Sissoko en détresse

Une première marquée au fer rouge. Momo Sissoko passait hier soir son baptème de titulaire parisien face à l'Athletic Bilbao (défaite 2-0) lors de la deuxième journée de Ligue Europa du groupe F, sept mois après son opération au genou et moult rechutes physiques. L'international malien, facturé 7 millions d'euros à l'intersaison, était l'unique recrue du PSG made in Qatar à ne pas avoir encore ses galons de titulaire. En jeu : concurrencer Blaise Matuidi, inamovible sentinelle depuis le coup d'envoi de la saison. Il est sûr que l'international malien n'a pas immiscé jeudi soir le doute dans la tête d'Antoine Kombouaré. Celui qui depuis ses débuts n'a jamais joué plus de 40 matches sur une saison a échoué avec mention.

L'ancien numéro 6 de la Juve a écopé d'un carton rouge à la 52e minute de jeu pour une charge aussi inutile "qu'assassine". Reputé fragile physiquement, Sissoko a craqué mentalement. Lancé à la poursuite d'Iker Muniain, énième modèle réduit technique espagnol à l'avenir doré, l'international malien a saigné le mollet gauche du meneur de jeu basque blessé sur ce coup-là et remplacé. En ne coupant pas son élan alors qu'il avait déjà vu jaune à la 43e minute, conséquence d'une avalanche de fautes, il a fait montre d'une naiveté de débutant et surprenante pour un international, ancien pensionnaire de la Juventus, Valence et Liverpool.

Avant cette expulsion, le néant. En dehors d'un retour salvateur à la 43e minute dans les pieds de Galilondo, l'ancien Auxerrois a fait montre d'une fébrilité et d'une nervosité inquiétante, suant à grosses gouttes derrière les milieux de terrain basques vifs et techniques. Sissoko ne reprenait son souffle qu'en laissant traîner le pied, provocant des coups de sifflet en rafale de M. Nijhuis. A sa décharge, Mathieu Bodmer et Clément Chantôme, ses acolytes de l'entrejeu n'ont pas fait mieux, ne faisant que subir le jeu à ras de terre rapide et technique, déployé sur toute la largeur par les hommes de Marcelo Bielsa. Terrible première pour le numéro 23 du PSG qui avait grappillé dimanche dernier 20 minutes sécurité quand Paris menait 2-0 à Montpellier et qui, hier soir, a livré 52 minutes de détresse. Aucun commentaire n'a pu être recueilli sur cette triste première après la rencontre.