Opinion
FootballEquipe de France - Koscielny, l'histoire ingrate
Mis à jour 15/10/2018 à 16:20 GMT+2
EQUIPE DE FRANCE - Laurent Koscielny a confirmé que son histoire avec l'équipe de France était terminée. Pour lui, elle s'achève de la pire des manières. Il aurait pu laisser une trace indélébile dans l'histoire des Bleus. Mais la légende s'est écrite sans lui. Une terrible injustice.
Il avait promis, dans une lettre adressée avant la Coupe du monde, qu'il serait leur premier supporter mais a avoué dimanche dans une interview au Canal Football Club : "Je voulais qu'ils (ndlr : les Bleus) se qualifient mais, en même temps, je voulais qu'ils perdent." Laurent Koscileny leur aurait-il menti ? Est-il un traître à la nation ? Non, bien sûr que non. Pleine d'humanité, cette interview a fait tomber les masques et dévoiler Laurent Koscielny dans sa plus grande fragilité. Celle d'un homme passé à côté du plus grand rendez-vous de sa vie pour une fichue blessure.
Le 8 mai, à quelques jours de l'annonce des 23, sa carrière internationale a basculé. Elle aurait dû s'inscrire dans la postérité, elle restera inachevée. A jamais. C'est tout ce qui sépare les légendes éternelles des autres. Pour prendre la mesure de la frustration de Laurent Koscielny et mieux la comprendre, il faut se souvenir du rôle qu'il a occupé en équipe de France. L'histoire l'oubliera peut-être parce qu'il n'a pas inscrit son nom au panthéon en ce mois de juillet inoubliable. Mais l'histoire est ingrate parce qu'entre 2014 et 2017, il n'existait pas de défenseur plus régulier en équipe de France que Laurent Koscielny.
Le 24e
Le défenseur d'Arsenal s'est installé au fil d'une intense concurrence avec Raphaël Varane et Mamadou Sakho comme le recours numéro 1 en défense centrale. A l'Euro 2016, il fut le Bleu le plus régulier et constant dans ses performances. Mais son immense championnat d'Europe restera éclipsé par les statistiques d'Antoine Griezmann, unique tête de gondole du collectif. L'histoire est ingrate parce qu'elle ne retient que les vainqueurs. Eder lui a empêché de laisser son nom au palmarès et ses 51 sélections ne pèseront pas bien lourd dans quelques années. Il a participé au spectaculaire redressement de l'équipe de France sur les cendres encore fumantes de Knysna. Mais quand notre mémoire collective fera le tri, elle ne s'encombrera pas de tout ce qui a précédé, seule comptera la campagne russe. Peu importe le chemin, la destination écrasera tout le reste.
Il lui manquera ce sacre, la raison d'être de cette génération. Koscielny restera à jamais le 24e, celui qui aurait dû être là. Que retiendra-t-on de sa carrière internationale ? Une image sans doute injuste et faussée auprès du grand public. Sa réputation de défenseur rugueux, très généreux pour offrir des penalties aux adversaires, lui collera encore longtemps à la peau.
C'est injuste au regard de tout ce qu'il a apporté aux Bleus dans leur assise défensive durant plusieurs années. Et il a bien sûr sa part dans le succès final et pas seulement pour avoir qualifié les Bleus à la Coupe du monde russe. Koscielny n'aura pas la sortie qu'il mérite. Samuel Umtiti et Raphaël Varane l'ont rapidement effacé des tablettes. Il quitte l'équipe de France en catimini. Quelques mois après le sacre de Loujniki, il ne reste pas beaucoup de place dans la lumière.
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