Bleuets: Di Stefano déçu

Vincent di Stefano: On a vraiment fait un grand match. Nous étions loin d’être donnés favoris, notamment dans la presse où quasiment tout le monde nous voyaient prendre une valise. Mais on a fait mentir les journaux et démontré toutes nos qualités. Au vu de notre match, on est vraiment très déçu. On ouvre le score, après on se retrouve mené par deux fois et à chaque fois on revient à la fin. Sur le banc, on se disait que c’était incroyable, que la victoire ne pouvait pas nous échapper. Surtout que la capitaine espagnol rate son premier tir au but. Mais la suite on la connait. Après, je pense que sur l’ensemble du match, l’Espagne mérite sa victoire où elle a globalement mieux contrôlé le match que nous.

V.D.S: Après avoir analysé le jeu espagnol, le coach avait décidé de mettre un milieu de terrain très costaud avec quatre joueurs (Pogba, Veretout, Kondogbia et Ba) plutôt défensifs avec un volume physique très important. L’objectif étant de ne pas laisser jouer les Espagnols et de leur confisquer le ballon. Cette stratégie a fonctionné à merveille en première période. On savait également que leur pressing était très intense et on a parfaitement su le gérer lors des 45 premières minutes. Au retour des vestiaires, ils ont accélérer et on n’a pas su conserver notre niveau. Ils ont eu le contrôle du jeu et ils nous ont crucifiés sur des contres assassins notamment par l’intermédiaire de Deulofeu, double buteur. Mais on a fait preuve de courage et on ne s’est jamais avoué vaincu. On avait d’ailleurs remarqué lors de leur match que leur point faible se situait au niveau des coups de pieds arrêtés, on a su en profiter puisque deux de nos trois buts viennent de cette phase de jeu.

V.D.S: Je pense que l’on a manqué de réussite déjà. Même si c’est délicat de dire ça compte tenu du scénario de la rencontre. Mais sur la séance des tirs-au-but, ce fut le cas. Après c’est la loterie. On avait fait une séance de pénalties improvisée, à l’entrainement la veille, mais bon la réalité de l’entrainement n’est pas celle du match. La preuve, nous n’avions même pas désigné de tireurs. Les cinq joueurs qui se sentaient le plus à même de frapper l’ont fait. Forcément ceux qui ont raté se sentent fautifs, mais il ne faut pas les blâmer parce qu’ils ont eu le courage d’aller tirer, et ça c’est à souligner. Même, Alphonse Aréola s’en voulait de ne pas avoir sorti de penalty, mais sans lui, jamais on ne serait arrivé aux tirs au but, c’est ce que je lui ai dis. Je pense que l’on a également un peu manqué de fraicheur physique. Si certains se sont reposés face à l’Angleterre, ce n’est pas le cas de tout le monde donc enchainer quatre matchs en neuf jours, ce n’est pas forcément évident. Après je pense qu’on avait aussi un petit déficit d’expérience, qui a peut-être fait la différence. Tous les joueurs espagnols jouent en D2 voire D3 alors que chez nous, il y a encore pas mal de joueurs qui évoluent soit en jeune soit en CFA. Sur ce plan là, nous sommes un peu en retard.

V.D.S: En fait nous avions deux objectifs, le premier de sortir des poules pour se qualifier pour la Coude du Monde U20 en Turquie l’an prochain, et l’autre de gagner la compétition. On en a donc réussi un sur deux. Après, perdre en demi-finale face à l’équipe favorite, aux tirs au but, je ne considère pas cela comme un échec. Surtout au vue de notre performance. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné le coach à la fin de rencontre. On a même reçu un message de Willy Sagnol qui nous a félicités et était très fier de nous. Mais bon, nous avons énormément de regrets. Même si notre prestation reste très bonne, c’est clairement la déception et la tristesse qui primaient dans les vestiaires. Après, est-ce que l’on pouvait faire mieux, je ne le pense pas. Mais on ne va pas se lamenter dix ans, il faut passer à autre chose maintenant.

V.D.S: Bien sûr, mais cela dépendra de mes performances avec Montpellier. C’est pour ça que je veux vraiment me montrer à mon avantage pour mettre toute les chances de mon côté. En plus, je pense vraiment que l’on aura notre mot à dire dans cette compétition. Il y aura six équipes européennes (Grèce, Espagne, Angleterre, France, Portugal, Croatie), donc pourquoi ne pas retrouver l’Espagne (rires)? Avec des joueurs comme Aréola, Umtiti ou Pogba, l’équipe de France a vraiment une base solide, qui peut légitimement permettre d’être optimiste pour l’avenir.