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"Trop bon, trop con"

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ParEurosport

Publié 27/06/2004 à 08:00 GMT+2

Après l'élimination face à la Grèce (0-1), vendredi en quart de finale de l'Euro, Jacques Santini a reconnu les faiblesses des Bleus durant cette compétition. Trop de déchet technique, pas assez de fraîcheur... le sélectionneur français dit tout haut, ce

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Crédit: Eurosport

Jacques Santini, on n'a jamais senti l'équipe de France capable de réagir dans ce match...
J.S.: On pensait que les éléments pourraient tourner en notre faveur en seconde période, vu qu'on avait rejoint la pause à 0-0. Si on en juge par le nombre d'occasions favorables, on peut dire qu'on avait les moyens de marquer ce but, mais on a commis trop d'erreurs techniques pour espérer revenir au score.
Depuis le début du Tournoi, on reproche à la France de ne pas avoir su produire un jeu élaboré. ce fut encore le cas ce soir. Savez-vous pourquoi ?
J.S.: Ca a été une tendance tout au long de l'Euro : on a eu un trop gros déchet technique non seulement dans la passe mais aussi dans nos centres. On a aussi failli dans l'animation, c'est-à-dire cette première passe, qui doit être spontanée. Les quatre équipes qu'on a rencontrées ont produit du jeu, mais elles savaient aussi camper devant leur gardien en nous proposant un bloc-équipe compact. Comme on avait des espaces réduits, que nous n'avons pas eu une réalisation technique correcte et surtout spontanée, on n'a pas trouvé les solutions aux problèmes proposés. Puis on a manqué de lucidité.
Vous dites que vous avez manqué de lucidité. Pourtant, avec Zinedine Zidane, vous disposez du meilleur joueur du monde !
J.S.: Quand je parle de lucidité, je parle surtout de la préparation des actions. On a essayé d'écarter encore plus le jeu en faisant entrer des joueurs de couloir en cours de match. De ce fait, en plaçant Zidane plus bas, à côté de Makelele, on a peut-être trop abusé des ballons longs et aériens. Peut-être qu'en jouant à terre.... Mais ça, on ne le saura jamais.
L'équipe de France avait aussi les meilleurs joueurs du tournoi, à titre individuel, mais ils ont manqué de qualités techniques. Vous pouvez trouver une explication ?
J.S.: Je ne dis pas qu'ils manquent de qualités, mais qu'il y a eu trop de déchets sur les quatre matches. Mais il n'y a pas que les joueurs français qui sont forts techniquement... Alors, si les espaces se réduisent, comme ce fut le cas, il faut être dans une parfaite condition athlétique. Je dis qu'on n'était pas dans un bon jour, à titre individuel.
Ne regrettez-vous pas d'avoir composé votre équipe, surtout en première période, plus sur la notoriété que sur l'état de forme du moment ?
J.S.: Sur la notoriété, je ne crois pas que ce fut un critère. Vous savez, à la pause, j'ai essayé de leur faire comprendre qu'on était un peu trop sur la réserve. Notre niveau technique en a été la raison, comme le jeu en profondeur de notre adversaire et, même si c'est difficile de se l'avouer, on a sans doute été trop attentiste parce qu'il s'agissait d'un quart de finale. Tout ceci a donné ce que tout le monde a vu.
La France rejoint de grandes équipes, déjà dans le lot des éliminés : l'Angleterre, l'Espagne, l'Allemagne... Ne pensez-vous pas qu'il y a une vraie fatigue chez ces joueurs des grands championnats ?
J.S.: C'est peut-être un élément. C'est un sujet abordé depuis plusieurs années. Il faut une harmonie de tous les calendriers internationaux. Il faut donner la possibilité aux pays qui ont leurs joueurs dans les meilleurs championnats, d'avoir une préparation mieux adaptée encore à ce genre de tournois. Mais je ne cherche pas là une excuse... Cela étant, vous savez aussi bien que moi que cela ne sera sans doute pas le cas pour la Coupe du monde 2006.
Est-ce la fin d'une génération ?
J.S.: Vous savez qu'il y aura quelqu'un d'autre à partir d'août 2004 à ma place... Il appartient à la génération de joueurs que vous visez de prendre les décisions, comme aux futurs et nouveaux responsables.
Vous n'avez pourtant eu de cesse depuis le début de répéter que le groupe était serein...
J.S.: J'ai essayé de protéger le groupe, d'apporter un peu d'harmonie. Aurait-il fallu les invectiver publiquement ? Pourquoi avoir nié la réalité du terrain ? Parce que je suis comme cela. Comme on dit, "trop bon, trop con". Il y a ce que je dois vous dire et ce que le leur ai dit. Je niais sans nier, mais, surtout, je ne voulais pas le dire. S'il y a des joueurs qui veulent s'exprimer c'est leur problème.
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