Blanc et la pépite

C'est une denrée rare. Et Laurent Blanc sait qu'il va devoir faire preuve de patience. Le sélectionneur de l'équipe de France est en quête de cette pépite qui permet à une formation de changer de statut, de regarder encore plus haut et de jouer dans la cour des très grands. "Si l'on veut repartir et être compétitif, ce que nous ne sommes pas actuellement par rapport aux meilleurs mondiaux, il faudra que ces deux prochaînes années, nous prenions beaucoup de confiance en espérant que nous ayons un, deux, voire trois joueurs qui s'affirment dans un grand club français ou étranger comme joueur d'exception", a glissé Le Président mardi à La Plagne aux Etoiles du sport.

Dans l'esprit de Blanc, tout grand joueur serait bienvenu pour l'avenir de l'équipe de France. Mais un poste en particulier est dans son viseur. Celui de meneur de jeu. "Ceux du milieu sont importants dans la mesure où ils font bien jouer l'équipe. Dans les générations précédentes, tous les joueurs d'exception occupaient le même poste, Platini ou Zidane, explique Blanc, qui s'y connait bien sur le sujet après avoir remporté la Coupe du monde 1998 et l'Euro 2000 aux côtés de Zizou. Ils sont en mesure de vous faire gagner. Si on a la chance de posséder un tel joueur, je suis preneur". A l’entendre, on pense bien sûr à Yoann Gourcuff et Samir Nasri, élu meilleur joueur français de l'année 2010. "Lui et d'autres", reconnait Blanc au sujet du meneur de jeu de Lyon.

S'il est en quête d'un talent capable de faire basculer les matches au milieu, Laurent Blanc sait aussi l'importance d'avoir un buteur, digne de ce nom. Et c'est la raison pour laquelle Karim Benzema a toute son attention depuis son arrivée sur le banc des Bleus. "Il est très talentueux. Il n'a pas confirmé tout son talent mais s'il le confirme, il peut être un leader dans les années à venir", espère-t-il. Et comme souvent, il n'y va pas par quatre chemins avec le buteur du Real Madrid et lui rappelle l’importance de travailler. "Il fait partie de ces garçons tellement doués qui n'ont pas eu à fournir tellement d'efforts pour parvenir au niveau où ils sont aujourd'hui. A Lyon, cela pouvait suffire mais pour s'imposer au Real ou dans un autre grand club, on s'aperçoit qu'ils ont des concurrents au même talent et, là, il faut travailler pour les dépasser. Ils ne sont pas habitués à cela et cela peut poser problème. C'est ce que nous avons voulu faire comprendre à Karim. C'était plus amical que le contraire". La quête des joueurs d'exception, qui s'annonce longue, passe par là pour Laurent Blanc.