Difficile relance

Le Portugal l'a emporté mardi en Islande (3-1) sans forcément indiquer qu'il avait retrouvé un niveau de jeu rassurant. Mais le souvenir des déboires des dernières heures de Carlos Queiroz, aussi bien sur le terrain que dans le domaine extra-sportif, appelle à modérer les critiques après la victoire ramenée de Reykjavik par les équipiers de Cristiano Ronaldo. Six points en quatre jours, c'est toujours bon à prendre. Surtout après n'en avoir accroché qu'un seul lors des deux premières journées. En grande difficulté après la défaite en Norvège, le Portugal revient à deux points de ces mêmes Scandinaves, mais en ayant joué un match de plus.

Sur le plan comptable, c'est mieux. Dans le jeu, c'est encore loin d'être brillant. Ou même rassurant. Après avoir concédé l'ouverture du score très tôt dans le match (3e), les Islandais ont rappelé au terme d'un cafouillage burlesque (17e) l'état convalescent de la sélection récupérée par Paulo Bento. Une victoire sur un score flatteur contre le Danemark n'était pas un signe indiscutable de rémission. Un coup franc victorieux de Cristiano Ronaldo guère plus.

Le capitaine portugais peut en revanche se féliciter d'avoir su faire la différence en fin de match. Après avoir ouvert le score, il a grandement participé à le sceller, signant le débordement à l'origine du troisième but avant que Gunnleifsson, impeccable jusqu'alors, n'offre à Helder Postiga son treizième but sous les couleurs portugaises (72e). La frustration est toujours aussi visible sur le terrain, les actions de classe guère plus présentes qu'auparavant, mais pour l'instant, Paulo Bento peut compter sur un joueur qui fait la différence en la personne de Cristiano Ronaldo. Ce soir, ça tombait bien, étant donné la relative discrétion de Nani, le manque d'inspiration du milieu de terrain et le peu de réussite d'Almeida.

Seule équipe du groupe H avec quatre matches au compteur, le Portugal est loin d'être tiré d'affaires. Il traîne encore lourdement les péchés commis début septembre mais peut regarder vers l'avenir plus sereinement. Ses deux principaux rivaux, le Danemark et la Norvège s'apprêtent à laisser des plumes dans leur duel le 26 mars. La Selecçao, elle, ne réapparaîtra sur le front de ces qualifications que le 4 juin avec la réception de la Norvège.