’annoncer la suspension de la Premier League au moins jusqu’au 30 avril. Alors, il y a ceux qui prêchent pour leur paroisse comme Jean-Michel Aulas. Le boss de l’OL, septième de Ligue 1 actuellement, a déjà milité pour une annulation de la saison puis pour créer artificiellement un classement sur la base des résultats des cinq dernières années. Et il y a ce bruit venu d’Outre-Manche et les déclarations d’Aleksander Ceferin : "J’ai entendu de fausses informations selon lesquelles (…) les champions seront ceux qui occupent la première place actuellement. Je peux vous dire que ce n’est pas vrai."
Une saison sans champion ? Voilà qui commence à faire doucement frémir la presse britannique alors que Liverpool s’apprêtait enfin à conquérir son 19e titre, son premier après 30 ans de malédiction en tout genre. Une saison sans champion, serait-ce bien normal au vu des circonstances ? Outre-Manche, rien n’est prévu. En France, non plus. Et les championnats européens s’avancent vers une zone grise. Mais il y a ce que la loi dit, ou ne dit pas dans ce cas précis, et l’esprit du jeu. Une compétition qui ne va pas à son terme peut-elle couronner un vainqueur ? Quid de l’équité sportive ?
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Aleksander Čeferin

Crédit: Getty Images

Pas de champion donc pas de Coupes d'Europe

On peut considérer qu’un club comme Liverpool, qui compte, rappelons-le tout de même, 25 points d’avance sur son premier poursuivant (avec un match en plus certes) à neuf journées de la fin a fait ce qu’il fallait pour mériter sa couronne. Même chose pour le PSG qui survole la Ligue 1. Et les autres ? Plus de deux tiers des matches ont été joués partout en Europe et si ce classement en cours de route ne peut, par définition, être 100% équitable, il dresse un vrai rapport des forces en présence et une hiérarchie qui a un sens.
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Si, comme le laisse entendre le patron de l’UEFA, les championnats ne couronnaient aucun vainqueur, leur classement serait nul et non avenu. Comment déterminer alors ceux qui joueront la Ligue des champions et la Ligue Europa l’an prochain ? En repêchant ceux qui les jouaient cette année ? Il apparaît pourtant évident que l’ASSE, et son parcours calamiteux en 2019/2020, méritent bien moins de figurer en Ligue Europa la saison prochaine que Lille, actuel quatrième du championnat de France.

Récompenser ceux qui le méritent et ne condamner personne

Figer le classement présent et couronner les champions permettraient aussi de qualifier, parce qu’ils le méritent plus que quiconque, ceux qui figurent aux premières places et de les récompenser de leur parcours, même inabouti, en les qualifiant pour la grande et la petite coupe d’Europe. Le vrai problème que soulève le gel du classement actuel ne concerne pas ceux qui surfaient sur la bonne vague. Non, en revanche, il pose la question de ceux qu’il condamnerait. La relégation est un couperet terrible qui peut mettre en péril l’avenir à court, moyen ou long terme d’un club.
La crise traversée suite à la pandémie du coronavirus met déjà en danger l’économie des clubs. De tous les clubs mais des plus petits en particulier qui vivent essentiellement sur les droits télévisuels et la billetterie (80% des rentrées d’argent d’Amiens, 19e et donc relégable en L1, hors transfert) et ne peuvent diversifier leur recette sur le merchandising ou les contrats de sponsoring comme le PSG ou l’OL. Ajouter une descente à ce marasme en condamnerait beaucoup d’entre eux. Comment l’éviter ?
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En annulant les descentes. Et pour ne pas condamner les meilleurs clubs de deuxième division, établir une élite à 22 clubs en France, en Angleterre et en Italie, et à 20 clubs en Allemagne, constituerait sans doute la décision la plus sage et la plus juste. En Ligue 1, la situation pourrait rentrer dans l’ordre en établissant quatre descentes la saison prochaine et en glissant les journées supplémentaires dans les créneaux libérés par la suppression de la Coupe de la Ligue. Récompenser les vainqueurs, sauvegarder les vaincus, voilà qui pourrait servir de symbole et d’exemple en cette période de grande tourmente internationale.
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