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Viorel Moldovan (Roumanie) : "Notre force, c’est l’équilibre dans toutes les lignes"

Alexis Billebault

Mis à jour 10/06/2016 à 14:30 GMT+2

EURO 2016 - Après huit ans d’absence au plus haut niveau, la Roumanie effectue son grand retour sur la scène internationale, vendredi soir face à la France (21h00) en match d’ouverture. Viorel Moldovan, l’ancien attaquant des Tricolorii et de Nantes, aujourd’hui adjoint d’Anghel Iordanescu et futur entraîneur d’Auxerre, a pris le temps de parler du football roumain, mais aussi des Bleus.

Viorel Moldovan (gauche) avec Horst Hrubesch (droite)

Crédit: Panoramic

Depuis l’Euro 2008, la Roumanie n’a plus participé à la moindre compétition internationale. L’attente est-elle grande dans votre pays ?
V.M. : Oui, car les Roumains adorent le football. Il y a une grosse impatience des supporters, de la presse. Huit ans sans Euro, sans Coupe du Monde, alors que le pays y était habitué, c’est long. Il y a une réelle pression autour de la sélection, mais j’aime ça. Et cela ne dérange pas les joueurs, au contraire. Nous avons hâte de débuter la compétition.
Lors des qualifications, la Roumanie a marqué seulement 11 buts, mais n’en a encaissé que deux. Or, lors des matches amicaux contre la RD Congo (1-1), l’Ukraine (3-4) et la Géorgie (5-1), ces statistiques ont volé en éclats. La Roumanie, qui passe pour une équipe défensive et ennuyeuse à regarder jouer, aurait-elle changé ?
V.M. : Pas du tout. Marquer neuf buts comme nous l’avons fait lors de ces trois matches amicaux, c’est bien. Mais en prendre six, cela ne nous plaît pas. Nous avons depuis deux ou trois ans une sélection qui obtient des résultats car elle est bien organisée et rigoureuse défensivement. Nous ne pouvons pas nous permettre d’encaisser autant de buts, même si nous parvenons à en marquer beaucoup. Un bon équilibre entre toutes les lignes, une bonne défense et une attaque efficace, voici notre philosophie, notre force.
Justement, le public roumain reproche à la sélection de jouer de manière trop défensive, lui qui a connu avec les années quatre-vingt-dix une période plutôt faste. N’y-at-il plus de talents en Roumanie ?
V.M. : A cette époque, la Roumanie pouvait s’appuyer sur des joueurs de très haut niveau (Hagi, Petrescu, Raducoiu, Dumitrescu…) qui évoluaient dans les grands championnats européens. Aujourd’hui, parmi ceux qui vont disputer l’Euro, seuls trois internationaux (les gardiens Pantilimon et Tatarusanu et les défenseurs Rat et Chiriches, qui jouent respectivement à Watford, à la Fiorentina, au Rayo Vallecano et à Naples, ndlr) appartiennent à des clubs des meilleures ligues d’Europe. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de talents en Roumanie. Le problème, c’est que depuis trop d’années déjà, la formation a été négligée. Et la formation, c’est l’avenir. Des clubs tentent de faire des efforts pour qu’elle soit relancée. La fédération a également un projet. Avant, nos joueurs évoluaient dans des grands championnats et cela les rendait plus forts mentalement, techniquement, tactiquement. Je peux comprendre les critiques des supporters, mais nous faisons avec les moyens dont nous disposons.
Cela limite-t-il les ambitions de la Roumanie ?
V.M. : On a l’ambition de d’abord passer le premier tour. Sachant que la France est le grand favori du groupe, il y aura trois équipes à se battre pour une ou deux places qualificatives. Nous avons nos chances. Notre parcours en qualifications prouve la qualité de notre groupe. On a des joueurs assez expérimentés, puisque la moyenne d’âge se situe autour de 28 ans. Cet Euro, les joueurs doivent l’aborder en se disant qu’ils pourront non seulement gagner en confiance et en expérience, mais aussi se faire remarquer par des clubs des meilleurs championnats.
Vous allez débuter l’Euro face à la France. Que vous inspire votre premier adversaire ?
V.M. : C’est le favori du groupe, et un des favoris du tournoi… Ce n’est pas un hasard. Personnellement, je trouve cette équipe très forte au milieu et en attaque. Elle marque beaucoup de buts. Un joueur comme Giroud est critiqué, mais on se demande bien pourquoi. Le milieu de terrain est vraiment très complet. Le ballon circule vite et bien, c’est fluide, il y a sans cesse du mouvement, et on a l’impression que tous les joueurs peuvent marquer. Et je ne parle pas de la qualité de Payet sur les coups francs.
En France, c’est plutôt de la défense dont il est surtout question…
V.M. : On sent qu’il y a moins de sérénité. Varane et Sacko absents, cela n’est pas rien. Et ce n’est pas facile de se passer de Lassana Diarra, la sentinelle placée devant la défense. Il semble que Didier Deschamps ait quelques soucis avec sa défense, notamment dans l’axe. Maintenant, c’est à nous d’essayer de poser des problèmes à cette équipe. Et nous en avons les moyens…
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