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Et si Paris devenait une vraie capitale du football

Glenn Ceillier

Mis à jour 31/07/2015 à 11:38 GMT+2

Paris ne compte qu’un club en L1. Mais les montées du Paris FC et du Red Star en L2 laissent supposer que cette situation un peu particulière en Europe pourrait évoluer. Dans quelques années bien sûr. Voici pourquoi un deuxième club à Paris est envisageable même si de nombreux freins se présentent.

"Paris fier de Paris" au Parc des Princes

Crédit: Panoramic

A Londres, il y a Arsenal, Chelsea, Tottenham ou encore West Ham. A Paris, il y a… le PSG, le seul représentant de la capitale dans l'élite française. Oui mais voilà, il n'est pas exclu de voir cela changer. Pas tout de suite bien sûr. Il faut se projeter à plus ou moins long terme. Aujourd'hui, la région parisienne compte quatre clubs au sein des deux premières divisions françaises. Le PSG et trois pensionnaires en L2 où le Paris FC et le Red Star ont rejoint l'US Créteil-Lusitanos. Et les nouveaux venus ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin même si pour cette saison, le maintien reste la priorité numéro 1. 

Pourquoi Paris fait-elle figure d'exception en Europe ?

Dans l'Hexagone, il faut remonter à la saison 1989-1990 et la chute du Matra Racing pour trouver la trace à Paris d'un derby en première division. Cette situation place la L1 dans une case à part en Europe si on ne s’arrête qu’aux grands championnat. A l'instar de la Premier League, la Serie A (Roma, Lazio) et la Liga (Real Madrid, Atlético, Getafe…) comptent des derbies dans leur capitale. L'Espagne a même pu s'offrir le luxe d'une finale 100% madrilène lors de l'édition 2013-2014 de la Ligue des champions. La L1 n'est cependant pas la seule dans ce cas. En Bundesliga, il n'y a aussi qu'un seul club à Berlin et aucun derby au sens premier du terme : un choc entre deux clubs d'une même ville.
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Arsenal - Tottenham

Crédit: Panoramic

Un autre club à Paris, est-ce envisageable ?

Clairement. Il y a un potentiel indéniable. On parle là d'un vivier de près de 12 millions de supporters potentiels.  "A long terme, il y a une possibilité énorme car c'est le plus grand bassin de France", nous résume Pierre Rondeau, économiste chez Football & Stratégie. "Avec 12 millions d'habitants, il ne peut pas y avoir de concurrence de supporters". D'un point de vue économique, le nombre de supporters n'est pas non plus forcément crucial puisque les "recettes en billetterie ne représentent que 10% à 15% du budget d'un club", comme nous le rappelle Pierre Rondeau. Mais Paris, cela reste une marque du point de vue international et national. Pour des investisseurs, c'est le genre de détail qui compte et a déjà poussé certains hommes d’affaires à tenter leur chance dans le football en région parisienne (Afflelou à Créteil, Lagardère au Matra Racing…). 

Quels sont les principaux freins ?

  • Les accessions sportives…
La concurrence avec le PSG n'est pas un souci. Le PSG version qatarie évolue dans une autre dimension. Mais il faut réussir à exister sportivement et réussir à poursuivre sa progression. Le Paris FC et le Red Star ont réussi un premier coup : ils ont arrêté de végéter en National pour revenir dans l'univers professionnel. Maintenant, ils vont devoir s'adapter aux exigences du haut niveau, s'y maintenir et parvenir à monter un projet apte à les faire accéder à la L1. Là, c'est encore une autre affaire.
Un travail de longue haleine débute pour eux. "L'actionnariat de ces clubs (ndlr : Red Star et Paris FC) est plutôt un actionnariat raisonné. Ils sont en train de passer des étapes petit à petit. C'est un travail en profondeur fait de plusieurs années", nous rappelle Luc Dayan, l'ancien président du RC Lens. Pour calmer les ardeurs de certains, Pierre Rondeau souligne de son côté le cas de Créteil : "Cela fait des années qu'il est en L2. Mais on ne parle pas de lui". Car sportivement, le club cristolien ne joue pas sur le devant de la scène en L2 et ne déchaîne ni les foules, ni les médias.
  • Le manque d'infrastructures
C'est l'un des nerfs de la guerre du monde professionnel. Et là, le bât blesse. Le Red Star et le Paris FC ne sont pas implantés clairement à un endroit, faute de moyens ou d'infrastructures. La situation du Red Star en est le symbole. Le club de Saint-Ouen s'entraîne à Saint-Leu-la-Forêt, va jouer une grande partie de ses matches au stade Pierre-Brisson à… Beauvais et espère en jouer certains au Stade de France. Le Paris FC va lui poursuivre au Stade Charléty, une enceinte qui ne fait pas le bonheur du club. "En L 1, je ne vois pas comment nous pourrons y développer un modèle économique, solide et pérenne. Mais ne brûlons pas les étapes...", s'inquiète déjà dans Le Parisien Pierre Ferracci , le président du club.
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Le Stade Bauer, non homologué pour la Ligue 2

Crédit: Panoramic

  • Le manque d’engouement populaire et de culture foot
Si le bassin parisien présente un potentiel indéniable de supporters, il n'y a pas d'engouement populaire pour un de ces clubs, même si le Red Star est un club historique dans le paysage du football français. "Il n'y a pas des bases de supporters aussi larges que ce qu'il peut y avoir en Angleterre, constate Luc Dayan. Avec des supporters rattachés à leur club depuis des années, voire des générations. Le Red Star est plus implanté mais il n’attirera pas 50 000 supporters comme le ferait Glasgow." "La France n'est pas un pays footballistique", renchérit Pierre Rondeau.
Certes. Mais cette particularité française fait aussi que les choses peuvent rapidement évoluer : "A Paris, on n'a pas de vraie culture de clubs. Les gens viennent en fonction du succès, souligne Dayan. Il n'y a pas un soutien économique ou politique constants qui est indépendant de la division sportive. " Rondeau trace le même sillon : "En France, il y a une très grande versatilité des supporters. Parce qu'une équipe gagne, on va se mettre à la supporter." En clair, une montée pourrait rendre un peu plus sexy un de ses clubs franciliens.
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