Euro 2016 - Le milieu des Bleus assure sa défense

Quand le coup d’envoi de l’Euro 2016 a été officiellement donné par monsieur Kassai, arbitre de France – Roumanie, le gros point d’interrogation que les Bleus transportaient sur leurs épaules avait plutôt tendance à être dans leur dos. Et surtout pas concerner le trident du milieu, censé être un atout, voire même leur point fort. Et cecic, avec ou sans Lassana Diarra. C’était, en tout cas, l’unique secteur indiscuté lorsque Didier Deschamps avait dévoilé sa liste des 23, le 12 mai dernier.

Un mois plus tard, sans être alarmiste parce que, comme l’a rappelé Blaise Matuidi, “ce premier match, ce n’est pas la cata”, force est de constater que quelques questions se posent. Vendredi face à des Roumains extrêmement bien organisés, le milieu – Kanté mis à part – n’a pas apporté ce dont on était en droit d’attendre. Paul Pogba et Blaise Matuidi n’ont pas réussi à servir de rampes de lancement aux attaquants. Et comme les défenseurs n’en étaient pas plus capables, les Bleus ont longtemps buté sur un mur jaune. Avant que Dimitri Payet ne sorte de sa boîte.

Individuellement, Pogba et Matuidi n’étaient pas au top. C’est un fait. Mais c’est aussi collectivement que le trio n’a pas fonctionné. Longtemps sur le banc, Moussa Sissoko a pu analyser la prestation inaboutie des Bleus. Pour lui, le milieu n’est pas seul responsable. “Je ne pense pas que cela vienne seulement du milieu, c’était toute l’équipe… On était pendant de longs moments coupés en deux, a jugé le joueur de Newcastle. On a besoin de plus de communication. Le coach nous en a parlé, on s’est dit les choses et on va essayer de corriger ça.” Ce serait d’autant plus utile que l’Albanie, dans son expression collective, pourrait bien se comporter comme les joueurs d’Anghel Iordanescu.

Blaise Matuidi était lui en première ligne face aux Roumains et ne voit pas les choses de la même manière. “Un déséquilibre au milieu ? Je n’ai pas vu de problème particulier mais toutes les critiques sont bonnes à prendre. On n’a pas fait le match qu’on voulait faire. Mais il y a avait le contexte, c’était le match d’ouverture. De là cibler à un secteur en particulier… je n’irais pas jusque-là. C’est le début de la compétition.”

Ça ira mieux à Marseille, assurent les Bleus. Mais comment ? Par un changement d’organisation ? Passer du 4-3-3 au 4-2-3-1 de la fin de match face aux Roumains ? Cela ne perturberait pas Moussa Sissoko. “On a un milieu pour jouer avec une pointe basse ou un numéro 10”, assure-t-il. Pas faux mais un tel changement d’entrée paraît peu probable.

Pour Matuidi, la solution est ailleurs. “Il faut oser, prendre plus de risques, le contexte du premier match a fait que l’on n’a pas eu ce cran-là. Avoir concédé cette occasion à la 4e minute ne nous a pas aidés. Après, on a voulu se rassurer en jouant plus long. Il faudra mieux manier le ballon et être plus compact. Après, ça ne veut pas dire qu’on va faire les fous. Si on n’a pas la possibilité (de jouer court), il faudra quand même allonger. On a un très bon point d’appui qui s’appelle Olivier [Giroud], il faut s’en servir.”

C’est bien de le rappeler. Après, si deux ou trois bons ballons arrivent aussi au sol et dans les pieds de Dimitri Payet, ça peut également servir. Face à la Roumanie, on a vu que ça ne faisait pas de mal. Bien au contraire.