Bleus - Les deux plus mauvais souvenirs des Bleus depuis le Mondial ? C'était face à l'Albanie

Deux ans, c’est long. Deux ans de matches amicaux, privés de la fièvre de la compétition, c’est interminable. Pourtant, les Bleus ont très bien géré l’affaire (14 victoires en 20 matches). Bien sûr, ils n’ont pas échappé à quelques trous d’air. Les défaites à domicile face au Brésil (1-3) et à la Belgique (3-4) ont fait tâche. Celle subie en Angleterre (1-0) s’explique d’abord par le contexte pesant. Ce soir-là, le football semblait bien futile.

Le vrai point noir des Bleus durant cette préparation se concentre sur un seul et même adversaire : l’Albanie. Pourquoi ? Parce que le nul concédé à Rennes fut embarrassant (1-1, novembre 2014) et la défaite essuyée à Elbasan consternante (1-0, juin 2015). Il est loin le temps où les Albanais prenaient la marée au Parc des Princes (5-0 en mars 1991) ou au Stade de France (3-0 en octobre 2011).

En Bretagne, quatre mois seulement après le Mondial, Deschamps avait fait quelques expériences démarrant la rencontre en 4-3-1-2 avec un duo Benzema-Lacazette en pointe. Un fiasco. Les Bleus s’étaient empêtrés dans les mailles du filet albanais. Mais le mois de novembre était chargé, la sélection amputée de nombreux joueurs blessés. Les Bleus avaient quelques circonstances atténuantes. Pas Mapou Yanga-Mbiwa ni Alexandre Lacazette qui n’ont pas marqué de points ce jour-là.

La défaite à Elbasan fut beaucoup plus problématique. Le naufrage collectif pour le dernier match de la saison a d’abord souligné une faillite dans l’état d’esprit. Les hommes de Deschamps ont été dévorés dans l’envie, dans l’impact. “Des gens vont dire que c’est parce qu’il fait chaud mais c’est un manque de respect de l’équipe de France“, a pesté Patrice Evra après la rencontre. “Quand Didier Deschamps prend des décisions, il en prend des vraies et il ne faudra pas venir pleurer. Maintenant il faut la fermer et bosser.” Quelques minutes avant son coup de gueule, Evra s’était pris le bec avec Lacazette auquel il reprochait son manque d’envie. DD n'a pas oublié. Mais, aujourd'hui, relativise : "Nous, ce match, on l'a joué comme en vacances. Ce qui, cependant, n'enlève rien à la performance de l'Albanie."

L’avant-centre lyonnais tout comme les Gonalons et Kondogbia paient encore aujourd’hui la mascarade d’Elbasan. Autre joueur dans le viseur, Dimitri Payet, complètement effacé et loin de fournir les efforts collectifs nécessaires. Mais sa saison à West Ham lui permettra d’accrocher le bon wagon de justesse. Les autres regarderont l’Euro de leur canapé.

Qu’en retiennent les Bleus un an plus tard ? Deux bonnes raisons de particulièrement se méfier de l’Albanie. “À l’époque, on n’avait pas fait notre meilleur match, c’est sûr“, a confié Giroud samedi dernier dans un doux euphémisme. “L’Albanie avait montré des qualités de générosité assez exceptionnelles. Elle m’avait surpris en montrant beaucoup de cœur et en dépensant beaucoup de gaz. On a une petite revanche à prendre.”

Revanche, un mot qui est revenu dans la bouche de Moussa Sissoko qui craint un “match compliqué“. “On a envie de se rattraper“, a noté le milieu de Newcastle. Ce deuxième match de leur Euro peut solder les comptes et définitivement effacer deux mauvais souvenirs. Deux ans c’est long mais un mois de compétition c’est court. Il serait dommage de se mettre des bâtons dans les roues aussi tôt.