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Les Bleus sous tension ?

Eurosport
ParEurosport

Publié 16/06/2008 à 12:00 GMT+2

Après la débâcle face aux Pays-Bas (4-1), l'ambiance se serait dégradée chez les Bleus. En cause, un fossé grandissant entre les générations. Les joueurs, eux, font bonne figure et appellent à l'unité avant un match crucial face à l'Italie. Mais qui faut-

Il suffit parfois d'un grain de sable pour enrayer le bel équilibre d'un groupe. Quand le grain de sable a la taille d'une déroute monumentale face aux Pays-Bas (4-1), les dégâts risquent de laisser des traces. En Suisse, il se murmure d'ailleurs qu'à l'hôtel Mirador Kempinski l'ambiance est tendue chez les Bleus. Selon nos confrères du Parisien, une brouille serait née entre Karim Benzema et le reste du groupe. Quant à Franck Ribéry et Samir Nasri, ils ne se parleraient tout simplement plus. Une réalité que, si elle s'avérait vraie, serait bien loin de l'ambiance, "impressionnante" selon Sébastien Frey, que tous les joueurs de l'équipe de France louaient au moment d'aborder l'Euro. Et si Raymond Domenech rappelait alors qu'il ne suffit pas de "jouer ensemble à la Playstation" pour remporter des trophées, une bonne cohésion n'empêche sans doute pas d'aller loin.
Dimanche, l'équipe de France a envoyé ses deux meilleurs ambassadeurs de la bonne ambiance. Grégory Coupet et Franck Ribéry, connus pour leur bonhommie, ont donc été envoyés en mission face à la presse afin de prêcher la bonne parole. "Si on m'a envoyé, ça n'est peut-être pas un hasard", laisse d'ailleurs entendre le gardien de l'OL, sourire figé sur le visage malgré la valise encaissée face aux Oranje. Car, pour les joueurs, tout cela n'est bien sûr que pure invention. "Le groupe vit toujours très bien, assure Coupet. J'ai eu des échos selon lesquels il y aurait eu des soucis entre joueurs. Sincèrement, je n'ai rien ressenti de tel. Il ne s'est absolument rien passé de négatif. Au contraire. Depuis deux jours, on échange beaucoup sur cette déroute. On se fait mutuellement confiance" . Au diapason, Franck Ribéry affirme de son côté qu'"il n'y a pas eu de tensions".
"Il n'y a pas de tensions"
Alors que s'est-il passé dans les vestiaires de Berne après la débâcle néerlandaise ? "Après le match, on s'est tous réunis. Le coach et certains joueurs ont pris la parole. Ceux qui avaient quelque chose à dire l'ont fait. Les anciens, avec leur expérience, essayent de recadrer pas mal de choses et de conseiller les plus jeunes", raconte Ribéry. Un recadrage qu'il explique par le fait que "les jeunes ne prennent peut-être pas assez la parole ou n'expriment pas assez leur talent. Les anciens veulent que tout le monde se sente important. Ils ne veulent pas qu'il y ait deux groupes avec les jeunes et les plus anciens dans leur coin. C'est toute une équipe, on est 23 joueurs. Tout le monde doit être concerné par le même objectif : se qualifier" .
Mais les jeunes acceptent-ils si facilement de se faire remettre en place ? Entre les jeunes et les anciens, le fossé des générations serait en train de se creuser. "Titi (Henry), Pat (Vieira), William (Gallas) ou Willy Sagnol sont de bons tampons entre les deux générations, coupe immédiatement Coupet. On puise tous dans cet enthousiasme des jeunes et le côté plus affranchi des anciens. Jusque là, ça faisait un bel amalgame. Ca n'est pas une défaite qui va tout ébranler". Pas évident quand 15 ans séparent Thuram et Nasri. De son côté, Ribéry rejette l'idée d'un conflit de génération et prend la défense de la nouvelle vague. "Je ne sais pas l'impression que ça donne à l'extérieur, mais ça n'est pas ce que je ressens à l'intérieur. On ne va pas attraper un joueur parce qu'il a fait un mauvais match et le descendre. Au contraire, on est là pour rectifier des choses et remonter le moral de tout le monde parce qu'on a en besoin" , avance-t-il.
Le poids de l'isolement
A les écouter, pas la moindre fissure dans la belle unité des Bleus. Tout va bien dans le meilleur des mondes donc. "La solidarité, c'est important. On va éviter de tout voir en noir. Ca arrive de prendre une belle fessée. C'est là qu'il faut être encore plus soudés", veut convaincre Coupet. Et le milieu du Bayern d'enfoncer le clou : "On essaye d'avancer tous ensemble. Il faut rester solidaire entre nous, rester tous ensemble, quoi qu'il arrive. Il ne faut pas se disperser". Pourtant, même pour ces deux là, tout n'est pas si rose à lire entre les lignes. Sans aller jusqu'à des règlements de compte, on sent bien que l'ambiance n'est plus aussi sereine. "Ce qui est difficile dans la défaite, et ce dans quoi il ne faut pas tomber, c'est rejeter ses erreurs individuelles sur les autres. Malheureusement, c'est humain", avoue Coupet. "Les remplaçants, s'ils sont heureux, ça n'est pas logique. S'il y a des frustrés, c'est normal. Surtout s'ils n'ont pas joué", ajoute-t-il encore.
Car finalement, à rester enfermés et coupés du monde dans leur hôtel, à se regarder dans le blanc des yeux, ne serait-il pas normal que les tensions soient sous-jacentes ? "Il y a aussi une certaine fatigue due au climat. C'est pesant ce temps. Plus le fait d'être isolés dans notre hôtel", concède Coupet. Sur les hauteurs du Mont-Pélerin, les Bleus ne sortent jamais en dehors des entraînements et des rendez-vous avec la presse. Même les supporters se sont découragés. L'isolement, qui avait pourtant fonctionné en 2006, a donc trouvé ses limites. "J'avoue que, lors de la Coupe du monde, je voyais des images des Italiens en train de manger des glaces aux terrasses des cafés. Ca donne envie... Je ne suis pas fan de rester enfermé. Avec le temps qu'il fait, on ne peut même pas sortir. C'est vrai que c'est pesant" , reconnaît-il. Alors à force de vouloir rester à l'écart dans leur Mirador, les Bleus ne risquent-ils pas de se mettre sur la touche ?
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