Vieira ronge son frein

Depuis l'arrivée des Bleus en Suisse, Patrick Vieira ronge son frein. Le capitaine des Bleus a l'impression d'être l'acteur principal d'un remake du film "Un jour sans fin". Hôtel Mirador-Kempinski, soins, entraînement, retour à l'hôtel. Le milieu de terrain de l'Inter Milan a droit à l'essentiel du menu, sauf au dessert. Les rencontres face à la Roumanie (0-0) et face aux Pays-Bas (4-1), "le Long" les a suivies assis sur le banc de touche. Impuissant. Qu'en sera-t-il mardi face à l'Italie ? Patrick Vieira sera-t-il enfin apte à gambader sur la pelouse de Zurich, à faire profiter les Bleus de ses cavalcades et son abattage à la récupération ? La question n'a pas encore de réponse.

Le cas Vieira est une énigme. A l'image de Zinédine Zidane lors de la Coupe du monde 2002, l'ancien Cannois est lancé dans une course contre la montre dont on a du mal à apercevoir la ligne d'arrivée. Depuis le début de la compétition, Raymond Domenech reste flou sur Patrick Vieira. Si le sélectionneur national avait incité à l'optimisme en décidant de conserver le Milanais dans les 23 en lieu et place de Mathieu Flamini le 9 juin dernier, force est de constater que le doute reste vivace.

Dimanche matin dans l'émission Téléfoot, Raymond Domenech a fait un nouveau point sur Patrick Vieira : "Tout reste jouable", a-t-il lancé. Difficile d'y voir très clair. En tout cas, si l'on en croit Franck Ribéry, le joueur aux 105 sélections est comme un lion en cage. "Je ne sais pas s'il va jouer face à l'Italie mais il en a envie. Il est vraiment chaud dans sa tête. Après, il ne faut pas que ce soit un handicap. Mais Pat est suffisamment intelligent. Il jouera s'il peut jouer."

Samedi lors de la petite opposition organisée entre les "coiffeurs", Patrick Vieira n'a pas semblé être à 100%. Il y avait de la retenue dans ses gestes et interventions. Dimanche, il a participé à la séance normalement. Loin d'être une assurance tout risque en vue de la "finale" de mardi. S'il ne devait finalement pas jouer et que l'équipe de France sortait dès le premier tour, le choix d'avoir conservé un joueur qui n'a pu fouler une seule seconde une pelouse suisse serait évidemment grandement commenté et critiqué. Mais on n'en est - heureusement - pas encore là...

Selon les joueurs, la présence de Patrick Vieira est cependant loin d'être inutile. Le Milanais, qui sort de deux saisons tronquées par des blessures à répétition, est essentiel. "Qu'il soit sur le terrain ou sur le banc, c'est un joueur important", assure Franck Ribéry. "Il est investi et nous parle beaucoup", confirme de son côté Grégory Coupet. "C'est un joueur capé avec une grande expérience, ajoute-t-il. Patrick joue en Italie et connait bien leur football. Même s'il ne devait pas jouer mardi, il aurait sans doute de précieux conseils à nous donner." On aimerait quand même bien le voir sur le pré.