Comme les Bleus, les Anglais ont des "problèmes" de riches

Roy Hodgson possède un point commun avec Didier Deschamps. Comme DD, le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre - passé par la Suisse - maitrise parfaitement la langue de Molière. Mais ce n’est pas cela qui nous intéresse. Non, le boss des Three Lions a, comme le sélectionneur des Bleus, des problèmes de riches. Et peut-être plus encore que DD. Hodgson a suffisamment de talents offensifs dans ses 23 pour constituer deux lignes d’attaque. Et lui est même "obligé" de faire jouer Wayne Rooney, meilleur buteur de l’histoire des Three Lions, au milieu de terrain.

Face au Pays de Galles (2-1), comme Deschamps contre l’Albanie la veille, il avait su se servir de l’ensemble de ses armes offensives pour arracher une victoire salvatrice grâce à Daniel Sturridge, qui était entré à la pause. Il pourrait encore avoir besoin de toutes ses forces vives, lundi face à la Slovaquie lors d'un dernier match de poules aux allures de 16es de finale. Reste à savoir qui débutera…

Jeudi, Roy Hodgson avait décidé de faire confiance à sa triplette Sterling - Kane - Lallana en début de match. Malgré les critiques ayant fait suite au match inaugural face aux Russes (1-1). "Beaucoup de monde a critiqué le match de Sterling samedi. Mais, pour moi, Lallana et lui avaient fait un bon match", s’était justifié le sélectionneur anglais. A Lens, il y a moins eu de débat. La mayonnaise n’a pas pris et, au terme d’une première période que l’on qualifiera pudiquement de stérile, le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre a décidé qu’il était temps de mettre un terme à l’expérience.

Sterling a laissé sa place à Sturridge et Kane a vu Vardy le suppléer. L’Angleterre a vite senti la différence. Sur le terrain et au panneau d’affichage, où le buteur de Leicester a inscrit son nom onze minutes à peine après son entrée. Le Red de Liverpool a terminé le travail sur le fil. Et les deux hommes, entrés pour mettre encore "plus de vitesse et prendre des risques" dixit Hodgson, ont permis à l’Angleterre de signer un succès historique puisque, jamais, la sélection n’avait remporté un match dans une grande compétition après avoir été menée à la pause.

Sur le coup, Hodgson a eu le nez creux. Ce double changement ne serait-il pas le plus efficace de toute sa carrière sur le banc ? "Difficile à dire quand on a une carrière aussi longue que la mienne, a-t-il lancé. Avant d’ajouter, badin et humour british en bandoulière : "C’est en revanche assurément mon meilleur double changement du tournoi. La France a fait un peu pareil contre l’Albanie, avec Pogba et Griezmann. Elle a gagné". Implacable.

Marcus Rashford, aussi, a eu droit à ses premières minutes en Championnat d’Europe quand il a suppléé Adam Lallana à dix-sept minutes du terme. Ses trois changements, le sélectionneur les a réservés à son trio offensif. Qu'en sera-t-il face aux Slovaques ? Dimanche, Hogdson a laissé planer le doute. "J'ai parlé à Kane et je ne pense pas qu'il souffre de sa saison. D'autres ont également eu des saisons lourdes. D'autres ont peu joué en raison de blessures mais je ne suis pas inquiet pour Kane. Vardy et Sturridge ont été très bons à leur entrée, j'imagine qu'ils veulent avoir leur chance. Beaucoup d'options s'offrent à moi", a expliqué le sélectionneur.

L'Anglais aime les paris et cela n'étonnerait pas grand monde si "Woy" alignait… Kane et Vardy à la pointe d'un 4-4-2 avec un milieu en losange. Une expérimentation pour un match couperet. Un quitte ou double. Un vrai.