S’ils veulent s’épargner un chemin tortueux, les Bleus savent ce qu’il leur reste à faire

Les Bleus sont qualifiés. Tranquilles premiers du groupe A avec deux victoires, ils sont engagés sur un boulevard. Une autoroute qui pourrait toutefois se transformer en chemin de traverse en cas de défaite face à la Suisse. Terminer premier, donc décrocher au moins un point ce dimanche, c’est l’assurance de ne pas affronter un premier de groupe avant les demi-finales. Perdre, c’est prendre le risque de croiser l’Espagne dès les quarts de finale. Une menace qui suffit à proscrire un éventuel relâchement au Stade Pierre Mauroy face à la Suisse.

Il serait très mal venu et pas seulement d’un point de vue strictement comptable. Les Bleus n’ont pas survolé leurs deux rencontres. Les victoires masquent mal une expression collective défectueuse et une identité de jeu encore mal identifiée. Ce troisième match doit leur permettre de dissiper les doutes, d’apaiser les craintes. La pression est moindre pour ce troisième rendez-vous et les Suisses ne monteront pas les mêmes barricades que les Roumains ou les Albanais. Autant dire que le champ des excuses en cas de match raté se réduirait franchement pour les Bleus.

La Nati n’a pas vraiment le choix si elle veut voir les huitièmes, elle doit prendre au moins un point face aux Bleus. Joueuse, la Suisse devrait offrir un autre type d’opposition. Aux Bleus d’en profiter. Antoine Griezmann, de retour dans le onze tout comme Paul Pogba, Dimitri Payet et André-Pierre Gignac, qui profitera de la menace de suspension qui plane au-dessus d’Olivier Giroud pour démarrer la rencontre, devraient avoir la charge de l’animation offensive.

Didier Deschamps ne devrait pas se cantonner à ces seuls changements dans son onze de départ. Yohan Cabaye est attendu à la place de N’Golo Kanté, lui-aussi sous le coup d’une suspension en cas de nouvel avertissement. Pour le reste, c’est le grand flou puisque Didier Deschamps a une nouvelle fois brouillé les pistes lors du dernier entraînement à huis clos ce samedi.

Après un détour par la case banc de touche face à l’Albanie, Paul Pogba retrouvera le onze de départ face à la Suisse. Au centre d’une polémique après son geste, qui ressemble tout de même à un bras d’honneur, sur la célébration du but de Payet mercredi, il doit éloigner les critiques en se rendant enfin irréprochable sur la pelouse face à la Suisse. Griezmann a lancé son tournoi sur une tête croisée au Vélodrome. La deuxième tête d’affiche des Bleus serait bien inspirée de l’imiter ce dimanche à Lille.

6/6. La France est la seule des équipes qualifiées à l’Euro à avoir remporté toutes ses rencontres en 2016 (6 sur 6). Une septième victoire ce dimanche marquerait sa meilleure série depuis les 14 succès consécutifs des champions d’Europe en titre entre mars 2003 à février 2004.

54. Hugo Lloris va porter le brassard pour la 54e fois ce dimanche face à la Suisse et devenir le capitaine le plus capé de l’histoire des Bleus en rejoignant un certain… Didier Deschamps.

50. Ce France-Suisse sera la 50e rencontre des Bleus dirigée par Didier Deschamps. Le technicien basque est le cinquième sélectionneur à atteindre ce total après Michel Hidalgo, Aimé Jacquet, Roger Lemerre et Raymond Domenech.

Les changements dans le onze de départ et l’absence des très précieux Kanté et Giroud pourraient avoir une influence directe sur le niveau des Bleus face à la Suisse. Mais le profil plus joueur de la Nati conviendra sans doute davantage aux flèches tricolores. Les Bleus doivent prendre la mesure de Suisses qui n’ont pas convaincu lors de leurs deux premiers rendez-vous. La perspective de terminer premier du groupe est un objectif suffisamment crucial pour s’éviter tout relâchement.