Mangala, Mathieu, Rami : qui est le complément idéal de Koscielny ?

C'est le grand saut dans l'inconnu. Privé de Raphaël Varane, Mamadou Sakho ou encore Kurt Zouma, Didier Deschamps se retrouve obligé de bricoler. Le sélectionneur des Bleus doit reconstruire sa défense, et notamment son axe. Un vrai coup dur à quelques jours de l'Euro 2016. Les derniers matches amicaux vont lui permettre de trouver le joueur le plus apte à épauler Laurent Koscielny. Trois solutions s'offrent à lui. Si Eliaquim Mangala part favori, Jérémy Mathieu et Adil Rami ont aussi leurs chances alors que les cartes ont été rebattues.

Contre l'Uruguay en juin 2013 (0-1) puis face au Paraguay en seconde période en juin 2014 (1-1), Eliaquim Mangala a évolué au côté de Laurent Koscielny. Face à la Celeste, la paire n'avait pas eu à rougir de sa performance avant le but de Luiz Suarez, parti dans le dos de Mangala… "C'est une erreur de jugement", avait alors reconnu le défenseur des Citizens.

Son impact physique. Dans les duels, Eliaquim Mangala impose sa puissance. Il formerait une charnière physique avec Koscielny. Il a aussi l'avantage de bien connaitre le groupe bleu. Depuis le stage en Amérique du sud, en juin 2013, Mangala fait régulièrement partie des listes de Didier Deschamps et a accumulé sept sélections.

Sa relance. Si Eliaquim Mangala remplace Raphaël Varane pour épauler Koscielny, l'équipe de France change clairement de domaine. Elle va perdre énormément dans la construction. Mangala est aussi coupable de sautes de concentration, qui peuvent coûter cher. Et pour ne rien arranger, il manque cruellement d'expérience internationale puisqu'il n'a disputé que des amicaux avec l'équipe de France.

Jérémy Mathieu et Laurent Koscielny ont fêté leur première sélection lors du même match, un France - Etats-Unis de novembre 2011 (1-0). Mais si les deux étaient titulaires, Mathieu était dans le couloir gauche. Depuis, ils n'ont plus été alignés ensemble. Et n’ont donc jamais joué côte à côte dans l'axe avec la France…

Sa relance. Le polyvalent défenseur ne joue pas au FC Barcelone pour rien. Ballon au pied, il n'est pas un manche. Capable d'apporter dans le domaine offensif, il possède en plus la plus grande expérience européenne des trois candidats (63 matches).

S'il est dans l'une des plus grandes équipes du monde, Mathieu joue peu et rarement les matches qui comptent. Comme pour Mangala, il n'a aussi disputé que des amicaux en sélection et a livré des prestations peu convaincantes avec les Bleus. Il a en plus le handicap d'être actuellement blessé et de devoir observer une période de repos de 7 à 10 jours.

Laurent Koscielny et Adil Rami ont déjà un passé commun en équipe de France. Il n'est pas bien lourd. Mais il compte quand même deux matches pleins disputés l'un à côté de l'autre en charnière centrale. Et ils ont même une rencontre d'un grand tournoi. Car si Laurent Koscielny a fêté sa première sélection avec Rami à ses côtés contre les Etats-Unis en 2011 (1-0), les deux ont surtout été associés dans l’axe lors du quart de finale de l'Euro 2012 perdu face à l'Espagne (2-0). Koscielny, qui n'avait pas démérité, avait remplacé Philippe Mexès, suspendu.

Défenseur athlétique, adepte du dépassement de fonction, Adil Rami possède un profil assez complet. Il permet en plus à Laurent Koscielny de jouer dans l'axe gauche. Avec Rami, Koscielny pourrait en effet rester à gauche de la charnière, comme il a l'habitude de le faire avec les Bleus au côté de Varane ou avec Per Mertesacker à Arsenal. Bien sûr, Laurent Koscielny peut jouer à droite, il le fait quand il est aligné avec Gabriel Paulista chez les Gunners. Mais ce n'est quand même pas anodin. Après avoir été titulaire dans l'axe sous l'ère Laurent Blanc, à partir de 2010 et jusqu'à l'Euro 2012, l'ancien Lillois possède également une expérience internationale que Mangala et Mathieu n'ont pas.

Son manque de connaissance de ce groupe bleu-là. La dernière de ses 26 capes remonte au 9 juin 2013 et une lourde défaite en amical au Brésil (3-0). Depuis, il n'avait plus été appelé. Et de l'eau a coulé sous les ponts. Le groupe de Didier Deschamps a bien changé. Rami va devoir retrouver des automatismes. Or, il n'a pas beaucoup de temps pour cela. Sa relance, son gros point faible dans le passé, a en revanche progressé depuis son arrivée à Séville, où Unai Emery demande à ses défenseurs de participer à la construction du jeu.